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Les frontières du nord de la Bretagne

(compte tenu de la matière à traiter, ce chapitre est publié en chapitres séparés)

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Antoninus Pius

                III. Le Mur d'Antonin.

            Malgré son importance et sa complexité, le système de défense sophistiqué élaboré par Hadrien s'avère rapidement plus illusoire qu'efficace et impressionne d'avantage les Bretons du sud, en cours de romanisation, que ceux du nord, farouchement nationalistes. Après tout, les Celtes n'ont pas attendu la venue des Romains pour apprendre à utiliser des navires, et puisqu'il parait difficile de passer la frontière par voie terrestre, il leur reste toute possibilité de le faire par voie maritime.

            De plus, par souci de propagande comme savent le faire les envahisseurs de tous temps, les Romains essaient de maintenir des relations commerciales avec ces Bretons du nord. Et, quoiqu'ils fassent, il est certain que des infiltrations arrivent à se faire par le truchement des commerçants.

            Aussi, afin d'essayer de résoudre une nouvelle fois la turbulence permanente de ces tribus, souci probablement joint au désir de pouvoir prétendre avoir lui aussi conquis quelle que chose, cette situation pousse le nouvel empereur, Antonin, fils adoptif du précédent, à reconquérir les territoires situés au nord et au delà du Mur d'Hadrien.

            En 139, soit onze ans seulement après la finition du Mur d'Hadrien, les légions romaines d'occupation quittent à nouveau leurs positions, et sous les ordres du nouveau gouverneur Quintus Lullius Urbicus, avancent de cent trente kilomètres vers le nord, et entreprennent la construction d'une nouvelle frontière reliant cette fois-ci les estuaires de la Clota / Clyde et de la Bodotria / Firth of Forth. Ce travail va leur demander quatre années, jusqu'en 143.

            Ce mur est cependant beaucoup moins élaboré que le précédent. Il est composé d'un simple talus de terre levée de 60 km de long, 4 mètres de haut, et 4,5 mètres de large. En haut du talus se trouve un chemin de garde protégé par une simple palissade de bois. Un peu en avant est creusé un fossé de 10 à 12 mètres de large et de 3 à 4 mètres de profondeur. L'ensemble ainsi constitué est renforcé par six forteresses principales qui sont, d'est en ouest : Credigone / Carriden, Mumrille, Castlecary, Bar Hill, Malmuildy, Old Kilpatrick.

            Plus tard, en fonction des besoins de renforcement et de surveillance locaux sont construits plusieurs forts d'appoint, semblables aux mile-castles du Mur d'Hadrien. On en dénombre seize, qui sont, d'est en ouest : Kinneil, Inveraron, Falkirk, Watling Lodge, Rough Castle, Seabegs Wood, Wester Woods, Croy Hill, Auchendavy, Kirkintilloch (New-Kilpatrick), Castle Hill, Duntocher.

 

Le Mur d'Antonin

Extrait de Ordnance Survey Map of Roman Britain; Third Edition

            Cette annexion est destinée à contrôler la Domnonia du nord, c'est à dire les tribus des Damnonii, Votadini, Selgovae, Novantae, ainsi qu'à fixer une limite à la farouche et belliqueuse nation des Caledones, indélogeables de ses Hautes Terres du Nord.

Notes du chapitre consacré à Antonin

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