Var
Varus
page ouverte le 31.05.2005 | dernière mise à jour 02/06/2006 13:31:08 |
Définition : fleuve méditerranéen du sud de la
France, en Provence.
Il prend sa source à Entraunes, département des Alpes Maritimes; altitude 1800 m.. Il arrose : Guillaumes, Entrevaux, ... Il a comme affluent : l'Esteron, la Vésubie (48 km), la Tinée (72 km), le Cians (25 km) Il débouche dans la Méditerranée à ***, après un cours de 120 km environ. Carte ci-contre : en bas à droite : le trait bleu face au point rouge. |
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* M.N Bouillet (1863) : "Varo en italien, Varus en latin, petite rivière qui sort des Alpes, coule au sud, entre l'arrondissement de Nice et le département du Var, et se jette dans la Méditerranée, près de Saint-Laurent-du-Var; cours 100 km. Impétueuse et large, mais peu profonde. - Elle formait, avant 1860, la limite entre la France et les États sardes". |
* Petit Larousse illustré (1979) : "fleuve de la Provence orientale, qui s'écoule presque entièrement dans les Alpes-Maritimes et se jette dans la Méditerranée; 120 km". |
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M. Grandin :
" Fiche d'identité : fleuve côtier se jetant dans la Méditerranée; long. 120 km, bassin 2 742 km2, débit 55 m3/s, alt. 1 800-0 m ; type nival, puis méditerranéen ; canoë-kayak sur 81 km ; pêche très intéressante : truite à partir d'Entraunes, anguille et poissons blancs à partir d'Entrevaux; non pollué jusqu'à Daluis, peu pollué ensuite; baptise six communes. Arrose Entrevaux*, Puget-Théniers, Touët-sur-Var* ; embouchure entre Saint-Laurent-du-Var et Nice. Une vieille racine ligure signifiant la rivière, demeurée à l'état brut, donne son nom à ce fleuve, qui ne cesse jamais d'être un énorme torrent. Généreux, il transmet ce nom à un département qu'il n'arrose pas, et auquel il ne doit pas la moindre goutte d'eau. Cette célèbre anomalie a pour origine le rattachement du comté de Nice à la France en 1860. Le nouveau département des Alpes-Maritimes qu'il forma parut un peu chétif ; pour l'étoffer, on lui rattacha l'arrondissement de Grasse, prélevé sur le département du Var. Hélas, cet arrondissement était le seul que baignait la rivière. Le Var, comme ses trois grands affluents de rive gauche, le Dans (25 km, 9 m3/s), la Tinée (75 km, 22 m3/s) et la Vésubie (48 km, 15 m3/s), est fils de la haute montagne; même l'Esteron (64 km, 8 m3/s), venu de la rive droite, naît dans une vraie vallée glaciaire, à près de 1 400 mètres d'altitude. Cela promet des pentes rapides et on devine que l'érosion provoquée par ces rivières est à la mesure des puissants massifs auxquels elle s'attaque. Érosion multiforme, car la variété de la géologie, des climats et du tapis végétal est sans équivalent dans un espace aussi mesuré. Variété géologique. Les eaux s'en prennent à des roches dures ou à des terrains meubles : parmi les roches dures les calcaires, les schistes rouges, et les pélites formées de grains très fins agglomérés, les plus résistantes; parmi les terrains meubles, les marnes grises et les schistes noirs. Quant aux roches cristallines des hautes vallées de la Tinée et de la Vésubie, elles se défont en vastes chaos rocheux. Variété des climats. Ils se succèdent de façon turbulente et précipitée, de la haute montagne arrosée et glaciale jusqu'à la côte sèche et torride. Il tombe, chaque année normale, plus d'un mètre cinquante d'eau, à l'état de pluie ou de neige, sur les sources du Var, de la Tinée ou de la Vésubie, et soixante centimètres de pluie seulement à l'embouchure du fleuve. Les températures moyennes s'étagent de - 7° à + 8° en janvier, et de 8° à 22° en juillet. Variété de la flore. Conséquence des deux autres, elle est spectaculaire. Dans les vallées se succèdent en accéléré tous les types de végétation, depuis les rocs nus de la montagne glacée jusqu'aux palmiers de la basse vallée, en passant par les alpages, les bois de mélèzes et de pins, parfois quelques forêts de hêtres, puis les chênes pubescents, les buissons de hêtres pourpres, les chênes verts, les garrigues, les vignes et les oliviers. Ainsi, la variation des formes et la palette de couleurs que l'on rencontre dans le bassin du Var vont engendrer un court métrage contrasté de tout ce que les paysages façonnés par les eaux peuvent offrir aux assoiffés de beauté. Des paysages de montagne que l'altitude étourdit. C'est le domaine de la pierre, où la rivière se taille en chantant un sillon cascadant après la fonte des neiges, cerné des fleurs des Alpes, sous la menace de rocs prodigieusement dressés. Voilà pour les premiers pas du Var, de la Tinée et de la Vésubie. Des paysages de vallée aux pentes propices aux pâturages à moutons, et aux champs de ski ; l'hiver est blanc, l'été est vert. Voilà pour la haute Tinée. La vallée de Soleilhas, vaste prairie où naît l'Esteron, évoquerait la Normandie, si elle n'était fermée de toutes parts de crêtes calcaires. Des paysages de bassins fermés, où s'effritent les « mauvaises terres », grises ou sanguignolentes, plus ou moins retenues par la végétation. Voilà pour le val d'Entraunes, et les cuvettes de la Roudoule et du Coulomp. Des paysages de gorges ou de défilés, où le travail sauvage des rivières atteint une dimension exceptionnelle. Ce sont des gorges calcaires d'abord, rivalisant avec celles du Tarn en couleur et en profondeur : gorges inférieures du Cians, de Valabres et de la Mescla, défilé de Chaudan, gorges de la Vésubie. Ce sont aussi les gorges de Daluis, dans les schistes rouges piquetés de buissons verts, et les gorges supérieures du Cians, les plus étroites et les plus verticales de toutes, simple fente rageuse dans les pélites. Et il faut ajouter les défilés sévères mais brefs, produits par les caprices des eaux qui tranchent la barre calcaire d'une montagne plutôt que de suivre les vallons que le relief leur propose. L'Estéron est un spécialiste du genre, mais le Var lui-même n'est pas en reste, avec la clue de Gueydan, suivie, coup sur coup, de celle des Cornillons, et de la magie de celle d'Entrevaux*. Le lien de l'eau est fort, car les rivières réussissent, en sautant de roc en roc, à traîner de lourds cailloux qui encombrent leurs lits, et dont les teintes contrastées rappellent, vers l'aval, le labeur accompli depuis la source. Et sans doute faut-il parfois fermer les yeux pour remettre en place l'arc-en-ciel des couleurs du Var, le rouge veineux de Daluis, le rosé-rouge du Cians, les jaunes et les ocres des calcaires, les verts fleuris des hautes vallées, le bleu des pins, sans compter le noir de quelques schistes et le blanc éclatant des dues de l'Esteron, tout cela projeté, non sur une toile, mais sur un chaos d'ombres et de lumières qui semble n'obéir à aucune logique et n'épargne aucun vertige. Ainsi rêve-t-on le monde du fleuve des merveilles. |
Étude étymologique
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* L. Quicherat et A. Daveluy (1868) : "Varus : Caesar, Lucain, Jornandès : le Var, fleuve de Narbonaise". * Dauzat, Deslandes, Rostaing 1978) : "Varus, selon César : indo-européen var., eau, au genre inanimé; correspond au grec udwr : (Berthoud; Dauzat, Top. Fr. 115); Krahe, Beiträge, III, 240); à rapprocher Pont-de-Var (St-Alyre, Puy de dôme), sur la Dore supérieure qui n'a pas de nom à cet endroit". * D. et M. Frémy (1990) : "racine ligurienne conservée en basque Ibar, "vallée". * M. Grandin (1993) : "Une vieille racine ligure signifiant la rivière, demeurée à l'état brut, donne son nom à ce fleuve, qui ne cesse jamais d'être un énorme torrent" |
Bibliographie; sources; envois :
* M.N BOUILLET : Dictionnaire universel d'histoire et de géographie. Hachette et Cie. 1863. * L. QUICHERAT et A. DEVELUY : Dictionnaire latin-français. Hachette et Cie. 1868. * A. DAUZAT, G. DESLANDES, Ch. ROSTAING : Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France. Éditions Klinksieck. 1978 * Petit Larousse illustré. 1979. * A.L.F RIVET & Colin SMITH : The Place-names of Roman Britain. sous article consacré à la rivière Varar. p. 486. Batsford Ltd. London. 1979. * Dominique et Michèle FREMY : Quid. 1991. Éditions Robert Laffont. 1990. * Michel GRANDIN : Rivières de France. Histoires et portraits. Éditions François Bourdin. 1993. |
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