Retour à la liste des documents En dro d'al listenn an danvezioù Back to the list of documents

Documents

Extrait de la Vita sancti Cadoci

texte latin écrit en Galles vers 1100


§ 4-5. De genealogia beati Cadoci.

   (...) Constantius genuit Maximianum, cum quo milites Brittonum exierunt a Brittania, et occidit ipse Gratianum, imperatorem Romanorum, tenuitque imperium totius Europe, et non dimisit pugiles, quos secum a Brittannia adduxit, repatriare propter strenuitatem illorum, sed tribuit eis plures prouincias et regiones, quippe a stagno, quod est super uerticem Montis Iouis, usque ad ciuitatem, nomine Cantguic, et usque ad cumulum occidentalem, id est, Crue Ochideint, atque ex illis equitibus orta est gens, que uocatur Lettau. Maximianus itaque genuit Ouguein. Ouguein genuit Nor. Nor genuit Solor. Solor genuit Gliuguis. Gliuguis genuit Gundleium. Gundleius genuit beatissimum Cadocum, de quo nobis sermo.

1. - Brittones (glose).

---------

Traduction de A. W. Wade-Evans:

§ 45. Of the genealogy of the blessed Cadog.

   (...) Constantius begat Maximian, with whom the soldiers of Britons went out from Britain, and he it was who killed Gratian, emperor of the Romans, and he held the empire of ail Europe, and on account of their valeur did not allow thefighting men, whom he brought with him from Britain, to return to their native land, but assigned them several provinces and regions, even from the pool, which is on the top of Mount Jove as far as the city, Cantguic by name, and as far as the western mound, that is, Crug Ochideint. And from those knights is sprung the race, which is called Llydaw (to wit, the Bretons). And so Maximian begat Owain, Owain begat Nor, Nor begat Solor, Solor begat Glywys, Glywys begat Gwynllyw, Gwynllyw begat the most blessed Cadog, of whom we are speaking.

Vitae sanctorum Britanniae et genealogiae, (Cardiff, University of Wales Press board, 1944, pp.116-119).

----------

Traduction de père Turiaw :

§ 45. De la généalogie du bienheureux Cado :

   Constance engendra Maximien, avec lequel les soldats des Bretons quittèrent la Bretagne. C'est lui qui tua Gratien, l'empereur des Romains. Il tint l'empire de l'Europe entière. Il ne laissa pas revenir chez eux les combattants qu'il avait amenés de Bretagne avec lui, eu égard à leur bravoure, mais leur attribua plusieurs pays et territoires, soit à partir de la nappe d'eau qui se trouve super uerticem du Mont Jovis, jusqu'à la cité que l'on appelle Cantguic, et également jusqu'à la butte de l'Occident, qui a nom Cruc Ochideint. De ces chevaliers est sorti la nation qui a nom Lettau [c'est-à-dire les Bretons]. Maximien engendra Owein. Owein engendra Nor. Nor engendra Solor. Solor engendra Glywys. Glywys engendra le très bienheureux Cado, dont nous parlons.

*****

 

Parlant de Pordic, à la fin du dix-huitième siècle, Ogée nous apporte une précision très importante :

   "... On remarque dans cette paroisse un monument très ancien : c'est un camp, que l'on prétend avoir été construit par César ; il est situé avantageusement, bien fortifié et de figure triangulaire; à l'un des bouts, on voit encore les vestiges d'une tour, qu'on nomme la Tour de César. Pendant longtemps on y alluma un fanal pour la sûreté de la navigation. Les cultivateurs ont trouvé et trouvent encore parfois des médailles, des pièces d'argent et des armes romaines, dans les ruines de cette place...".

----------

Le chevalier de Fréminville, écrivant en 1837, nous précise :

   "Sur les indications données par Ogee, nous, voulûmes d'abord aller voir à Binic des vestiges romains que cet ingénieur dit exister tout auprès de ce petit port. Il y désigne principalement un castrum stativum accompagné d'une tour d'observation bâtie sur le haut de la côte voisine. Mais, depuis l'époque où écrivait Ogée, le temps a tout fait disparaître, et nous .ne trouvâmes plus la moindre trace ni de la tour ni du camp; nous vîmes seulement, sur le bord du rivage, le pied de quelques bouts de murailles que les habitants du lieu désignent eux-mêmes aujourd'hui sous le nom de bains de César, une tradition ancienne leur ayant fait connaître que ces constructions avaient été faites par les Romains, au temps où ils occupaient la contrée. Ces faibles restes, que le flot submerge lors des grandes marées, ne consistent plus qu'en un pied de muraille au ras du sol et qui s'étend parallèlement à la grève; il est joint, dans une autre direction perpendiculaire, par d'autres pans de murs qui semblaient avoir formé dans l'édifice autant de compartiments ou de chambres particulières. J'ai cru reconnaître, dans l'en-semble de ces débris, quelques rapports, quant au plan, avec la maison thermale découverte par M. Du Marallac'h à sa terre du Pérennou, à deux lieues de Quimper.

   "Du reste, dans les vestiges dont nous .parlons, on reconnaît parfaitement et l'appareil et le ciment usités d'ordinaire par les Romains dans leurs constructions, et il y a tout lieu de croire que celle-ci est tout ce qui reste d'une maison de bains ou therme à l'usage de la garnison qui occupait le camp de Binic, lequel était situé, selon Ogée et les traditions locales, sur la hauteur qui domine la plage.

   "On a trouvé quelques médailles, mais nous n'avons pu les voir."

--------------

Marteville et Varin, reviseurs d'Ogée, en 1845, apportent des commentaires intéressants, qui vont dans le sens des propos de Fréminville :

   "... le camp attribué à César, et que l'on volt sur la butte de Bernen, près de la vallée de Vaumadec..."

   "Quant a la tour qui servait de phare, non seulement elle n'existe plus, mais de mémoire d'homme personne ne l'a connue. A droite de la butte de Bernen, sur la pointe de Pordic ou de la Ville-Rouault, sont une batterie et un corps de garde... elle bât la baie de Saint-Brieuc et protège les mouillages qui conduisent au Légué et à Binic. Au pied de la même butte est une source d'eau minérale...".