Noms de lieux | Noms de personnes |
Aulne *** Ster Aon
page ouverte en 2006 | forum
de discussion
* forum du site Marikavel : Academia Celtica |
dernière mise à jour 13/10/2008 13:24:45 |
* M.N Bouillet (1863) :
sous article consacré à Poullaouen : Eaulne. |
Pen Aon
Panneau indicateur d'accès à une maison située non loin de la source de l'Aulne, mais de l'autre côté du chemin, sur un autre versant. |
* Adolfe Joanne. 1878 : "Aulne, ou Aune, le plus grand cours d'eau du Finistère, ne doit point son nom, comme on pourrait le croire, aux aunes de ses bords. Elle s'appelle réellement, en breton, l' Ar Ster Aofin (la rivière profonde). On la nomme aussi rivière de Châteaulin, de la principale ville qu'elle baigne. L'Aulne commence dans le département des Côtes-du-Nord, près de Lohuec, village du canton de Callac, dans la forêt de Beffon (326 mètres), qui est un prolongement des montagnes d'Arrée. Elle ne tarde pas à entrer dans le département du Finistère et coule d'abord vers le sud-sud-ouest, comme si elle se dirigeait sur Concarneau ou sur Quimper. Après avoir dépassé Poullaouen, qui a des mines d'argent, â 3 kilomètres à gauche, déjà grossie du Squiriou, du ruisseau d'Huelgoat, de 1'Ellez, elle rencontre, par environ 50 mètres d'altitude, 1'Aven ou Hyère, qu'on peut considérer comme la branche principale, car, à abondance égale, elle est plus longue de quelques kilomètres. A partir de ce confluent, 1'Aulne fait partie intégrante du canal de Nantes à Brest. Extraordinairement sinueuse dans la partie moyenne et inférieure de son cours, bordée par les hauts escarpements des Montagnes-Noires, semblables parfois à des falaises, elle passe à Châteauneuf-du-Faou, à Châteaulin, à Port-Launay, où commence la navigation maritime, qui a lieu sur 32 kilomètres avec un tirant d'eau de 5 mètres. C'est à 1200 ou 1500 mètres en aval de Port-Launay qu'elle passe sons un viaduc très hardi du chemin de fer de Nantes à Brest, viaduc long de 357 mètres, sur 50 mètres environ de hauteur; peu après , elle reçoit la Doufine, puis elle prend une largeur de 500 mètres, et, grossie de la rivière du Faou, va tomber dans la rade de Brest au-dessous des ruines de l'abbaye de Landévennec. Par les sinuosités de son cours, 1'Aulne a bien 150 kilomètres, et près de 160 si l'on considère 1'Aven comme la branche mère. Parmi ses affluents, le ruisseau d'Huelgoat, 1'Ellez, 1'Aven et la Douffine ont seuls quelque importance. Le ruisseau d'Huelgoat sort, par une cascade de 20 mètres, d'un bel étang d'où part également le canal qui faisait mouvoir les machines des mines de plomb argentifère d'Huelgoat; l'Ellez ou Ellé, née au pied du mont de Saint-Michel (591 mètres), cime culminante des montagnes d'Arrée et de tout le département, draine le marais de Saint-Michel et forme, dans des roches de granit, la cascade de Saint-Herbot, haute de 70 mètres; l'Aven ou Hyère, longue de près de 60 kilomètres, commence dans les Côtes-du-Nord, à l'est-sud-est de Callac, au sein de collines dont la plus haute a 309 mètres; elle passe au pied de Carhaix et prête ensuite son lit au canal de Nantes à Brest jusqu'au confluent de 1'Aulne; la Douffine coule sous un viaduc long de 222 mètres et haut de 40 mètres (chemin de fer de Nantes à Brest) : c'est elle qui met en mouvement les roues de la poudrerie de Pont-de-Buis.
C'est la presqu'île de Quélern, défendue par les forts de Quélern, qui sépare la rade de Brest de 1'Iroise. Une fois sorti de la rade, on rencontre : 1'anse de Camaret; le cap fortifié de Toulinguet; Pen-Hir ou le cap de Hir (Pen, mot breton, veut dire tête, cap; hir signifie long); 1'anse de Dinan, battue par les vents; le cap de la Chèvre, f'ameux dans les légendes bretonnes : sur son plateau s'élevait autrefois une grande ville, Is, détruite, dit la légende, à cause de ses crimes, par la colère du ciel. Ce point de la côte est si périlleux que le cap de la Chèvre a été nommé la mort du marin. **** |
* Michel Grandin.
1993 :
Fiche d'identité: fleuve côtier se jetant dans la mer d'Iroise; long. 144 km, bassin 1 816 km2, débit 30 m3/s, alt. 217-0 m; type océanique rapide; navigable sur 96 km, dont 27 dans l'estuaire maritime (vingt-sept écluses); canoë-kayak sur 16 km supplémentaires; pêche très intéressante (voir texte); plusieurs points de pollution. Arrose Châteauneuf-du-Faou, Châteaulin. Le bassin de l'Aulne est cerné par les montagnes : au nord les monts d'Arrée, au sud les Montagnes Noires. A l'est, le seuil de Rostrenen ne donne accès qu'à d'autres bassins internes, à l'ouest, l'Aulne s'échappe vers une rade fermée, par un estuaire héroïque. Culminant â 384 mètres au Tuchen Gador, et â 326 mètres au Roc'h de Toullaëron, ces montagnes peuvent paraître dérisoires, mais leur infertilité et 1'absence de toute présence humaine en font de rigoureux obstacles, chargés de landes acides et désertiques, noyées de brume quand elles ne sont pas mordues par les vents ou fouettées par le crachin, et percées d'inquiétantes lames de quartzites. L'arbre ne s'accroche qu'exceptionnellement, et dans les Montagnes Noires seulement, à ces farouches solitudes. Ainsi repliée sur elle-même, l'inhospitalière cuvette schisteuse du bassin de l'Aulne s'est-elle vidée lentement de ses hommes. Sur les bords du fleuve, pas un seul village, hormis Lohuec et Pont-Coblant, pas une ville, sinon Châteauneuf-du-Faou, à nouveau en dépression démographique, et Châteaulin, ville-pont que l'on traverse sans s'arrêter. Les habitants ont du faire face à une difficile reconversion: 1'élevage du cheval a fait place à celui des bovins, des volailles et des porcs, l'exploitation minière aux petites industries et aux cultures. Le remembrement, hélas, a dégradé impitoyablement le paysage en anéantissant de nombreuses haies. Par bonheur, grâce à son aspect sauvage, et à 1'indifférence où elle est tenue, 1'Aulne a conservé un trésor de ressources qu'elle distribue avec largesse. Creusant son lit avec vigueur, entre des versants doux ou raides, boisés ou dénudés, elle met de la variété là où il n'y avait que monotonie; dessinant avec application quelques longs méandres à 1'amplitude majestueuse dans sa partie canalisée, elle invente la couleur là où il n'y avait que grisaille, et la forme là où il n'y avait que chaos. Les plaisanciers rêvent aujourd'hui dans les détours de l'Aulne. L'encaissement des rives, les clochers et les châteaux dominants, d'autant plus précieux qu'ils sont plus rares, les sites magiques des écluses font de la navigation un long ruban de poésie. Le saumon figure dans les armes de Châteaulin, car 1'Aulne était, au Moyen Âge, un grand fleuve à saumons, que l'on sortait de l'eau par milliers. Les déchets des mines de plomb, les obstacles de la canalisation, et la prolifération d'espèces concurrentes faillirent faire disparaître le poisson roi. La tendance s'est inversée depuis peu : il n'y a plus de rejets miniers, des «échelles à saumon » facilitent le franchissement des écluses. Châteauneuf-du-Faou accroche à nouveau le saumon parmi les prises de renom, aux côtés du brochet, de 1'anguille, de la carpe, du gardon et autres poissons blancs. Ainsi le fleuve refait sa vie sous le sceau des loisirs, mais sans cohue, car il est long, et chacun y trouve sa place. Outre les plaisanciers et les pêcheurs, il accueille aussi les barques, canoës qui ne font pas la fine bouche devant sa facilité, et les randonneurs qui préfèrent voir les mêmes paysages à leur rythme, le long du lé de la rive droite. Pour qui préfère la solitude et la sauvagerie à une animation, même de bon aloi, l'Aulne offre l'exploration de son cours supérieur. Plus de bateaux de plaisance. Le canoéiste tient encore une quinzaine de kilomètres, puis déclare forfait. La rive est accessible au marcheur, mais il ne peut la suivre que par tronçons. Le pêcheur de truite supplante les autres, traquant sa proie favorite dans des courants chantants que séparent quelques zones de remous ou de calme. A force de remonter le courant, c'est enfin Lohuec. On est entré dans les Côtes-d'Armor, château d'eau de la péninsule bretonne. La désertification du village s'accélère : il compte 1 125 habitants en 1876, 493 en 1968, 298 aujourd'hui. La lande revient en force. L'église est consacrée à saint Judace, mais qui connaît ce saint ? Son portail, déboussolé, regarde le nord, et non 1'ouest, mais qui s'en soucie ? La jeune Aulne, rapide, se déchire sur un fond rocheux, mais qui la voit ? Peut-être a-t-elle hâte de quitter, elle aussi, ces lieux merveilleux et abandonnés pour retrouver le confort du canal, le vieux pont couvert de lierre de Châteauneuf-du-Faou, les quais arborés de Châteaulin, le cimetière de bateaux de Landévennec, enfoui dans l'estuaire profond, replié et grandiose, son dernier caprice de fleuve. ***** |
Etymologie
:
* DAUZAT, DESLANDES, ROSTAING : Aulne, voir Aune. - "Aune (var. Aulne), ... peut représenter une racine hydronymique Alnu- (de la base Al-, parallèle à Arn-, de la base Ar-)..."
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Châteaulin |
Châteauneuf du Faou |
Bibliographie
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* M.N BOUILLET : Dictionnaire universel d'histoire et de géographie. Hachette & Cie. 1863. * Adolphe JOANNE : Département du Finistère. Hachette. 1878. * Albert DAUZAT, Gaston DESLANDES, Charles ROSTAING : Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France. Editions Klincksieck. 1978. * Michel GRANDIN : Rivières de France. Editions François Bourin. 1993. |
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