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Chapitre XIX

L'époque arthurienne

(compte tenu de la matière à traiter, ce chapitre est publié en chapitres séparés)

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                        Camaloth ? ... et Organisation de la Bretagne armoricaine

 

            En Ile de Bretagne.

            La situation est extrêmement confuse au sein des Britto-romains. L'instabilité est désormais partout, du nord au sud et d'est en ouest de l'Ile, et elle est aussi au cœur même du monde britto-romain.

            La côte sud-est de la province, de l'embouchure de la Tamise au Solent, est sous le contrôle des Barbares qui disposent désormais des anciennes forteresses romaines à partir desquelles ils n'hésitent pas à mener des raids en profondeur dans le pays et à contrôler le trafic en Manche est.

            Londres est quasiment neutralisée par les Jutes du Kent, qui ne sont qu'à vingt kilomètres. Winchester fait désormais image de place-forte britto-romaine isolée dans un pays dont le littoral est aux mains des Barbares ennemis. Les princes, comtes, et autres chefs de guerre britto-romains ont beau se gausser d'être Romains, civilisés, et donc supérieurs aux Barbares, ils n'en sont que tout aussi ridicules et inefficaces que les Byzantins discutant du sexe des anges lorsque Constantinople était assiégée.

            Plus à l'ouest du Solent, et donc de Winchester, se trouve le territoire des Durotrigues, mais sur le rivage duquel il n'y a pas de base navale ou de port pouvant en faire fonction pour endiguer l'avancée des Barbares. De plus, le détroit entre l'Ile et le Cotentin est à forts courants marins qui ne permettent pas une liberté de manœuvre et d'intervention contre les Pirates. Une partie de ce détroit s'appelle du reste la Déroute, ce qui en terme maritime est assez explicite des dangers qu'on peut y rencontrer.

            Dans cette optique, il n'est pas du tout insensé ni irrationnel d'imaginer qu'Arthur, en fonction des conseils prodigués par ses généraux, ait pu établir une place stratégique à Camulodunum / Cair Colun / Colchester, remettant ainsi en service l'ancienne capitale du sud-est de la Bretagne, au nord-est de l'embouchure de la Tamise. C'est la seule place importante qui permet d'avoir de ce côté un débouché direct avec le continent, à savoir avec les Bouches du Rhin et la Gaule belgique, où se trouvent les Francs, alliés de l'Empire, et dont le roi Clovis est désormais le légat. On peut donc y voir de façon rationnelle la légendaire Camaloth.

            Cette situation met évidemment l'accent sur l'insécurité politique et stratégique de Londinium / Cair Lundem / Londres, désormais trop proche des lignes ennemies. De toute façon, il y a belle lurette que toute organisation municipale y est devenue impossible.



            Sur le continent            

            La situation est surréaliste : tout semble aller pour le mieux pour les Britto-romains du Continent.

            L'accord établi avec Clovis, légat de l'Empire, après sa victoire de Tolbiac sur les Alamans font que les Britto-romains ont désormais la gestion des deux cités gallo-armoricaines entières des Ossimi et des Curiosolites, leurs alliés, toujours dans le cadre de l'Empire romain. Le nouveau territoire va donc de la Baie du Mont-Saint-Michel, au nord-est , jusqu'à l'embouchure de l'Ellé au sud-ouest, en contournant la cité des Vénètes qui, elle, reste dans la mouvance directe des Francs.

            Du point de vue politique, il semble bien, compte tenu des textes légendaires, que la délégation bretonne a été confiée à Merlinus, le pendragon d'Arthur, qui avait participé à la bataille victorieuse de Carohaise / Carhaix en 474, et qui est donc connu et respecté dans la région. On peut observer en effet que la Légende attribue à Merlinus d'avoir construit à proximité de Brocéliande = Brecillien / Bressilien, en Paule, le fameux Château de Liesse, qui est identifiable à l'ouvrage fortifié de la fin du Vè siècle Castel Laouenan (traduction abusive de Château de Joie), également en Paule, en bordure de l'axe St Brieuc / Douarnenez, et d'avoir probablement essayé de remettre en état de l'ancien aqueduc romain de Carhaix, en recherchant le tracé et la source, c'est à dire en recherchant le calix, en Saint-Symphorien, toujours en Paule. De cette recherche de la source d'eau pure semble bien être inspirée, en lecture mystique, la Quête du Graal.

            L'organisation civile correspond quant à elle à ce qui a déjà été largement étudié par de multiples chercheurs et historiens : l'organisation des plebs = plous, dont le répartition géographique originelle démontre clairement l'implantation dans les deux cités gauloises en question.

            L'organisation ecclésiastique est en ce qui la concerne redevable au déjà vieil évêque Brieuc, ancien émule de saint Germain d'Auxerre.

            Un premier voyage le fait aboutir à Achm, lieu identifié à l'Aber-Wrac'h, en Latium, nom erroné pour Létavia, c'est-à-dire dans le Léon actuel. De là, il se rend à pieds (?) jusqu'à l'embouchure du Jaudy, où il fonde le monastère de Lan-Treger / Landreger = Tréguier, dans le Trégor actuel.

            Un second voyage le fait aboutir dans la baie qui porte aujourd'hui son nom. Il s'agit en fait de la baie profonde dans laquelle se déversent le Gouet, le Gouedic, l'Urne, et le Gouessant, et au fond de laquelle se trouve l'antique Aregenua. Il y est accueilli par un chef nommé Ri-Gual, chef gallo-romain qui demeure à Licellion (lis-hen-leon = la cour de l'ancienne légion ?).

            Nous sommes rentrés dans l'époque de la création de la Bretagne armoricaine, époque que certains historiens appellent Ère des Saints de Bretagne.

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