Retour au sommaire

Chapitre XVII

Le chant du cygne

(compte tenu de la matière à traiter, ce chapitre est publié en chapitres séparés)

(utiliser les liens)

 

            1. Situation politique de la Bretagne après 410.

            La réponse de l'empereur Honorius ne manque pas de mettre la province romaine de Bretagne dans une situation ambiguë vis à vis du reste de l'Empire . Car en fait, la Bretagne est toujours romaine et ce à plus d'un titre, que ce soit sur le plan de l'administration civile et politique, sur celui de la religion, que sur celui des échanges commerciaux avec le continent. Du reste, son ralliement récent à l'empereur prouve le choix des Britto-romains de rester légalistes dans le cadre et vis-à-vis de l'Empire. 

            Bien entendu, l'élément militaire, si caractéristique de la civilisation romaine, devient absent, bien que l'on doive noter que le quartier général de la Legio II Augusta, ou ce qu'il en en reste, affectée à la garde de la Côte saxonne, semble toujours plus ou moins fonctionner à Rutupiae / Richborough. 

            La réponse de l'empereur à l'appel des Britto-romains reste elle-même dans la droite ligne des édits de 406 : chaque citoyen doit devenir un soldat, et cela concerne aussi les Bretons. (voir les notes de renvoi du chapitre précédent)

            Hormis cela, il faut bien avouer aussi qu'après la catastrophe de 410, l'empereur Honorius est bien dans l'incapacité totale d'envoyer ni d'entretenir des troupes en Ile de Bretagne, quand bien même l'aurait-il souhaité. Mais en tout état de cause, chacun reste convaincu qu'il ne s'agit là que d'une disposition temporaire et provisoire, et que les légions reviendront dans l'Ile dès que l'Empire aura résolu le problème des invasions barbares. Dans l'esprit de tout un chacun, Rome est la maîtresse du monde, et il est impensable que cela puisse changer (1).

            En attendant, pour faire face à leurs responsabilités locales, les cités de Bretagne s'organisent en ne sorte de confédération, administrée et gérée par le conseil des chefs, que ceux-ci soient comtes d'empire ou rois locaux, certains pouvant d'ailleurs tenir les deux rôles à la fois. 

            L'élection d'un dux = chef militaire fait émerger un premier nom, celui de Coel Hen / Coelius Senior, qui semble avoir tenu les rênes de la défense pendant une dizaine ou une quinzaine d'années environ. Mais en vérité, on ne sait pas grand chose de ce personnage, faute de documents. Il semble cependant que la Bretagne n'a pas connu de fait particulièrement grave, si non relaté, pendant cette période. (2)

            En dépit d'un calme relatif, la situation de l'empire ne se rétablit guère comme certains s'étaient plus à espérer. La Bretagne se voit de plus en plus isolée et vouée à elle-même. Les administrations commencent à s'étioler, et certaines familles de nobles ou de commerçants romains commencent à regagner le continent. 

            Finalement, en 418, les derniers représentants des forces armées romaines encore installées à Rutupiae / Richborough sont définitivement retirés de l'Ile. (3)            

notes chapitre  XVII

Retour en tête de page