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Chapitre XIX

L'époque arthurienne

(compte tenu de la matière à traiter, ce chapitre est publié en chapitres séparés)

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Blason d'Arthur

d'azur à trois couronnes d'or

(composition JC Even sur logiciel GenHerald)

            Arthur, roi de Bretagne romaine.

            Arthur a donc été désigné à son tour dux bellorum = chef de guerre par l'assemblée des responsables nationaux de la Bretagne romaine, à la Pentecôte 473, et plusieurs modifications sont intervenues aussi au sommet de l'État romain. 

            Compte tenu du caractère chétif et maladif de l'empereur Léon II, c'est en fait Aelia Ariadnè, sa mère, et Tarasicodissa-Zeno, son père, qui gèrent l'Empire, ayant désormais été eux-mêmes désignés respectivement Augusta / Impératrice et Auguste / Empereur, par le petit Léon II lui-même. On peut bien entendu penser qu'on l'a peut-être "aidé" ou "conseillé" à prendre cette décision.

            Toujours est-il que dès le 09 février 474, nous avons aussi désormais DEUX chefs en Occident : Glycère, empereur presque auto-proclamé mais non reconnu, et Jules Népos, césar désigné par Zénon et Aelia Ariadnè pour liquider Glycère.

            La situation est donc compliquée, mais pas encore assez puisque Euric, le roi des Wisigoths, qui vient de terminer victorieusement une campagne en Espagne, et qui est désormais le maître absolu sur toute l'Aquitaine et le nord de l'Espagne, dit à son tour qu'il ne reconnaît pas Glycère, mais qu'il reconnaît Jules Népos. Il est vrai que pour lui, c'est un peu jouer au chat et à la souris, lui étant le chat !


            Comme nous l'avons vu à plusieurs reprises, un roi, un dux, ou un patrice, c'est à dire un responsable national de niveau suprême, se doit d'avoir un magister equitum = commandant de cavalerie = pendragon, qui est son général en chef.

            Andragathios fut le magister equitum de Maxime, au moins au début de son épopée; Uther fut le magister equitum = pendragon d'Ambroise Aurèle, son propre frère. 

            Arthur choisit donc comme magister equitum = pendragon un jeune homme de sept ans son aîné = un certain Merlinus.

            Attention : ce Merlinus là n'a rien à voir avec le poète qui n'est pas encore né et que l'on connaîtra seulement dans 100 ans, sous le nom de Martinus / Myrdhin, ni avec le personnage légendaire issu de fantasmes à l'époque des Croisades !

            Ce Merlinus là, le vrai, le compagnon du "Roi Arthur" historique, n'a rien d'un poète ni d'un rigolo !
Il s'agit d'un militaire qui connaît bien son métier. Et comme tout général digne de ce nom, c'est quelqu'un qui est capable d'avoir une vision globale d'un champ de bataille, ce que certains esprits malades actuels interprètent comme "fantastique", "extraordinaires", "surnaturel", etc. En vérité, un général qui ne sait pas avoir une vision complète de son champ de bataille n'est tout juste qu'un troufion digne de nettoyer les latrines.

 

            Le problème vient à nouveau d'Euric, qui n'a pas perdu son ambition de soumettre l'ensemble de l'Aquitaine et la Gaule armoricaine. Il reste bloqué sur l'Auvergne et le Velay, et ne possède toujours officiellement en Gaule armoricaine que Caesarodunum / Tours.

            Pour en finir, au début 474, il organise des expéditions en trois directions : la Provence, à l'est du Rhône, l'Auvergne et le Velay, et la Gaule armoricaine, au nord de la Loire.

            La Provence tombe rapidement aux mains des Wisigoths. Peut-être que la proximité et les parentés avec la Narbonnaise y sont pour quelque chose.

            L'Auvergne constitue un os sur lequel les généraux Euric se cassent les dents. La défense de Clermont est en effet organisée par Sidoine Apollinaire, ancien préfet de Rome, bon stratège, et évêque de cette ville. Clermont est assiégée à plusieurs reprises, mais n'est jamais investie.

            Au nord de la Loire se trouve un autre problème, qui est celui de la présence d'unités britto-romaines, dans le cadre du Tractus Armoricani. S'attaquer à ces Britto-romains, c'est donc faire affront à leur chef, qui est désormais le jeune Arthur. Euric pressent que l'affaire ne va pas être facile, et adresse une délégation à Arthur, en Ile de Bretagne, pour lui demander de se soumettre sans confrontation armée. C'est Euric qui, dans la Légende, apparaît sous le nom de Rion (Euric, Evaric, Ricco, etc), et qui se prétend déjà "roi des Iles" parce qu'il s'imagine être déjà maître de la Gaule armoricaine et suzerain d'Arthur et donc le l'Ile de Bretagne.

            Demande rejetée ... c'est la guerre ! Une nouvelle fois les Britto-romains et leurs alliés d'un côté, et les Wisigoths et leurs alliés de l'autre, vont s'affronter militairement.

            Les Francs de Gaule belgique ne bougent pas .


            Euric / Rion met en place pour investir la Gaule armoricaine une armée composée de trois groupes : apparemment des Wisigoths d'Aquitaine, sous les ordres d'un certain Claudas (Hlot-Ath = valeureux au combat), des Gallo-romains d'Aquitaine, sous les ordres de Pontius Antonius (de la famille des Pontii, seigneurs de Bourg sur Gironde), et d'un certain Frollo (Frodoald), commandant apparemment à des Suèves.

            Plusieurs villes semblent tomber rapidement, puisque le vecteur que nous connaissons est orienté sur Carohaise, qui n'est autre que l'antique Vorgium, aujourd'hui Carhaix, dernière capitale à l'ouest de la Gaule armoricaine, celle de la cité des Ossimi. Cette cité est alors sous le commandement d'un certain Leodagan, dont on ne sait pas grand-chose. Il se trouve que les Curiosolites (baie de St Brieuc / baie du Mont st Michel) se joignent aux Ossimes. On connaît par la Légende les noms des deux princes qui gouvernent les Curiosolites : Ban, seigneur de Benoïc (Ben-o-Ic = Binic), et Bohor, seigneur de Gannes (Dinan).

            Mais ce n'est pas tout, car dans l'angle extrême nord-ouest se trouve aussi le territoire formant le Principat (principauté) octroyé à Conan par Maxime en 385, et entériné par Théodose et les empereurs suivants. Ce territoire fait donc partie de l'héritage d'Arthur !

            Celui-ci ne peut en toute logique laisser faire Euric ! ... et s'allie aussi avec Leodagan de Carohaise. Car si Leodagan est perdant, c'est Arthur lui-même qui perd son principat.

            Entre temps, Arthur a confié à son magister equitum / pendragon Merlinus d'aller à Ravenne (appelée par erreur Romanie dans les Romans), auprès de Jules Nepos, LE césar ( > ... Jules César !!) pour prendre son avis.

            Puis Arthur, jeune dux de Bretagne, accompagné de son pendragon Merlinus et d'une unité de cavaliers passent la mer et rejoignent Carohaise, où l'on s'apprête au combat.


            Les Wisigoths arrivent devant Carohaise le mardi soir 30 avril 474 !

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