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Les frontières du nord de la Bretagne
( compte tenu de la matière à traiter, ce chapitre est publié en chapitres séparés)
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Les notes de renvoi se trouvent à la page :
les frontières du nord de la Bretagne
I. Stabilisation des positions. 85 / 122.
Les tribus du nord ont été sérieusement affaiblies et désorganisées par cette terrible défaite du Mont Grampians, et pour l'heure, ne semblent plus être en mesure d'inquiéter les Romains et la paix civile installée dans le sud de l'Ile de Bretagne.
En 86, la Legio II Adiutrix est définitivement retirée (1). Il ne reste plus en Bretagne que les légions : II Augusta, IX Hispania, XX Valeria Victrix, réparties sur l'ensemble du territoire dans des camps désormais permanents.
Peu de temps après, les Romains amorcent une opération de repli, pour des raisons non encore expliquées : la forteresse de Pinnata Castra / Inchtuthil est évacuée (2). Par contre, dans le même temps, on assiste à la création d'une deuxième colonie de vétérans, cette fois-ci à Lindum / Lincoln, chez les Coritani. Elle portera le nom de Lindum Colonia.(3)
L'empereur suivant, Nerva, qui n'a pourtant tiré aucune gloire particulière de la conquête de la Bretagne, mais qui ne tient pas pour autant à être en reste vis a vis de ses prédécesseurs, fonde une troisième colonie à Glevum / Gloucester, chez les Dobunni, sous le nom de Colonia Nerva Glevensis, en 96/98 (4). C'est d'ailleurs aussi une façon comme une autre, du type obsessionnel, faut-il le souligner, de perpétuer son propre nom quelque part ! (5)
Trajan, quant à lui, plus pratique et plus concret, commence par faire reconstruire en pierres toutes les forteresses de légions jusqu'alors construites en bois. Par contre, il abandonne définitivement les forts d'Agricola, apparemment trop éloignés des bases, et trop difficiles à approvisionner et à soutenir en cas de soulèvement des populations locales. (6)
Cette seconde opération de repli redonne immanquablement et immédiatement des idées de rébellion aux tribus du nord, et la révolte embrase à nouveau le pays. L'attaque est menée essentiellement contre les garnisons de la Legio IX Hispania, légion déjà rudement éprouvée lors des guerres précédentes, et qui subit à cette occasion de nouvelles pertes importantes, vers 117. (7)
La situation est suffisamment grave pour que l'empereur suivant, Hadrien en personne, vienne en 122 se rendre compte sur place des mesures à prendre. Il commence par retirer la Legio IX Hispania qu'il remplace par la Legio VI Victrix, préalablement installée en Espagne. Il prend ensuite la décision importante d'abandonner définitivement toutes les Hautes Terres en deçà des rivières Clota / Clyde et Bodotria / Firth of Forth, pour revenir sur une ligne de défense rejoignant les embouchures de la Tinea / Tyne et celle de l'Ituna / Eden. En définitive, c'est donc l'ensemble des territoires conquis lors des campagnes d'Agricola trente huit ans auparavant qui est ainsi abandonné par les Romains, et que les tribus du nord s'empressent bien entendu de réinvestir en vainqueurs.(8)
Mais la décision la plus marquante d'Hadrien est sans conteste l'ordre de mise en chantier d'une muraille reliant les embouchures de la Tinea / Tyne et de l'Ituna / Eden, afin de marquer de façon définitive la frontière entre l'empire romain au sud et le monde barbare au nord : c'est le Vallum Hadriani , le Mur d'Hadrien.
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