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Albinus proclamé en Bretagne

1. Aurelius Victor. 17.7 : " ... ce furent principalement ses proches qui conspirèrent contre lui ..."

Zosime. I.VIII.I : " ... et fut finalement assassiné par sa concubine Marcia ...".

2. Aulus Helvius Pertinax était alors Préfet de la Ville; cf Aurelius Victor. 18.10. 

Sur les qualités de précision de Pertinax, cf Zosime, I.VII.2; idem pour la part prise par les Prétoriens.

3. Aurelius Victor. 20.9 : " ... le second (Albinus), instigateur du meurtre de Pertinax ..."

4. sur l'avènement de Didius Julianus, voir Zosime, I.VII.2 et 3; Aurelius Victor, 18 et 19; Dion Cassius,  73.II; Hérodien, 2.6.

5. Victoires de Sévère sur Niger, voir Aurelius Victor, 20.8, et commentaires de P. Dufraigne, le traducteur.

6. En faveur de la thèse du suicide, nous pouvons citer la phrase d'Aurelius Victor, 20.8 : " Il (Septime Sévère) vainquit Pesciennus Niger près de Cyzique et Claudius Albinus à Lyon, puis il les contraignit à mourir". 

En faveur de la thèse de l'exécution, nous avons cette phrase de Zosime : " Niger fut mis à mort, après lui, Albinus perdit en même temps et le pouvoir et la vie ..."

De même, le châtiment réservé aux amis d'Albinus et de Niger par Sévère est parfaitement clair à la lecture des auteurs précédents. Aurelius Victor : " Le meurtre de tous ses adversaires poursuivi indéfiniment fit considérer Sévère comme un homme cruel à l'excès ...".

Zosime : " ... et avant tout punit durement les soldats qui avaient assassiné Pertinax et donné l'empire à Didius Julianus ...". 

Il est intéressant de noter cette réaction d'Ernest Renan, à propos de l'affirmation de Tertullien : " Il n'y a jamais eu parmi nous ( les Chrétiens) de partisan d'Albin, de partisan de Niger ..." (Ad Scap, 2).

Renan réplique ; " Mais, vraiment, en quoi Septime Sévère était-il plus légitime qu'Albin et que Pesciennus Niger ? Il réussit mieux qu'eux, voilà tout. Le principe chrétien : "Il faut reconnaître celui qui exerce le pouvoir" , devait contribuer à établir le culte du fait accompli, c'est à dire le culte de la force". Renan. Marc-Aurèle. XXXII.

Reprise en mains par Sévère et Caracalla

7. I.A Richmond, Roman Britain, p 56 : " C'était d'un héritage militaire dévasté que Sévère prit possession".

8. Les avis sont partagés quant à l'époque u début des fortifications des villes. certains pensent qu'elles seraient dues à l'initiative d'Albinus, avant qu'il passe en Gaules pour revendiquer l'Empire. D'autres pensent au contraire qu'elles seraient consécutives à une décision de Septime Sévère, au vu des dégâts occasionnés par les attaques des Hommes du Nord. 

Voici ce qu'en pense Peter Marsden, Roman London, chap. VIII, London Wall, in fine : 

" Il est possible qu'Albinus, avant de s'embarquer pour sa confrontation avec Sévère, ait décidé de développer et de défendre Londres en tant que capitale de sa province, parce qu'elle se trouve au centre des (voies de) communication. En effet, la liste officielle des routes, appelée par Ailleurs Itinéraire d'Antonin, commence ou achève à Londres sept des quinze routes de Bretagne, alors que la ville était une station intermédiaire sur la huitième". Plusieurs autres villes, comme Dorchester On Thames, Chichester, Silchester et Verulamium furent peut-être également pourvues de défenses à cette époque, et ainsi, en se conformant çà cette théorie, le mur de la ville de Londres a pu être construit dans le cadre d'un schéma plus général de défense. 

D'un autre côté il se peut que ce soit Sévère lui-même, en tant qu'empereur, qui ait autorisé les défenses des villes quelques années plus tard, de même que l'on pense qu'il a subi la lourde charge de restaurer les défenses du nord de la Bretagne après qu'elles aient été démunies de troupes par Albinus. Bien qu'il semble improbable qu'il ait étalé ses ressources de V*Bretagne du nord pour construire  la muraille de Londres  à cette époque, il est toujours possible que durant le début du troisième siècle, quand il divisa la Bretagne en ces deux provinces Britannia Superior et Britannia Inferior, il encouragea la ville à construire ses défenses, avec l'objectif d'en faire la capitale de la Britannia Superior". 

Structure du London Wall; Peter Marsden; ibid.; p 121 : 

" Le mur de défense est le symbole le plus distinctif de la ville restaurée, et est daté  ... de 190 à 225 environ".

Le mur de la ville avait une épaisseur de 2,40 mètres, probablement une hauteur de 6 mètres, et délimitait une aires presque semi-circulaire de 13 hectares, près de ka Tamise, depuis le site de la Tour de Londres  à l'est, jusqu'à Blackfriards à l'ouest. 

Juste à une petite distance devant le mur se trouve un fossé presque en forme de U, d'environ 4,5 mètres de large sur 1,80 mètre de profondeur, dont la terre extraite a été impeccablement entassée contre la face interne du mur pour former une banquette de 4,90 mètres environ de large sur 1,80 mètre de haut. Un examen rapproché du mur montre qu'il a été construit à l'aide de pierres de plusieurs type : des silex de carrières provenant de la craie  ont été mélangés avec un épais mortier d'argile pour faire les fondations, tandis que les moellons du Kent ont été utilisés avec du mortier pour le mur au-dessus du niveau du sol. Au niveau du sol, un plinthe sculptée de galets rouges file le long de la face externe du mur, tandis qu') des intervalles de 76 centimètres environ le mur comporte des lits horizontaux de brique rouge sur toute son épaisseur pour lui donner d'avantage de stabilité.

On ne connaît pas la hauteur d'origine du parapet de circulation, mais comme il a été trouvé que les parties subsistantes du mur allaient de 4 m à 4,40 m au-dessus du sol romain, elle ne devait pas être éloignée de cette hauteur. En effet, il est probable qu'il surmontait la dernière rangée de briques, qui manque, au-dessus de laquelle il y avait probablement un mur parapet étroit, peut-être de 60 cm d'épaisseur et de 1,80 mètre de hauteur, avec des ouvertures crénelées à travers lesquelles les défenseurs pouvaient tirer flèches et lances ...

... Il semble que quatre portes seulement aient été construites initialement dans le mur de la ville : Bishopsgate, sur la route qui même au nord vers York, Aldgate, sur la route qui mène au nord-est vers Camuldlodum; Newgate, sur la route qui mène à l'ouest vers Silchester et Gloucester, et Ludgate, sur la route qui mène vers le sud-est de la Bretagne ...

9. Tous les auteurs anciens ont relaté l'évènement, en lui accordant une importance capitale : Aurelius Victor; Eutrope; Pseudo Aurelius Victor; Orose; Dion Cassius; Hérodien. Il a été repris ensuite ar les auteurs du Moyen-âge : Nennius, Bède, Geoffroy de Monmouth.

10. A. Victor, 20.14 : " ... il (Sévère) ne quitta aucun champ de bataille sans être vainqueur ...".

11. Dion Cassius, 75.15,6 & 7. Sévère est décédé à York le 04 février 211, après 18 ans de règne. Selon A. Victor (20.30), son corps aurait été ramené à Rome par ses deux fils, et inhumé dans le tombeau de Marc Aurèle. Geoffroy de Monmouth prétend que sévère aurait été inhumé à York même. Nous ignorons l'origine de cette précision, et la prudence s'impose donc. 

12. Zosime, I.IX.2 : " ... ayant désormais le champ libre, il assassine son frère, que sa mère ne parvient pas à sauver alors qu'il se précipite sur elle". 

13. Le fameux édit de Caracalla, de 212, accordant la citoyenneté romaine à tous ceux qui habitaient le territoire de l'Empire, a été sans conteste l'une des décisions les plus lourdes de conséquences de toute l'histoire romaine, puisqu'il n'était plus nécessaire d'être Romain de Rome ni même Italien pour être citoyen à part entière, avec toutes les prérogatives de Droit que cela devait entraîner.

Ainsi que le dit Ferdinand Lot, La Gaule, chap. 8 : " Désormais, en dépit de l'autorité traditionnelle, mais de plus en plus fictive, du sénat, Rome et l'Italie cessent de jouer le principal rôle dans l'histoire de l'empire romain. Chaque compétiteur au pouvoir pourrait déjà prendre pour devise le vers cornélien " Rome n'est plus dans Rome; elle est toute où je suis"; d'autre part depuis ce jour, nulle raison pour Gaulois, Bretons, Illyriens, Africains, Orientaux, de chercher à se rendre indépendants. Ils sont Romains, autrement dit civilisés ...". 

14. I.A Richmond; Roman Britain. p 59.

15. Caracalla, de son vrai nom Aurelius Antoninus Bassianus, est né à Lyon le 04 avril 188, de Septime Sévère et de Julia Domna, elle même fille d'un prêtre du Soleil à Emèse, en Syrie.

A ce propos il est intéressant de noter cette curieuse assertion de Geoffroy de Monmouth : " Une fois que le père fut mort, les Romains élevèrent Geta au pouvoir, lui accordant la faveur du fait qu'il était romain des deux côtés (paternel et maternel). Les Bretons refusèrent d'accepter Geta, et choisirent Bassianus, car il était lié par le lignage de sa mère ..."

Peut-être doit-on chercher l'origine de ces propos dans le fait que Domna, le patronyme de Julia, possède de fortes connotations celtiques. De là à affirmer que Julia était d'origine bretonne, il faut bien entendu s'en préserver. Mais il n'est pas impossible en tout cas de lui trouver une origine bretonne, gauloise ... ou galate. 

Il existe par ailleurs une tradition qui prétend à l'existence de relations passionnelles, voir incestueuses, entre  Julia Domna et Bassianus (cf?. Hérodien, 4,9,3); (Eutrope, 8.20.21); Histoire d'Auguste, Caracalla, 10.2 & 4). 

Le nom Caracalla est lui-même un surnom attribué à Bassianus, inspiré du nom du manteau gaulois que l'empereur avait l'habitude de porter.

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