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Notes du chapitre III :

L'Armorique. Les Bouches du Rhin.

1 : Il suffit de consulter l'annuaire téléphonique pour répertorier les divers établissements qui s'identifient selon ces références : ils sont légions ! On y trouve pêle-mêle des banques, des crêperies, des librairies, des maisons d'éditions, des entreprises de bâtiment, des marchands de pneus, des coopératives et des agences de toutes sortes (y compris matrimoniales), des cliniques, des entreprises d'électronique, et même un compagnie d'aviation, etc. Cette liste n'est pas exhaustive.

A cela, il ne faut pas oublier d'ajouter notre fameux Parc d'Armorique, en couleur locale : Park an Arvorig, parc régional naturel qui couvre une grande partie des Monts d'Arrée dans le centre Finistère, de même que feu le célèbre Tour d'Armorique, course cycliste régionale concurrencée, comme on pourrait s'en douter, par le non moins célèbre feu Ruban granitier breton et reprise à l'occasion dans le cadre des randonnées équestres sous le nom de Trans-armoricaine. Et ceci sans oublier un immanquable et incontournable Armoripark, imitation locale des non moins douteux parcs attribués à Mickey, Astérix, ou à des chevaliers imaginaires de la pseudo Forêt de Brocéliande à Paimpont.

On peut aussi ajouter cette mention amusante relative au Département des Côtes-du-Nord, dans l'ouvrage d'Adolphe Joanne, en 1878, page 19 :

            "En somme, le département est soumis au climat armoricain ou breton, qui est non pas le plus chaud, mais le plus modéré de la France..."

En conclusion de quoi on peut dire que la Bretagne et l'Armorique sont utilisées à toutes les sauces, y compris la sauce armoricaine, celle que l'on ne pouvait pas rater, bien entendu, pour agrémenter le homard du même nom. Et pour accompagner le dessert, on a aussi le droit de demander un petit élixir d'Armorique .

2 : Décision du Conseil Général de 1990, sous la présidence de Charles Josselin..

3 : Petit Larousse illustré.

4 : On peut citer pour exemples non limitatifs certains passages d'auteurs connus :

- Auguste Brizeux, dans le poème Ar Brezel :

            "... Evel eur bar grizil er môr, Ar Zaozon a steûz enn Arvor...", traduit en "... Comme la grêle dans la mer, les Anglais fondent en Bretagne...",

- François-Marie Luzel, dans le poème Iez Breiz (Langue de Bretagne) :

            "... Er broiou pell, ma c'halonik, Evel ar gwennili d'he neiz, A huana da iez Arvorik, Rag te, iez koz, eo buhez Breiz !",

traduit en :

            "... Quand je suis en pays lointain, mon pauvre cœur - Comme l'hirondelle vers son nid - Soupire vers la langue d'Armorique - Car c'est toi, vieille langue, la vie de la Bretagne."

On trouvera ces traductions dans l'ouvrage de Camille Le Mercier d'Erm : Les Bardes et Poètes Nationaux de la Bretagne Armoricaine.

5 : Le BRO GOZ MA ZADOU (Ma Vieille Patrie), hymne national breton, a été composé en 1901 par le barde et Grand Druide Taldir Ab Hernin (Front d'acier, fils d'Hernin), de son nom civil François Jaffrenou, à partir du HEN WLAD FY NADHAU, hymne national gallois. Le texte, en orthographe non unifiée du début du siècle, et la traduction, sont donnés dans Les Bardes et Poètes Nationaux, de Camille Le Mercier d'Erm, page 553. Depuis, le même air a servi a l'élaboration d'un hymne national cornique (Cornwall). François Jaffrenou était né le 15 Mars 1879, à Carnoët, en Haute Cornouaille. Il est décédé en exil forcé à Bergerac le 23 Mars 1956.

6 : Abbé Henri Poisson : Rennes, 1808 / 1977. Prêtre, biographe, et historien. Originaire de Haute-Bretagne, a appris le breton. Fondateur de Foi et Bretagne (pendant haut-breton de Feiz ha Breiz). Membre de l'Ordre de Malte. Tendance religieuse : conservateur. Tendance politique : nationaliste breton.

Oeuvre : plusieurs ouvrages d'histoire de Bretagne, en breton et en français.

7 : Alain Raison du Cleuziou : Saint-Brieuc, 1866 / 1955. Responsable de la Revue de Bretagne. Historien qualifié de grande probité et d'une vaste érudition. Militant catholique et royaliste.

Oeuvre maîtresse : La Bretagne de l'origine à la réunion, 1909.

8 : Évêché de Saint-Brieuc :

- Marie est encore Reine de l'Arvor.

- Sainte Anne, ô bonne Mère.

- Guillaume, un hymne filial.

Évêché de Quimper et Léon :

- An Itron Varia.

- Kantik pelerined Lourd.

- Ar Vretounet e Lourd.

- Kantik klanvourien Breiz-Izel e Lourd.

- Kantik pelerinet ar Folgoat.

- Kantik Itroun Varia Rumengol.

- Les Bretons à Lourdes (sur l'air de Reine de l'Arvor).

- Cantique des malades bretons à N.D de Lourdes

- Nous venons encor.

9 : Associations druidiques :

Le n° 2 de Ialon, dans sa rubrique bibliographique, p 49, nous donne les noms de : 

- Kredenn Keltiek, Collège Bardique d'Armorique, Église Druidique des Gaules.

- Gorsedd de Bretagne : Fraternité des druides, bardes et ovates de Bretagne : Braspart, 29 190.

- Comardiia Druvidiacta Aremorica ; Confraternité druidique d'Armorique : Commana, 29450. Publicateur de Ialon.

Études druidiques :

- l'Axe du Monde chez les Armoricains. Ialon, N° 1, p 38 : le grand menhir foudroyé de Lokmariaker.

10 : Ce n'est faire injure à personne, je l'espère, que de citer pour exemples :

- A. de La Borderie, Histoire de Bretagne, p 248 : ' Voilà l'Armorique devenue Bretagne';

- Fr. Gourvil, Langue et littérature bretonne, p 37;

- A. Rivoallan, Présence des Celtes, page 5;

- Pierre Honoré, Histoire de la Bretagne et des Pays celtiques, à l'usage des classes de 6ème et 5ème;

- P. Galliou : L'Armorique romaine, publié précisément par Les Bibliophiles de Bretagne, dont la figure N° 3 représente les cinq cités gauloises de la Bretagne actuelle exception faite du Pays de Retz;

- L. Pape : La Civitas des Osismes à l'époque gallo-romaine, publié par l'Institut armoricain de Recherches Économiques et Humaines, dans le cadre de l'Université de Haute-Bretagne, qui qualifie de Ouest-armoricain cette cité des Osismes, par opposition évidente aux autres cités de la Bretagne actuelle;

- L. Langouet : Les Coriosolites, à la figure 73;

- A.M. Rouanet-Liesenfelt : La civilisation des Riedones, qui reprend à son compte, figure 12, une carte de Fr. Merlet;

- celui de M. Deceneux, dans le N° 16 des Dossiers du Centre Régional d'Archéologie d'Alet;

- Y. Brékilien : Histoire de la Bretagne, à ses chapitres 5 et 7;

- J. Briard : Protohistoire de Bretagne et d'Armorique, p 104;

- Revue Archéologia, numéro consacré à la Bretagne romaine; 

etc, etc, etc, etc.

Et cela pour ne parler que des historiens et chercheurs bretons. Car, lorsqu'il s'agit d'historiens ou de chercheurs français, qui pour la plupart n'ont jamais du haut de leur jacobinisme qu'une vision d'outre périphérique et condescendante de ce qu'ils ironisent et glosent généreusement de l'appellation provinces, on peut dire qu'ils ont quasiment tous repris sans sourciller l'identité Bretagne = Armorique comme étant une loi de la République parisienne. On pourra citer pêle-mêle :

- G. Bordonove : Clovis et les Mérovingiens, page 53;

- F. Braudel : Identité de la France, page 98;

- Centre de Recherche et de Documentation Pédagogique de Paris : Celtes et Gaulois, pages 18 et 29; 

etc, etc, etc, etc.

Mais ce serait de ma part manquer de beaucoup de courtoisie en ne citant que les travaux de mes éminents confrères. Car, mea culpa, j'ai moi même, il fut un temps où, bien naïf, je croyais encore en l'infinie connaissance des grands professeurs en me référant aux travaux de ces derniers, pensé et affirmé la même chose, d'une part dans le prologue géopolitique du Kavell ar Vro, et d'autre part dans le titre même du Cadastre armoricain qui est, je me permets de le rappeler ici, une étude non exhaustive du réseau routier et urbain de la Bretagne continentale. Je ne suis plus naïf, au moins sur cet aspect des choses; c'est aujourd'hui la différence. Il fallait que cela fût dit, et cela est donc fait.

11 : H. Waquet, Histoire de la Bretagne, Que sais-je ? année 1943, p 9 : l'Armorique désigne le littoral de la Gironde à la Seine.

F. Gourvil, Langue et littérature bretonnes, Que sais-je ? année 1952, dit d'abord, page 37: La région de France aujourd'hui appelée Bretagne, connue auparavant des anciens sous le nom celtique latinisé Armorica (contracté de Are-morica ...), mais semble se raviser, p 44, quand il parle de l'Armorique occidentale.

Ch.J. Guyonvarc'h, année 1978, Les Druides, glossaire, p 364 : Dans la définition géographique gauloise, puis latine, Armorica ne désigne qu'une région côtière qui, chez certains (César ou Pline), peut s'étirer de l'Aquitaine à la Mer du Nord.

R. Soulignac, année 1980 : Calètes, p 15, définition n° 1.

L. Fleuriot, Origines, année 1982, p 39, 150, 359 ... utilise le terme Armorique occidentale pour désigner le secteur de la Petite Bretagne actuelle.

12 : Aurélien de Courson : 1811 / 1889. Histoire des peuples bretons dans la Gaule et dans les îles britanniques.

13 : pour le Jacobinisme, voir P. Sérant : La France des Minorités, chap. I, p 19 et suiv.

14 : S. Citron, L'Histoire de France autrement, p 143 : "Barère de Vieuzac, autre Montagnard, un béarnais (il était député des Hautes-Pyrénées) fanatique de la Terreur, était farouchement partisan d'imposer à tous "la plus belle langue d'Europe, celle qui la première a consacré franchement les droits de l'homme et du citoyen, celle qui est chargée de transmettre au monde les plus sublimes pensées de la liberté et les plus grandes spéculations de la politique". Et il dénonçait les "quatre points du territoire" où l'ignorance du français était un danger pour la République. "L'idiome appelé bas-breton, l'idiome basque, les langues allemande et Italienne ont perpétué le règne du fanatisme et de la superstition, assuré la domination des prêtres, des nobles ... et peuvent favoriser les ennemis de la France."

On se souviendra longtemps de l'article 1er de la Loi du 11 Germinal de l'an XI, relative aux prénoms autorisés dans l'État français, qui excluait systématiquement les prénoms bretons. On se souviendra aussi longtemps des situations loufoques provoquées par l'entêtement d'officiers ministériels zélés qui du haut de leur parcelle de pouvoir pouvaient décider contre le désir des familles que si le prénom Ian était admissible, parce que figurant au calendrier néerlandais, le prénom Yann quant à lui ne l'était pas, parce que breton ! On se souviendra aussi des très nombreux procès occasionnés pour la défense des droits culturels de la Bretagne face à cette forme d'apartheid du jacobinisme français. Pour plus d'information, voir P.Sérant, La France des Minorités, page 87.

La plupart des élèves bretonnants de la première moitié du XXè siècle ont eu à subir, un jour ou l'autre, le Symbole, qui était une marque humiliante qu'ils devaient porter de façon visuelle lorsqu'ils avaient été surpris à parler breton, jusqu'à ce qu'ils puissent le transmettre à quelqu'un d'autre surpris à son tour en flagrant délit de parler breton. L'école de la République s'était transformée alors en une véritable école de la honte, de la terreur, et de la délation permanente au niveau des tous jeunes enfants et adolescents, et ceci paraissait normal à ceux dont l'esprit était qualifié d'éclairé, et continue de nos jours.

Je peux attester pour ma part qu'une mention TB apportée par l'instituteur en marge du devoir ne signifiait pas Très Bien, comme les gens étrangers au problème seraient tentés de le croire, mais Tournure bretonne, ce qui nous valait une perte systématique de 5 points sur l'ensemble du devoir. Comme le devoir était alors noté sur 20, il suffisait donc de 4 mentions TB pour être noté zéro, avant même toute autre faute d'orthographe, de vocabulaire, ou de syntaxe. J'atteste aussi formellement avoir vu l'un de ces instituteurs zélés, actif dans sa mission de débretonnisation, une fois finie sa journée de travail, aller jouer aux boules et se mettre aussitôt à parler breton avec les anciens de la commune. J'ai appris ce jour là, très jeune, le véritable sens du mot trahison.

Je peux également attester que trente ans plus tard, ma fille aînée, qui venait d'être inscrite au cours de breton du collège public de Lannion en 1981, s'est vue infliger aussitôt de la part d'un gamin de son âge : ' Y a qu'les ploucs qui parlent breton !' (SIC). Je préfère ne pas en faire de commentaire !

15 : Conseil Général des Côtes-du-Nord; cf. note 1 ci-dessus.

16 : Concernant la commission internationale qui a accusé l'État Français de Génocide culturel (!) envers la Bretagne, voir J. Chardronnet, Histoire de Bretagne, p 234; P. Sérant, Minorités, p 131 et suiv..

17 : Michel de Mauny, 1532, Le Grand Traité Franco-Breton. L'Acte d'Union est connu sous le nom d'Edit du Plessix-Macé, signé par François Ier, roi de France, veuf de Claude de France (fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne) depuis 1524, en sa qualité d'usufruitier des pays et Duché de Bretagne pour le compte de son fils Henri

II. L'acte fut signé le mardi 03 Septembre 1532.

18 : Code Pénal, Crimes et Délits, Livre Troisième, Titre Premier, Chapitre Premier, Section III, article 86.

A ce propos, on se souviendra du couac diplomatique provoqué par le Général de Gaulle en personne en 1967, au balcon de l'hôtel de Ville de Montréal, lorsqu'il s'exclama "Vive le Québec Libre", ce qui lui valut de la part des autorités fédérales canadiennes cette réplique cinglante "Occupez vous d'abord de vos Bretons", ce qui ne nécessite guère de grandes explications.

29 septembre 1997 : le président de la république française, Jacques Chirac, revient à la charge et déclare que "... la France reconnaîtra l'indépendance du Québec quand celui-ci en aura affirmé la volonté".

C'est le même qui, en Juin 1999, refuse d'entreprendre la modification de la Constitution de l'État français pour que la France puisse ratifier intégralement la Charte européenne sur les langues minoritaires et régionales.

19 : Le jacobinisme n'est que la version française du centralisme démocratique des anciens pays staliniens. En France, il n'a donc fait que rétablir, sous forme républicaine, l'ancien pouvoir monarchique absolu qu'il avait prétendu vouloir abattre et faire disparaître. En fait, et en toute logique, le centralisme jacobin est issu du régime de la Terreur, et bien récupéré par le système impérial napoléonien, la monarchie de la Restauration, et des Républiques impérialistes qui ont suivi. Ainsi, compte tenu de la centralisation absolue des pouvoirs à Paris, assorti d'un refus systématique d'en déléguer des parties aux provinces que de toute façon il ne reconnaît pas en tant que telles, obnubilé qu'il est totalement par le mythe de la France Une et Indivisible, le jacobinisme n'est devenu ni plus ni moins qu'un impérialisme et un racisme à usage interne.

20 : J. César, BG VII, 75.

21 : Abbé Poisson : "... ar vro a-hed ar mor (ar ger keltiek are a dalveze kement ha "tost da, dirak") = "... le pays devant la mer (le mot celtique are était quasiment équivalent à "près de, devant").

22 : Propos tirés d'une conversation téléphonique de la part d'un interlocuteur dont j'ai égaré l'identité.

23 : J. César, BG VII, 75. op.cit. note 18.

24 : L. Pape, Protohistoire, p 383.

25 : L. Langouët, Coriosolites, texte et carte p 232.

26 : La date de 933 est donnée par P.Honoré, Histoire de la Bretagne et des pays celtiques, des origines à 1341, p 66 : "Guillaume Longue Épée, enleva aux Bretons le Cotentin et les îles de Jersey et Guernesey".

Les autres ouvrages consultés restent flous sur la date et préfèrent passer tout de suite à la restauration d'Alain Barbetorte, lors de son débarquement à Dol et de ses victoires sur les Normands à Dol, Saint-Brieuc, et Nantes en 936. (Poisson, Chardronnet, Brekilien, etc)

27 : Brekilien, Histoire de Bretagne, p 76, à propos du royaume armoricain de Conan Mériadec, et p 83 & 84 à propos des Sept Saints de Bretagne, qui ne comprennent pas de ceux de Rennes ni Nantes.

28 : J. César, BG, VII,75. variantes des manuscrits en notes de L.A. Constant, tome II, p 266.

29 : voir Encyclopédie, Noms de personnes : Océan.

30 : Strabon, Géographie, I,7,1. & I,11,1.

31 : Strabon, Géographie, I,7,1.

32 : Strabon, Géographie, I,3,1.

33 : Strabon, Géographie, I,8,1.

34 : Strabon, citant Posidonius, Géographie, II,3,5.

35 : Strabon, Géographie, II,5,14.

36 : Strabon, Géographie, II,5,18.

37 : Pacatus, Panégyrique de Théodose, XXVII,5.

38 : J. César, BG LXXV. voir les notes de L.A. Constant. p 266, notes 1 à 3.

Pour les Ambibarii, on pourrait, si l'on poursuit la logique de L.A. Constant, BG III, note 2, p 80, jusqu'à son terme, avancer qu'il s'agit d'une confusion successive entre plusieurs ethnonymes qui conduirait à l'identification :

- 1 : Ambibarii / Ambiliates,

- 2 : Ambiliates / Ambiani, ces derniers, voisins des Calètes, étant aussi sur le rivage de la Manche.

M. Rat, Guerre des Gaules, index, p 228 : "Ambibariens : État de la Celtique; il s'étendait, comme l'indique son nom, sur les deux rives d'une rivière, et occupait sans doute, au nord des Redons, un territoire correspondant au sud du département actuel de la Manche et au nord de celui d'Ille-et-Vilaine."

JCE :

a) au nord des Riedones, et au sud du Cotentin, il y a les Abrincates / Abrincatui (Capitale : Ingena / Avranches), bien connus des historiens.

Si l'on suivait tout de même le raisonnement de M.Rat, en se rapprochant de la syllabe -bar- < *Bhr-, on pourrait soulever le fait que la Sélune, petit fleuve qui débouche dans la baie du Mont-Saint-Michel, entre Avranches et Pontorson, ou tout au moins son cours supérieur, s'appelait autrefois Friette < *Bhr-w-t.

Il faudrait alors justifier d'un peuple autonome, à cheval sur la Sélune, qui aurait confiné à la mer. Que fait-on alors des Abrincates ?

b) Dans la mesure où l'on détermine que la première syllabe correspond à ambi- = deux côtés, c'est-à-dire dans le cas présent un peuple situé à cheval sur une rivière, il reste donc à analyser la deuxième syllabe : -barii. On aura donc intérêt à se rapprocher du peuple des Catuslogi, précisément à cheval sur la rivière Bresle, hydronyme dont la racine semble bien être issu de *Bhr-. voisin des Caletes, et riverain de la manche. Nous serions alors en présence, non d'un ethnonyme comme on l'imagine couramment, mais du qualificatif d'un peuple dont on ne donne pas le nom : les Catuslogi, qui sont "ambi-barii" = à cheval sur la *Bhr-illa !

voir Encyclopédie, Noms de Personnes et corps constitués.

39 : L. Fleuriot, Origines, p 119 et 122;

40 : Strabon, Géographie, IV,3,3 & IV,5,1.

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