Extrait de : 

* René COUFFON et Alfred LE BARS : Répertoire des Églises et chapelles du Diocèse de Quimper et de Léon. 1959. Réédition Conseil Général du Finistère. 1988.

CLEDEN-POHER

Paroisse de l'ancien diocèse de Cornouaille maintenue lors du Concordat.

EGLISE NOTRE-DAME

Elle comprend une nef de cinq travées irrégulières avec clocher encastré et bas-côtés, et un choeur profond accosté de deux sacristies et terminé par un chevet plat; des arcs diaphragmes existent sur les bas-côtés entre les troisième et quatrième travées.

Sur la façade ouest, les portes jumelées sont encadrées d'un portail gothique dont les pinacles sont très développés et reposent, comme à Brasparts, sur des pilastres. Tous ces caractères indiquent le milieu du XVIe siècle.

La date de 1689 sur le contrefort nord-est du chevet indique un agrandissement qui est confirmé par l'inscription suivante lisible sur l'un des piliers du côté nord: «HAEC ECCLESIA/PRIVS RESTAVRATA/ET AVCTA DEDICATA SEV/CONSECRATA FVIT VNA CVM/MAJORIALTARI ET ALTARIBVS/SANCTISPIRITVS ET SANCTI ROSARII/AB ILLVSTRISSIMO ECCLESIAEA PRINCIPE FRANCISCO DE/COETLOGON EPISCOPO ET/COMITE CORNVBIENSI DIE/PRIMA MAII 1694. ».

Clocher à deux galeries classiques; à la base de la flèche octogonale, gables ajourés sommés d'un mascaron. Au flanc nord, tourelle d'escalier reliée à la première galerie par une passerelle.

Porche latéral avec charpente lambrissée en berceau, au nord.

Sacristies couvertes de toitures à quatre pans galbés.

Le vaisseau, du type à nef obscure, est lambrissé en berceau. Les grandes arcades en tiers-point pénètrent directement dans des piliers octogonaux et cylindriques.

Mobilier

Maître-autel de style néo-gothique, vers 1880. Dans le retable ont été incorporés trois panneaux en haut relief polychrome du XVIe siècle (Montée au Calvaire, Crucifixion, Mise au tombeau), dont on retrouve le carton à Confort-Berhet (Côtes-du-Nord). Dans le coffre de l'autel, trois panneaux du XVIe siècle (Adoration des Mages, Nativité et Circoncision). Enfin, dans le lambris du chevet, huit autres panneaux du XVIIe siècle relatifs aux sept sacrements et à la lecture de la Loi. Panneaux tous classés.

Autel du Rosaire avec retable à deux colonnes lisses et entablement cintré, fin du XVIIe siècle (C.). Il porte une inscription sur le cadre ovale : « MARIAE VIRGINI MATRI DEI ET REGINAE S.S ROSARII SACRUM. » Au XIXe siècle, on lisait sur une base de colonne une inscription datée 1694. Groupe traditionnel du Rosaire en bas relief, entouré des quinze médaillons. Sur l'entablement, statues en bois polychrome : saint Yves, saint Jean Ev. (niche), sainte Barbe.

Autel du Saint-Esprit avec retable identique à celui du Rosaire : Pentecôte en bas relief polychrome et, sur l'entablement, trois statues en bois polychrome : saint en turban (Nicodème?), sainte non identifiée et saint Michel terrassant le dragon.
Contre des piliers, dans la troisième travée, deux petits retables à deux colonnes corinthiennes et fronton brisé, XVIIe siècle; dans leurs niches, statues en bois polychrome de saint Laurent (C.), côté nord, et de saint Pierre (C.), côté sud, XVIIe siècle.

Chaire à prêcher du XVIIIe siècle, cuve galbée à panneaux sculptés et abat-voix plat à volutes (C.). 

— Deux confessionnaux du XVIIIe siècle, panneau de porte ajouré et demi-dôme (C.)- 

— Deux bancs de chœur en bois peint, dossier à panneaux moulurés (C.) ; l'un a été coupé en deux. 

— Stalles complètes du XIXe siècle, encore en place dans le choeur. 

— Grille de choeur, elle porte, en lettres de fer forgé, « BASTIEN BOUDIN MAIR Y LAIZET », côté nord, et « M T H C L D RIOU RECTEUR », côté sud (1790-1791?).

Statues 

— en kersanton : Vierge Mère, au portail ouest, avec l'inscription : « M:G:FALCHIER:R^r:1649 » ; 

— en bois polychrome, outre celles des retables : Vierge à l'Enfant couronnée dite Notre Dame de Cléden, fin XIVe siècle (C.), Christ en croix, XVIIe siècle, saint François d'Assise (autrefois dans le porche nord).

Dans les fonts baptismaux, Baptême du Christ, bas-relief polychrome du XVIIe siècle.

Peintures des lambris : Le lambris en berceau de la nef porte des peintures datées par une inscription lisible sur la sablière sud de la deuxième travée : « F.F. PAR LORDRE DE M^e IEAN LE GLEOV LAN: 1741». Scènes : Visitation, Adoration des bergers, Assomption, Annonciation, Vierge à l'enfant vêtue du manteau fleurdelisé, avec saint Pierre aux clefs en face, enfin, dans le choeur, Couronnement de la Vierge, entre le groupe de Marie et Joseph d'un côté et celui d'Anne et Joachim de l'autre. Les panneaux de saint Jean au calice et d'un saint pape à la croix triple, signalés par J.-M. Abgrall en 1905, ont disparu, sans doute en 1907 lors de l'écroulement du clocher sur l'église. Sur le lambris du bas-côté sud, anges dans les nuages. Au lambris de la sacristie, groupe de la Crucifixion, signé « HERBAULT/PINXIT 1750 », et anges dans les nuages.

Vitrail de la fenêtre d'axe : scènes de l'Evangile dans les six lancettes, atelier Hucher et fils, Le Mans.

Orfèvrerie : calice et patène en argent (C.) ; inscription «P.N. DAME.DV.MVR.1647.M.G.FALCHIER.R^r» sur le calice. 

— Baiser de paix, cuivre doré ; sous la représentation de la Vierge, inscription : « L'ASSOMPTION. DE.LA.Ste.VIERGE/PATRONNE DE LA PAROISSE DE CLEDEN/1700 ».

Cloches : cloche de 1908, fondue par Amédée Bollée, du Mans. — Cloche portant la date de 1931. —Cloche ancienne, portant l'inscription : « IHS.MARIA. 1645 ». — Les deux cloches anciennes classées en 1914 ont disparu; elles portaient des inscriptions: « MENTEM SANCTAM ET SPONTANEAM IN HONOREM DEI PATRIAE LIBERACIONEM IACOBVS VADENSIS ME
FECIT.MDXIX », sur l'une, et « JESUS MARIE/VENERABLE ET DISCRET MESSIRE IEAN LE GLEAU LICENCIE EN DROIT RECTEUR DE CLEDEN POHER EVECHE DE CORNOUAILLE », sur l'autre.

* Dans le placitre (site classé), au coin nord-est, ossuaire encore gothique mais avec des détails Renaissance, XVIè siècle (C.). Charpente ancienne avec entrait engoulé, sans lambris. Retable du XVIIè siècle encadrant la fenêtre du pignon ; dans les niches latérales, statues en bois polychrome d'un Apôtre et d'un saint évêque non identifiés. Ce mobilier est aujourd'hui démonté, dans l'attente de la restauration complète de l'ossuaire.

Calvaire daté 1575 (sur le socle de l'un des cavaliers), granit (C.). Il fut bâti grâce à la générosité de Gilles de Kerampuil, chanoine de Saint-Trémeur et recteur de Cléden-Poher, décédé à Rennes le 29 septembre 1578 alors qu'il venait d'être nommé à l'évêché de Vannes. Calvaire à trois croix; sur le socle, d'un côté, groupe de la Flagellation et deux cavaliers, et, de l'autre, Descente de croix.

Hors de l'enclos, route de Saint-Hernin, fontaine, niche sans statue.

CHAPELLE NOTRE-DAME DU MUR

Dite Notre-Dame du Moustoir au rôle des décimes.

Edifice de plan rectangulaire terminé par un chevet à trois pans et datant du XVIIe siècle. Sacristie datée 1749. Portail ouest à pilastres cannelés et fronton. Petit clocher à dôme et lanternon. Charpente aujourd'hui apparente.

Mobilier

Autel en tombeau droit, bois peint, en mauvais état; retable à deux colonnes torses avec niche centrale et entablement cintré, de la fin du XVIIe siècle. Dans un cartouche, au sommet, Christ Sauveur du monde, bas-relief en bois polychrome.

Statues anciennes en bois polychrome : Vierge à l'Enfant debout sur le croissant de lune, XVIIe siècle (retable), saint Gildas, saint Yves.

Table de communion à balustres.

CHAPELLE SAINTE-ANNE
Au manoir de Pratulo. Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés et clocheton à dôme. Un entrait engoulé.
Mobilier
Statues anciennes, en bois polychrome, aujourd'hui mises en lieu sûr : saint Nicolas et une sainte sans attributs (dite sainte Suzanne).
CHAPELLE DETRUITE
— Chapelle Saint-Roch, au-dessus de la vallée de l'Hyère face au Moulin-du-Roi. Mentionnée dans le rôle des décimes et dans l'enquête de l'An XII, tombée en ruines vers 1930.

CHAPELLE SAINTE-ANNE

Au manoir de Pratulo. Edifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés et clocheton à dôme. Un entrait engoulé.

Mobilier

Statues anciennes, en bois polychrome, aujourd'hui mises en lieu sûr : saint Nicolas et une sainte sans attributs (dite sainte Suzanne).

CHAPELLE DETRUITE

— Chapelle Saint-Roch, au-dessus de la vallée de l'Hyère face au Moulin-du-Roi. Mentionnée dans le rôle des décimes et dans l'enquête de l'An XII, tombée en ruines vers 1930.