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Noms de lieux | Noms de personnes |
Thule / Thyle
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dernière mise à jour 08.08.2008 |
Définition :
* DUHG (1863) : "île ou terre qui était le point le plus septentrional que connussent les anciens. On a cru longtemps que c'était l'Islande. Aujourd'hui on balance entre les îles shetland (Voy. Foula) et les Faeroe, les côtes ou îles du Danemark, et le S.O. de la Norvège. La première opinion est la plus probable". * L. Quicherat & A. Develuy (1868) : " Virg. ; Plin.; Thulé, limite septentrionale du monde connu des anciens (l'Islande, ou la plus grande des îles Shetland, ou Tell Marck, en Norvège, mais généralement désignée comme une île par les anciens)". * André Cordier (1949) : Vie d'Agricola. note 214, p. 234 : "Thulé est pour les anciens l'île la plus septentrionale de l'Europe; les poètes latins en parlent souvent comme d'un pays mystérieux. On l'identifie tantôt avec l'Islande, tantôt et plus probablement avec Mainland, l'une des îles Shetland". * Petit Larousse illustré (1979) : " nom donné par les Romains à une île du nord de l'Europe (l'Islande) ou à l'une des Shetland". |
* Virgile (Georgiques I. 30) :
Traduction française est celle de Maurice RAT, Virgile. Les Bucoliques et les Géorgiques, Paris, Classiques Garnier, 1932 Invocation à Auguste qui prendra place dans le ciel [1,24-42] "Et toi enfin, qui dois un jour prendre place dans les conseils des dieux à un titre qu'on ignore, veux-tu, César, visiter les villes ou prendre soin des terres et voir le vaste univers t'accueillir comme l'auteur des moissons et le maître des saisons, en te ceignant les tempes du myrte maternel ? Ou bien deviendras-tu le dieu de la mer immense, [1,30] pour que les marins révèrent ta seule divinité, que Thulé aux confins du monde soit soumise à tes lois, et que Téthys, au prix de toutes ses ondes, achète l'honneur de t'avoir pour gendre ? Ou bien, astre nouveau, prendras-tu place, aux mois lents dans leur course, dans l'intervalle qui s'ouvre entre Érigone et les Chèles qui la poursuivent ? De lui-même, l'ardent Scorpion pour toi déjà replie ses bras et te cède dans le ciel plus d'espace qu'il n'en faut. Quel que soit ton destin [car le Tartare ne saurait t'espérer pour roi, et ton désir de régner n'irait pas jusque-là, bien que la Grèce admire les Champs-Élyséens et que Proserpine n'ait cure de répondre aux appels de sa mère),[1,40] donne-moi une course facile, et favorise mes hardies entreprises, et, sensible comme moi aux misères des campagnards qui ne savent pas leur route, avance et accoutume-toi, dès maintenant, à être invoqué par des vœux".
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Strabon. GEWGRAFIKWN
DEUTERON. II.5.8
O men oun MassaliwteV PuqeaV ta peri Qoulhn thn
boreiotathn twn Brettanidwn ustata legei, par oiV o autoV esti tw
arktikw o qerinoV tropikoV kukloV para de twn allwn ouden istorw, ouq
oti Qoulh nhsoV esti tiV, out ei ta mekri
deuro oikesima estiw, opou o qerinoV tropikoV arktikoV ginetai. Nomizw
de polu einai notwteron touto to thV oikoumenhV peraV to prosarktion oi
gar non iatorounteV. perai thV IernhV ouden ecouai legein, e proV arkton
prokeitai thV BrettanikhV, plen aggiwn telewV anqrwpwn kai kakwV
oikountwn dia yucoV, ar entauqa nomizw to peraV einai qeteon.
***** à vérifier : non iatorounteV ! |
Traduction française Germaine Aujac. 1969.
"A ce propos, Pythéas le Massaliote prend Thulé, la plus septentrionale des îles bretonnes, comme limite extrême, la plaçant à l'endroit où le tropique d'été se confond avec le cercle arctique. Or, aucune autre source ne m'autorise à dire qu'il existe une île du nom de Thulé, ni si les contrées habitables s'étendent jusqu'à l'endroit où le tropique d'été devient le cercle arctique. Je considère donc que la limite septentrionale du monde habité passe beaucoup plus au sud; en effet les auteurs actuels ne trouvent rien signaler au delà d'Ierné, située au nord de la Bretagne, que des individus complètement sauvages, qui mènent une existence misérable par suite du froid : aussi considéré-je que c'est là qu'il faut placer la limite en question". Note de renvoi, p. 197 : D'après les calcules d'Hipparque : latitude 66; distance à l'équateur : 46 200 stades; durée du jour au solstice d'été : 23h 54 mn. D'après Strabon : distance à l'équateur : 46 400 stades. |
Strabon. IV.5,4.
Peri de QoulhV eti mellon asofeV istoria dia ton ektopian tauten gar twn onomazomenwn arktikwtaten tiqeasin. A d eireke PuqeaV peri te tauthV kai allwn twn tauth topwn oti men peplastai, faneron ek twn gurizomenwn cwriwn kateyeustai gar autwn ta pleista, wsper kai proteron eiretai, wste deloV estiv eyeusmenoV mellon peri twn ektetopiamenwn. ProV mentoi ta ourania kai thn maqemtikhn qewrian ikanwV (an) doxeie kecresqai toiV pragmasi, toiV ge katayugmenh zwnh pleaiazousi legwn karpon einai twn eperwn kai zwwn twn men aforian pantelh, twn de apanin, kegcrw de kai allaoiV lacanoiV kai karpoiV kai pizaiV trefesqai par oiV de sitoV kai meli ginetai, kai to poma enteuqen ecein ton de siton, epeide touV hliouV ouk ecousi kaqarouV, en eokoiV megaloiV koptousi, sugkomisqentwn deuro twn stacuwn ai gar alwV acrestoi ginontai dia to anhlion kai touV ombrouV. |
Traduction française de François
Lasserre. 1966.
" Sur Thulé, l'information est encore beaucoup plus incertaine à cause de l'éloignement de cette île, qu'on donne comme la plus septentrionale de toutes les contrées qui portent un nom. Ce qu'a dit Pythéas à son sujet comme au sujet des lieux avoisinants est de toute évidence pure fiction, si l'on en juge à ses récits sur les régions connues, car, comme presque tout y est contraire à la vérité, ainsi que nous l'avons dit plus haut, il apparaît clairement qu'il est moins véridique encore quand il parle des régions situées au delà des lieux accessibles. On peut admettre cependant qu'il a correctement accordé les faits qu'il décrit aux données de l'astronomie et à la théorie des mathématiques quand il dit des peuples voisins de la zone glaciale que les plantes vivrières de culture leur font totalement défaut et que les animaux domestiques sont rares chez eux, si bien qu'ils se nourrissent de millet et d'autres herbages, de fruits sauvages et de racines; que ceux qui ont du blé et du miel en tirent leur boisson ordinaire; enfin qu'ils battent le blé dans de vastes bâtiments après y avoir apporté les épis, parce que le soleil n'est jamais sans nuages et que le manque de soleil et les pluies rendent impossibles l'usage d'aires découvertes". |
Note du traducteur. note 4, p. 217 : "Tradition instaurée par Eratosthène sur la foi de Pythéas; Posidonius, cependant, semble avoir mis en doute l'existence de Thulé (voir Strabon, II,5,8). les supputations modernes sur l'identité de cette île mystérieuse vont des Shetland à l'Islande en passant par Heligoland, les Féroë et les côtes sud de la Norvège (Aly, 461 ss.). La limite septentrionale du blé sur les côtes de l'Atlantique nord passe au 58è parallèle (Fjord de Stavanger), celle de l'abeille au 64è (70 km N de Trondhjem), mais on trouve des céréales pauvres jusque sur les îles Lofonten : on ne cherchera pas au delà de ces limites les terres voisines de Thulé mentionnées dans la suite de ce paragraphe". |
* Mela II,6(57 ): un commentaire de Pomponius Mela est mis en page annexe, accessible par le lien ci-contre. Un lien interne vous permettra de revenir directement. |
Pline l'Ancien. Histoire
naturelle. livre II. 75
" LXXVII. (75) Sic fit, ut uario lucis incremento in Meroë longissimus dies XII horas aequinoctiales et octo partes unius home colligat, Alexandriae uero XIIII horas, in Italia XV, in Britannia XVII, ubi aestate lucidae noctes haud dubie repromittunt, id quod cogit ratio credi, solstiti diebus accedente sole propius uerticem mundi angusto lucis ambitu subiecta terme continuos dies habere senis mensibus noctesque e diuerso ad brumam remoto. Quod fieri in insula Thyle Pytheas Massiliensis scribit, sex dierum nauigatione in septentrionem a Britannia distante, quidam uero et in Mona, quae distat a Camaloduno Britanniae oppido circiter CC, adfirmant". |
Traduction par Jean
Beaujeu. 1950.
" LXXVII. (75) Aussi l'accroissement variable de la durée du jour fait que le jour le plus long mesure 12 heures équinoxiales 8 /9è à Méroë, 14 heures à Alexandrie, 15 en Italie, 17 en Bretagne; dans ce pays, les claires nuits d'été garantissent sans conteste ce que la théorie oblige à croire, à savoir qu'à l'époque du solstice d'été, où le soleil se rapproche du pôle et où sa lumière décrit un cercle étroit, les régions sous-jacentes connaissent le jour continu durant six mois et inversement la nuit continue quand le soleil s'est retiré dans son séjour hivernal. Pythéas de Marseille écrit que c'est le cas pour l'Île de Thulé, à six jours de mer au nord de la Bretagne, et certains assurent qu'il en est de même à Mona, située à 200 milles environ de la ville de Camalodunum en Bretagne". |
Notes et commentaires du traducteur, p. 237 et suiv.
:
page 238. "Les quatre parallèles pour lesquels Pline indique la durée du plus long jour figurent parmi les sept *** d'Ératosthène (Fragm., p.134) et les chiffres sont conformes à la tradition (1), sauf les 12 h. 8 parties, proposées pour Méroë, au lieu des 13 heures habituelles (2). Quant à la Bretagne, depuis le voyage de Pythéas, on assimilait généralement sa latitude à celle du Borysthène (Dniepr), ce qui correspondait à 48° N. et à une durée de 16 heures pour le plus long jour (cf. Strab., I, 63); mais on disait aussi que dans certaines parties de la Bretagne, le jour le plus long atteignait 19 heures; Pline adopte le nombre moyen de 17 heures, ce qui est beaucoup plus juste (3). La nuit polaire de 6 mois, dont Hérodote avait déjà ouï dire (IV, 24 sq.), n'était évidemment connue des Grecs et des Romains que par des renseignements de seconde main! La nuit et le jour de 8 mois consécutifs ne s'observent qu'au voisinage immédiat du pôle et il n'est même pas sûr qu'aucun de leurs voyageurs ait atteint le cercle polaire, où un jour par an le soleil ne se lève pas. Mais ils avaient recueilli et exagéré les propos des indigènes, que les astronomes avaient confirmés par leurs calculs. -------- page 239 Aucun autre témoignage ne rapporte sous une forme aussi nette le témoignage erroné de Pytheas sur la nuit polaire de 6 mois à Thulé (1) ; au L. IV, 104, Pline reproduira la même information, sans nommer Pythéas (quidam... arbitrantur) et surtout sans reprendre l'absurde racontar sur l'île de Mona-Anglesey (2) ; d'ailleurs il donnera la préférence (ibid.) à l'opinion selon laquelle le soleil ne se couche pas au moment du solstice d'été et ne se lève pas per brumam (Cléomède [I, 7, p. 68, 23] dira " 1 mois durant "), exactitude remarquable si T'hulé est bien l'Islande, comme on l'admet généralement aujourd'hui, puisque sa côte N. dépasse légèrement le cercle polaire (3). Ce fragment ne remonte pas à Ératosthène". ----------------- Notes de la page 238 : (1) Cf. Strab. II,75; 133 sq.; Erat., Fragm., p. 144; 148 Berg.; Hipp., Fragum. geogr., p. 44 sqq. Berg. (2) Que signifie exactement octo partes unius horae ? soit 8/12, = 2/3 d'heure, si l'on tient compte de la division de l'heure en 12 parties (Mart. Capella - VI,95 - comprend ainsi); soit plutôt 8/9 d'heure, selon le sens habituel de l'expression (cf. VI,217 : addita non parte unius horae; cette fraction viendrait de Varron, d'après Honigmann, 7, Klim., P.31). (3) Cf. VI,219 (§ ajouté par Pline aux tables de Nigidius). La durée du jour, au solstice d'été, est de 16 h. 30 au sud de la Grande-Bretagne, de 18h. 30 à l'extrême Nord. Notes de la page 239 : (1) Selon un moine du VIè s., Coamas Indicopleuetès (Migne, Patr. gracea, t. XLV ; 2, 149), Pythéas aurait appris des indigènes que le soleil avait sa demeure près de chez eux et aurait consigné ce renseignement dans son ouvrage Peri wceanon; mais d'après Géminus (Eisag., VI, p.170, 20 Manit.), les Barbares lui auraient seulement dit qu'au Nord les plus courtes nuits duraient deux ou trois heures. (2) Anglesey est à 260 milles (= 380 km.) de Colchester ; les nuits les plus courtes y durent sept heures. (3) Voir en dernier lieu: A. Berthelot (Données numériques..., Rev. Arch., XXXVI, p. 8-9), qui fait observer que les 350 km. séparant la côte N. de la Grande-Bretagne de l'Islande correspondent bien aux 6 nycthémères indiquées par Strabon (I, 4, 2) et Pline (hic et IV, 104) et que l'Islande est la seule terre européenne voisine de la mer gelée (souvent à moins de 100 km. au N.-O.; cf. IV, 104 : A Thule unius diei hauigatione marc concretum...) ; surtout G.-E. Broche, Pythéas le Massaliote (Thèse Paris 1935), 4e Partie, p. 143189, qui défend avec fougue les dires du navigateur contre Strabon. Selon d'autres, Thulé ne serait que Mainland, la plus importante des Shetland, ou une portion de la côte de Norvège : c'est ne pas vouloir tenir compte de plusieurs données cohérentes. |
* Tacite. Vie
d'Agricola.
"Hanc oram novissimi maris tunc primum Romana classis circumvecta insulam esse Britanniam affirmavit, ac simul ingognitas ad id tempus insulas, quas Orcadas vocant, invenit domuitque. dispecta est et Thule, quia hactenus jussum et hiems appetebat. Sed mare pigrum et grave remigantibus perhibent ne ventis quidem proinde attolli ..."
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* traduction André
Cordier (1949)
"C'est après avoir tourné pour la première fois les rivages de cet océan qui termine le monde que la flotte romaine put affirmer que la Bretagne est une île. elle découvrit, chemin faisant, et subjugua les Orcades, autres îles jusqu'alors inconnue. elle entrevit même Thulé, mais elle avait ordre de na pas aller plus loin et l'hiver approchait. Du reste, on raconte que cette mer est paresseuse et lourde sous la rame, que les vents même ne la soulèvent pas comme les autres ... " |
* Ptolémée : (texte en
préparation)
E***** Perikei outos Brtennikas nesous sun tais peri autas nesois. O de dia mesou autou parallelos logon exei pros ton mesen*rinon, on ta endexa eggisa pros ta eixoti. Perioxetai de o pina* panto*en *xeanw. apo men anatolwn, Germaniaxw, apo de mesem*ias, tw te Bretannikw, kai tw kaloumeno apo de dusmwn, tw dutikw apo de arktwn, gperboreiw, kai tw kaloumenw Kaledoniw. - Qulen nesos; Mekos. l; Platos. Gg. - Iernis, polis Iouernias; Mekos. ia; Platos. ne s. - Raibia, polis Iouernias; Mekos. ib; Platos *** Poleis tes Alouiwnos Nesos Katouraktonion Pterwton spatopedon Drumas (Doumas) nesos Ouektis nesos |
* traduction par l'Abbé Halma (1822)
:
"Première table de l'Europe. Elle comprend les îles Britanniques, avec les îles environnantes. son parallèle moyen est au méridien, comme II à 20 à peu près. elle est bornée de toutes part par l'Océan, à l'est par celui de Germanie; au sud par celui de Bretagne; à l'ouest par l'Océan occidental; au nord, par l'Océan Hyperboréen et par celui qu'on nomme Calédonien.
- Ile Thulé; Long. 30; Lat. 63 - Iernis: Long. II; Lat. 58,1/6 - Rhaebia, ville d'Ibernie; Long. 12; Lat. 59,1/2 - 1/4 Villes d'Albion Ile; Long. 20; Lat. 54; Catouractonium; Long. 20; Lat. 58; Camp ailé; Long 27,1/4; Lat. 59,1/3 - 1/12; Ile Doumna (Orkney); Long. 30; Lat. 61; Ile Vectis (Wight); Long. 19,1/3; Lat. 53,1/2. |
i Extrait de la Table générale (Oekoumène) de la Cosmographie de Ptolémée |
i Extrait de la première Table consacrée à l'Europe par la Cosmographie de Ptolémée Thile Insula se trouve dans l'angle haut à droite, au-dessus des Orchades |
Jordanès : Histoire des Goths.
Traduction en langue française par Olivier Devillers. 1995.
* I,8 : "Pourtant, ce dernier ( = l'océan atlantique) recèle encore d'autres îles, plus larges, qu'on appelle les Baléares. Il en recèle une autre encore, Mévanie, et aussi les Orcades, au nombre de trente-trois, mais qui ne sont pas toutes habitées. Il recèle encore, aux confins de la zone occidentale, une autre île, du nom de Thulé, à propos de laquelle le Mantouan a, entre autres, écrit "qu'elle t'obéisse, Thulé aux confins du monde". * I.9 : "Ce même Océan immense recèle également dans sa partie arctique, c'est à dire septentrionale, une très grande île du nom de Scandie. C'est avec celle-ci qu'il faut, pour autant que le seigneur nous vienne en aide, commencer notre exposé. Car la nation dont tu demandes la genèse a jailli, tel un essaim d'abeilles, du cœur de cette île pour se répandre en europe. Comment et dans quelles conditions cela s'est-il produit ? pour autant que le seigneur nous en accorde la grâce, nous l'expliquerons dans les lignes qui suivent". --------------- notes et commentaires du traducteur : - Mévanie : peut-être l'île de Man. - Thulé : Iles îles Orkney : en fait, 67 îles importantes et un certain nombre d'îlots. Dans l'Antiquité, le nombre d'îles Orcades est variable : par exemple, elles sont de 30 selon pomponius Méla, 40 selon Pline l'Ancien. --- il semble que Thulé, ultime étape au voyage de Pythéas et la plus septentrionale des terres, objet de toute une tradition dans l'Antiquité, soit identifiée ici aux Shetland (autres possibilité : les îles Féroée et même l'Islande). - la Mantouan : désignation de Virgile, née à Mantoue. |
* Yves Janvier : La Géographie
d'Orose.
- p. 78 et suiv. : " Enfin, les îles Britanniques, auxquelles Orose a consacré un développement important (§§ 75 à 82), sont ( = les îles) toutes parfaitement reconnaissables (Meuania étant, de l'avis général, l'île de Man, sauf la fameuse Thylé ou Thulé que le texte leur rattache sans cacher qu'elle en est fort éloignée (§ 79). L'identification de cette île découverte par Pythéas a suscité une littérature abondante qu'il n'y a pas lieu de rappeler ici en détail. entre toutes les propositions faites à ce sujet : Islande, Féroé, Shetland, Norvège (et chez Roger Dion un combiné de ces deux dernières), je reste sensible, jusqu'à plus ample informé, aux arguments des partisans de l'Islande; celle-ci en tous cas répond tout à fait aux indications d'Orose". |
* Germaine Aujac : La géographie dans le monde antique.
- chap. IV : La carte du monde habité., p. 64 et 65 :. " Pour indiquer de manière cohérente les coordonnées terrestres des divers points, et les différences de latitude ou de longitude, il était essentiel de disposer d'une unité de masure universelle. L'évaluation de la circonférence terrestre par Eratosthène fournissait cette unité qui, analogue à notre mètre actuel, était une fraction définie du grand cercle terrestre. si la circonférence vaut 252 000 stades en effet, un degré terrestre de méridien vaut 700 stades, et l'on peut alors traduire en stades n'importe quelle différence de latitude déterminée par des moyens astronomiques. Par exemple, la distance équateur-Syène est évaluée à 16 800 stades ( = 24°) bien que l'on ne soit jamais parvenu jusqu'à l'équateur, du moins pour y effectuer des mesures; de même, la distance équateur - île de Thulé (sur le cercle polaire) est évalué à 46 200 stades ( = 66°) sans qu'aucun grec sans doute n'ait jamais mis le pied dans cette île; de même encore, Eratosthène fixe à 3 750 stades (soit 5° 1/3) la distance entre Rhodes et Alexandrie, qu'il a mesurée "par moyens gnomoniques" (Strabon, II,5,24). Le long des parallèles, le degré terrestre varie de longueur avec la position du parallèle. Eratosthène par exemple, qui utilise le parallèle de Rhodes comme axe des coordonnées de sa carte, lui reconnaît une longueur totale d'environ 200 000 stades; les 78 000 stades qui représentent à ses yeux la longueur du monde habité valent un peu plus du tiers de la circonférence totale ( cf. Strabon, I,4,6); un degré de longitude vaut sur ce parallèle 555 stades environ. Ptolémée précise lui aussi que "le parallèle qui passe par Rhodes, à 36° environ de latitude, est à l'équateur ou à un méridien à peu près comme 93 à 115, tandis que la parallèle qui passe par Thulé (situé pour Ptolémée à 63° N), n'a que 52 de ces 115 parties de l'équateur ou du méridien" (Géographie, I,20)." *****
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* Ferdinand Lallemand (1974) :
note JC Even : s'agissant d'une pseudo histoire, reconstitution théorique d'un voyage imaginaire, auquel l'auteur a mêlé des données écrites authentiques, j'ai pensé qu'il valait mieux mettre cette référence en page annexe. On pourra y accéder en activant le lien ci-contre. Des liens internes vous permettront de revenir à la présente page. |
* Louis Kervran (1977) :
- p. 35 : "L'Islande était appelée Thulé et Sénèque, dans Médée, dit que c'est la plus éloignée des terres connues". p. 68 : "Il semble établi que Barint mourut en 550 (+/- 2). Quant à la tradition d'aller en Islande, plusieurs transcriptions semblent l'imputer à Ailbeu ou Albeu., A(i)lbeus, A(i)be(i), Albe(i), Albe. Cette île dut appelée l'île d'Albeu, ou l'île de Saint-Albeu, qui était la Thulé des anciens Méditerranéens, l'Islande". |
* Michèle Gavet-Imbert et Perrine
Cambournac (1991) :
- p. 15 : "Les voyages de Pythéas : Après avoir longé les côtes d'Espagne, de la Lusitanie (l'actuel Portugal) et de la Gaule, Pythéas passe au large de l'Angleterre et de l'Écosse, avant d'approcher de l'île de Thulé. Si l'on en croit son récit de voyage Description de l'Océan, Thulé n'était autre que l'Islande. Il y découvre ce qu'il appelle le "poumon marin" : un mélange d'eau, de brumes et de glaces ...".
***** |
Étude étymologique
:
* Rivet& Smith (1979) : " SOURCES. These are numerous: The earliest surviving mention is that by Virgil, who also began the literary topos: tibi serviat ultima Thule (Georgics I. 30). Among the geographers the name is first cited by Strabo (recalling Pytheas), in four places: Qoules, Qoulen ( = THULES, THULEN); then, by Mela II,6(57): THYLE. Greek initial Th- and a Greekstyle declension in Latin were maintained by most writers, and both -u- and -y- spellings are found. Variants in the MSS of Orosius embrace most possible forms: Thyle, Tyle, Tylae, Thulae, Thola, T'holae. DERIVATION. The name is obviously very ancient; no origin or meaning can be suggested for it. In usage it was both a geographical term (of varied application) and a semi-mythical and literary commonplace. IDENTIFICATION. This is not, properly speaking, a British island. The application of the name to Shetland by Tacitus, Agricola 10, and by Ptolemy II, 3, 14, means not that it ever really bore the name but merely that the furthest land seen to the north would automatically be identified as Thule. See the discussion on pp. 42-43 and our entry AEMODAE". Renvoi à la page 42 de Rivet & Smith : " These names demand a brief discussion here because they are often mentioned in connection with Britain and, according to Strabo, Pytheas actually classed Thule as a British island : Thoule (Latin Thule, or more often Thyle),2 was discovered by Pytheas towards the end of the fourth century B.C., but the evidence suggests that no one fromi the ancient world ever found it again - a circumstance which may be reflected in the fact that its name was never fully Latinised but continued to be declined as a Greek word by poets and prose writers alike. From Virgil onwards ultima Thule became a proverbial expression for the furthest place on earth and most of the references to it are in this sense. That Tacitus should apply it to Shetland (as also does Ptolemy) is thus not evidence that Shetland ever really bore the name : any hitherto unknown land beyond the Orkneys would naturally be so identified. A Iimited number of authors do, however, give us some idea of what Pytheas wrote about it. Strabo, who seems to be unique in quoting him at first hand, regards him as an utter liar but„admits that his description would fit a country in the far north. Mela, who refers to Thyle as `famous in the poems of Greek and Roman writers', says it was opposite the country of the Belgae (or Bergae?) and Pliny, who puts it `six days' sailing northwards from Britain', says that a further 'day's sailing beyond it brings one to the frozen Sea of Cronos; and Solinus likewise says that the sea beyond it is sluggish and frozen. Pliny adds the information that one can sail to it from Berrice, which might point in the direction of Scandinavia. Orosius and Isidore, however, put it north-west of Britain, and Jordanes in the furthest west, which would favour Iceland, and Professor Hawkes has produced strong arguments in favour of this. The detailed description which Procopius gives in his account of the migration of the Heruli seems at first sight to fix it firmly in Scandinavia - but then it turns out that he is really guessing, since in a later passage he refers to the far northern location of Thule `so far as men know'. The confusion arises from the fact that all these authors had nothing to go on but the account of Pytheas, usually received at second or third hand, and all that can be said with certainty is that Thule, wherever it was,, was not one of the British Isles. ***** Renvoi à l'article consacré à AEMODAE : " ... Probably the Shetland Islands, which were misidentified as Thule by Agricola's fleet". (Probablement les îles Shetland, identifiées par erreur a Thulé par la flotte d'Agricola) |
Bibliographie :
* STRABON : Géographie. - Livre II. Texte établi et traduit en langue française par Germaine AUJAC. Les Belles Lettres. 1969. - Livre III et IV. Texte établit et traduit en langue française par François LASSERRE. Les Belles Lettres. 1966 * PLINE l'Ancien : Histoire naturelle. Texte établi, traduit et commenté en langue française par Jean BEAUJEU. Les Belles Lettres. 1950. * TACITE : Vie d'Agricola. - Texte établi, et, d'après BURNOUF, traduit en langue française par André CORDIER. Librairie Garnier Frères. 1949. * Louis KERVRAN : Brandan. Le grand navigateur celte du VIè siècle. Éditions Robert Laffont. 1977. * PTOLEMEE : Tables manuelles. Traduction en langue française par M. l'Abbé HALMA. Imprimerie A. Bodée. Paris. 1822. Rediffusion dirigée par Jean PEYROUX. Librairie A. Blanchard. Paris. (1990 ?) * JORDANES : Histoire des Goths. Introduction, traduction ry notes par Olivier DEVILLERS. Les Belles Lettres. 1995. * OROSE : Géographie. Étude critique sous le titre La Géographie d'Orose, par Yves JANVIER. Les Belles Lettres. Collection Études anciennes. 1982 * M.N BOUILLET : Dictionnaire Universel d'Histoire et de Géographie. Librairie L. Hachette. 1863. * L. QUICHERAT & A. DAVELUY : Dictionnaire latin-français. Librairie L. Hachette. 1868. * Claude CHALINE : Géographie des îles britanniques. Que sais-je ? n° 1127; PUF 1964; réédition 1983. * Jean-Claude CRAPOULET : Histoire de l'Écosse. Que sais-je ? n° 1487; PUF. 1972. * Ferdinand LALLEMAND : Journal de bord de Pythéas de Marseille. Éditions France-Empire. 1974 * Germaine AUJAC : La géographie dans le monde antique. Collection "Que sais-je ?", P.U.F. n° 1598. Édition 1975. * Petit Larousse illustré. 1979. * A.L.F RIVET & C. SMITH : The Place-names of Roman Britain. Bastford Ltd. 1979 / 1982. * Lelio PAGANI : Cosmographie. Tables de la Géographie de Ptolémée. Booking International. 1990. * Michèle GAVET-IMBERT et Perrine CAMBOURNAC : Le grand livre des explorateurs et des explorations. Préface de Paul-Emile VICTOR. Compagnie 12. 1991. * Jean-Marie ANDRE et Marie-Françoise BASLEZ : Voyager dans l'Antiquité. Librairie Arthème Fayard. 1993. |
Liens Internet d'autres sites traitant de Thulé :
* forum du site Marikavel : Academia Celtica hast buan, ma mignonig vas vite, mon petit ami go fast, my little friend |
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