d'ar gêr ! ***** a la maison ! ***** back home !

noms de lieux noms de personnes

 

Le roi SALOMON *** Ar roue SALAÜN

 

 

SALOMON III monta sur le trône l'an 857, Si les moyens qui l'y avaient conduit sont affreux et détestables, la manière dont il s'y comporla a diminué l'horreur de son crime. Il était à craindre qu'un prince qui commençait à se montrer sous un aspect aussi terrible ne fût un tyran cruel; et cependant il fut un souverain doux, affable, juste et religieux. Il ne fit sentir le poids de son sceptre qu'aux méchants, dont il punissait rigoureusement les crimes.

Charles-le-Chauve n'eut pas plutôt appris l'assassinat commis en la personne d'Erispoé qu'il regardait déjà comme son allié, qu'il prit la résolution de venger sa mort. Il vint, dans ce dessein, avec une armée, jusqu'à l'entrée de la Bretagne. Salomon, qui ne croyait pas pouvoir lui résistera la tête de ses troupes, eut recours à la négociation, et sut si bien gagner le prince, qu'il fut reconnu roi aux mêmes conditions qu'Erispoé.

Quelque temps après , un grand nombre de seigneurs français et le fils du roi lui-même, mécontents du gouvernement, se révoltèrent et vinrent se réfugier auprès de Salomon, qui leur donna du secours. Le fils rebelle se mit à la tête d'une armée considérable; mais, intimidés par l'excommunication lancée contre les révoltés, ses complices l'abandonnèrent et rentrèrent dans l'obéissance (an 862). Cette désertion affaiblit tellement l'armée des alliés, que le prince fut obligé d'avoir recours à la clémence de son père, qui lui accorda, ainsi qu'à tous les seigneurs rebelles, une amnistie générale pour le passé.

Charles-le-Chauve voulant chasser d'Angers les Danois qui s'en étaient emparés vint au Mans (an 863], et s'avança avec son armée jusqu'à la petite ville d'Antrèmes, où Salomon, roi de Bretagne, se rendit avec l'élite des troupes de son royaume (1). Ils prirent ensemble le chemin d'Angers, d'où les Danois sortirent par composition. Charles, satisfait de l'empressement que Salomon avait témoigné pour le secourir, abandonna toutes les prétentions d'hommage que les rois de France croyaient avoir depuis Charlemagne; le reconnut pour roi de Bretagne, lui accorda la couronne d'or, le droit d'établir un archevêque à Dol, et celui de faire battre monnaie d'or et d'argent, sans cependant l'exempter du tribut, qui était, suivant la coutume, de 50 livres tournois.

L'an 868 , Salomon envoya Pasquiten , sou gendre, trouver Charles-le-Chauve à Compiègne, au commencement du mois d'août, avec plein pouvoir de conclure, avec ce monarque, un traité d'alliance à l'avantage commun des deux nations. Pasquiten s'acquitta de sa commission avec beaucoup de zèle. Le traité fut conclu et ratifié; et Charles, satisfait de l'ambassadeur, lui donna pour récompense (2) le comté de Coutances en Normandie , qui comprenait une grande partie du diocèse d'Avranches, avec les palais royaux, les abbayes, tout le domaine et généralement tout ce que le roi y possédait, à condition toutefois que les Bretons vivraient dans une paix continuelle avec la France, qu'ils lui seraient fidèles, et qu'ils la secourraient contre ses ennemis. Ce comté s'appela dans la suite Cotantin, ou Terres des Bretons.

Salomon, qui avait toujours présent à l'esprit l'image du crime qui l'avait conduit au trône, forma le projet d'aller à Rome chercher le pardon de cet homicide. (D'Argentrè dit que Salomon, dégoûté des honneurs attachés à son rang, résolut de se retirer dans un monastère.) II assembla les Etats, et leur déclara que son dessein était d'aller trouver le pape, pour conférer avec lui sur des affaires très-importantes. A ces mots, les Etats consternés lui firent les plus vives représentations, et l'engagèrent à ne plus penser à ce voyage. Il se rendit à leurs raisons, et se contenta d'écrire au pape, à qui il envoya sa statue faite d'or, avec beaucoup d'autres présents (an 871 ).

Adrien II, qui gouvernait alors l'église, reçut favorablement l'envoyé, et se plaignit seulement, dans la lettre qu'il écrivit à Salomon, de ce que ce prince n'avait pas scellé, selon l'usage, les lettres qu'il lui avait adressées, et de ce qu'il avait mis son nom avant celui du Saint-Père (3) ; ce qui prouve que les sceaux sont plus anciens que les armoiries, qui n'étaient pas encore connues alors, comme on le verra dans la suite. (Voyez Dol. )

L'an 873, Charles-le-Chauve et Salomon assiégèrent de concert la ville d'Angers , dont les Normands s'étaient emparés pour la seconde fois. Ils furent si pressés, qu'ils offrirent au roi des richesses immenses pour obtenir la liberté de sortir de la place, ce qui fut accepté. Charles-le-Chauve combla Salomon d'éloges , lui confirma tous les droits qu'il lui avait ci-devant accordés, et même la permission de porter la couronne royale et la pourpre.

Quoique Salomon eût obtenu du pape l'absolution pour le meurtre d'Erispoé, il .n'était pas pour cela exempt de remords. Ils se réveillèrent avec plus de violence que jamais, dans une maladie qui mit sa vie en très-grand danger. Dès lors il ne trouva plus que dégoût dans le rang suprême qu'il avait tant désiré, et résolut de céder sa couronne à son fils "Wigon. Pour exécuter son projet, il convoqua une assemblée de tous les évoques et seigneurs bretons; mais les évêques, surtout celui de Vannes, mécontents de la sévérité de Salomon à faire observer les lois, ne voulaient point que sa postérité eût régné, parce qu'ils craignaient que le fils ne ressemblât au père. Depuis long-temps ils faisaient des cabales à ce sujet, et avaient entraîné dans leur parti Pasquiten, comte de Vannes, gendre de Salomon, et Gurvand, comte de Rennes, qui avait épousé la fille d'Erispoé. Ce dernier était fort disposé à venger la mort de son beau-père par celle de son meurtrier, d'autant plus qu'il aspirait au trône, et qu'il regardait Salomon comme usurpateur d'un état qui lui appartenait par son mariage avec la fille du dernier roi. Animé par les deux passions de la vengeance et de l'ambition, il n'épargna rien pour les satisfaire; il gagna la plus grande partie des seigneurs bretons, qui entrèrent dans la conjuration. Elle fut conduite si secrètement, que Salomon ne s'en aperçut que lorsqu'il vit tous ses sujets soulevés contre lui; mais il n'était plus temps d'y remédier, et ce malheureux prince fut poursuivi et assiégé dans un monastère, auprès de Plélan-le-Grand, où il se retirait quelquefois. Il vit bien que les rebelles étaient les maîtres, et qu'il était impossible de leur échapper. Dès le premier jour, ils se saisirent de son fils Wigon, qu'ils immolèrent sur-le-champ. Salomon.se réfugia dans l'église du monastère, où ils lui députèrent un évêque, pour lui dire d'en sortir, afin d'éviter une profanation sacrilège que sa résistance aurait occasionée. Il obéit, et parut devant ses bourreaux avec un  visage majestueux, qui leur imprima d'abord du respect et de la crainte; mais bientôt ils se saisirent de lui et le livrèrent à quelques soldats pour le faire mourir. Ces barbares lui crevèrent les yeux, le conduisirent en Basse-Bretagne et le tuèrent dans la paroisse de Ploudiry, diocèse de Saint-Pol-de-Léon, le 28 juin 874, dans l'endroit où l'on a depuis élevé une chapelle, qui est trêve de Ploudiry, appelée la Chapelle du Martyr, que les chevaliers du Temple de Jérusalem ont possédée depuis.

Selon d'Argentré, Salomon mourut dans le monastère de Plélan , et fut enterré dans l'église de Saint-Sauveur de la même ville.

Ainsi ce prince perdit la couronne par les mêmes voies qu'il l'avait acquise. Son crime était horrible, et la providence ne voulut point le laisser impuni, afin d'inspirer de l'effroi à ceux qui seraient tentés de l'imiter. 11 fut tourmenté toute sa vie des plus cuisants remords, que l'on doit regarder comme un châtiment de l'assassinat qu'il avait commis. Il eut mille vertus, qu: parurent avec d'autant plus d'éclat qu'elles contrastaient avec son crime. Sa mort fut celle d'un saint, et les Bretons l'ont toujours honoré comme tel et même comme martyr (4). Il fut le dernier qui prit le titre de roi de Bretagne; ses successeurs ne prirent plus que ceux de comtes ou de lues, qui étaient alors équivalents. On ignore pourquoi ils n'ont plus voulu prendre le titre le roi.

------------------

(1) Le roi de France s'était mis eu campagne non pour combattre les Danois, mais pour intimider les restes des seigneurs alliés qui avaient aidé son fds révolté. Déjà il était arrivé au Mans lorsque Salomon, craignant que ce prince ne pénétrât eu Bretagne, et décidé à ne pas résister, comprit qu'il valait mieux faire sa soumission avant que l'armée française fût sur son territoire. I1 vint donc au devant de Charles, qu'il rencontra à Antrèmes, et c'est en celte petite ville que fut signé le traité par lequel Salomon III se soumit au cens que devait la Bretagne selon les anciennes conventions, et reçut du roi quelques concessions de domaines. 11 retourna ensuite dans sa capitale, et Charles revint au Mans.

Tout le reste de l'alinéa, dans le teste d'Ogée, doit être reporté plus has, et s'applique à l'année 873, dans laquelle Salomon prit effectivement une part utile et honorable au siège d'Angers, que Charles leva après avoir fait un arrangement avec les Normands. Quant à la nature des avantages accordés alors par Charles a Salomon, nous n'avons trouvé que clans le Chronicon briocense la mention du droit de créer un archevêque. D. Morice et les autres auteurs n'ajoutent pas foi à celte assertion, qui, sans doute, a été inventée pour servir dans la discussion soulevée entre les métropolitains de Tours et de Dol. A. M.

(2) Ce ne fut pas à Pasquiten , gendre et envoyé de Salomon, que ces donations furent faites, comme il semble résulter de cette phrase, mais bien à Salomon lui-même et à son fils Wigon. Pasquiten prêta serment en leur nom.
A. M.

(3) Le Saint-Père, en effet, mentionna celle omission dans une de ses réponses à Salomon; mais ce fut dans une lettre relative à la question métropolitaine, et en l'année 805, c'est-à-dire antérieurement à l'envoi de celte statue en or. D'ailleurs, Adrien II ne donnait raison à personne; il demandait les pièces du procès, avertissait l'archevêque de Tours de la querelle soulevée, et promettait de la juger. Celle lettre est aux preuves de D. Morice. A. M.

(4) Quelques historiens refusent à ce Salomon le titre de  saint, qui, disent-ils, ne peut être accordé à un meur trier; mais comme ils ne peuvent nier qu'il y ait eu un saint de ce nom en Bretagne, ils reconnaissent en cette qualité Salomon I. (Note de la 1ère édition);

 

*****

 

Sources; Bibliographie

* OGEE : Dictionnaire historique et géographique de Bretagne. 1780.; revu et corrigé par A. MARTEVILLE et P. VARIN. 1843.

Autres sites traitant du roi Salomon / Salaün :

* forum du site Marikavel : Academia Celtica

hast buan, ma mignonig vas vite, mon petit ami

go fast, my little friend