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Eu

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page ouverte le 06.07.2009       forum de discussion : 

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dernière intervention 22/06/2012 20:45:41

Définition : ville de Normandie (en France); département de Seine-Maritime; arrondissement de Dieppe; chef-lieu de canton.

Superficie : 

Population : 8079 hab. en 1968; 

Blason :
* ancien : "de sable, à l'aigle éployée d'argent"
* actuel : "d'argent, au léopard de gueules"

Paroisse

Histoire

Étymologie :

* Société de Linguistique Picarde. 26è année. N°3-4 Septembre-décembre 1986. Fascicule n° 100.

page 7.

UN TOPONYME D'ORIGINE HYDRONYMIQUE : EU 

LE NOM DE «EU» EST-IL APPARENTE A L'ANCIEN NOM DE LA BRESLE «HAU» ?


par Ghislain GAUDEFROY

EU, AUTREFOIS AUGA . . .

En 1905, Ferdinand Lot, dans son étude sur le nom ancien de la Bresle (42, p. 28, note 5) notait : «Selon Garnier, un diplôme de 921 contenu dans la collection de Picardie, recueilli par Dom Grenier, donnerait HAN FLUMEN. Je n'ai pu vérifier si cette assertion était exacte. Ne serait-ce pas HAU FLUMEN ? Ce serait alors le plus ancien témoignage du nom d'EU (OU dans Ordéric Vital) » (note a).

Des années ont passé ; nous disposons aujourd'hui d'une documentation relativement riche (mais encore bien incomplète) qui confirme la présomption de Lot : un acte, signé à Laon le 5 septembre 921 par le roi Charles le Simple, mentionne effectivement l'existence d'un manse in pago Vidmau in villa Tilgei ad flumen Hau «en pays du Vimeu dans la villa (domaine) de Tully, vers la rivière HAU » (11, acte CXI). HAU apparaît ainsi comme la forme la plus anciennement attestée du nom de la rivière au Xème siècle. Marchant sur les pas de Lot, devons-nous la considérer comme le plus ancien témoignage du nom de la localité EU ? En d'autres termes, existe-t-il un lien de parenté entre le nom du cours d'eau - connu par ailleurs sous les formes AUVA/HAWA/AUGUS (cf. infra parag. 5 B) -et celui de l'agglomération attestée sous la forme AUGA ? C'est tout le problème de l'étymologie de ce toponyme qui est soulevé ; il est beaucoup plus complexe qu'il y paraît de prime abord (note b). 

C'est en effet sous le nom d'AUGA (prononcé a - ou - ga) qu'est désignée une petite place forte, située près de la mer, que se disputèrent âprement vers 925 les hommes de Rollon et ceux du roi Raoul. Flodoard, qui relate cet épisode en est le contemporain (ad castellum quod Auga vocatur ; castrum secus mare situm (quod) vocatur Auga (19, p. 31 -32). AUGA est incontestablement identifié à EU.

De forme féminine (note c), le mot changea ultérieurement de genre pour donner le neutre AUGUM / AUCUM (note d). Peut-être le terme AUGA a-t-il été pris pour un nominatif pluriel ? Nous relevons, dans un acte daté entre 996 et 1007 : Osbertum de Augis (18, acte 10, notice relative au domaine de Douvrend). Puis, dans des pièces officielles datées du milieu du Xlème siècle, apparaît le mot au singulier avec une désinence neutre :

... Rotberti comitis de Auco (entre 1051 et 1066) (18, acte 200)

... in Augo opido (charte de fondation de l'abbaye du Tréport, 1059 (35 )

Mais à la même époque, toujours dans des documents antérieurs à la conquête de l'Angleterre (1066) et rédigés en latin, nous pouvons recenser les graphies AU, AOU, HOU, OU (18 , actes 96, 105,107,123,219,220,221). D'AUGA / AUGUM / AUCUM procède donc OU / EU, par effacement de la consonne occlusive intervocalique (Cf. PAUCUM > ancien français POU > français PEU).

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Note a : Dom Grenier, moine bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur, a été nommé en 1763 historiographe de Picardie, sa province natale. Sur celle-ci, il a compulsé de précieux documents anciens, et réuni de nombreuses informations qu'il n'a pas eu le temps de classer avant sa mort survenue en 1789. Seule, une partie de ses dossiers a été éditée en 1856 par la Société des Antiquaires de Picardie (30 ).

Note b : Ce problème a été récemment exposé aux «Amys du Vieil Eu» (28 ).

Note c : La graphie AUGA a été reprise à la fin du Xème siècle par un moine de l'abbaye de Saint-Rémi de Reims, Richer (ace. Augam ; gén. Augae) (52), puis par Hugues de Flavigny dans sa «Chronique» au début du Xlème siècle (19 , appendice V, p. 197).

Note d : Cf. français JOIE issu du latin GAUDIA (pluriel de GAUDIUM) pris pour un féminin singulier.

Note e : Postérieurement, c'est toujours cette forme latinisée AUGUM, ou celle assourdie AUCUM, que nous rencontrons :

— milieu Xllème s. : Johannes cornes Augi (35, acte XII, p. 38)
— en 1151 ; apud Augum (Charte de la Commune d'Eu (41,p. 1) ).
— en 1195 : comitatum Augi (50, acte 508. Cf. acte 803).

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page 8.

Sources

* Éditions ALBIN-MICHEL : Dictionnaire national des communes de France. 1970. Recensement de 1968.

* Société de Linguistique Picarde. N° 100. Septembre-Décembre 1986. 

Liens électroniques des sites Internet traitant d'Eu :

* autres liens : 

* pour les blasons d'Eu : composition JC Even sur logiciel Genhéral5. 

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