Restauration belge

Hégémonie des Catuvellauni

Les notes de renvoi se trouvent en bas de page

            Implantation belge.

            L'intermède de César en 55 et 54 avant J.C n'a guère eu d'effet direct sur l'évolution des peuples belges dans le sud de l'Ile. Peut-être même a-t-il contribué à l'intensifier. Il semble en effet, d'après des découvertes archéologiques faites au nord de la Tamise, que des peuples belges du continent on préféré s'installer en ce pays plutôt que de rester sous le joug des Romains en Gaule. On observe également une extension de ces peuples vers le sud-ouest, car de nouveaux noms de tribus apparaissent alors, marquant très nettement leur appartenance à ce groupe belge : les Regnenses, les Belgae, et les Durotrigues. Leur extension a pour effet de rompre l'unité territoriale des Dumnonii-Dobunni, en occupant l'isthme entre la rive sud de l'embouchure de la Severn, et la Lyme Bays, sur la Manche, entre lesquels il n'y a pas plus de soixante cinq kilomètres de distance environ.

            Tentative d'hégémonie des Catuvellauni.

            Au sud-est par contre rien ne va plus entre les deux cités rivales Catuvellauni et Trinovantes dont les dynasties régnantes se font une guerre quasi-permanente. Finalement, malgré les mises en garde de Jules César et le soutient plus théorique que réel de Rome à l'égard des Trinovantes, Tasciovanos, roi des Catuvellauni, défait Dubnovellaunos, roi des Trinovantes, et s'empare de la capitale de ce dernier, Camulodunum, un peu avant 10 après J.C, et y installe sa nouvelle capitale. Désormais, les Trinovantes sont soumis et intégrés aux Catuvellauni. Les deux cités n'en font plus qu'une, qui devient à cette occasion la plus grande puissance de la région.

            Cunobelinos, qui hérite de Tasciovanos, est considéré par les Romains, au regard de sa puissance, comme le roi des Bretons : Britannorum Rex. Son autorité s'étend peu à peu sur une grande partie des Cantiaci, et commence à inquiéter sérieusement les descendants de Commios qui règnent sur le tribu voisine et hostile : les Atrebates. Le pays de Cunobelinos est extrêmement riche en céréales et en produits de la mer. Cette richesse apparaît très nettement dans les pièces d'or frappées à Camulodunum et à Verulamium, et permet aux Bretons de cette contrée d'entretenir des relations commerciales florissantes avec Rome et les autres pays de la Méditerranée.

            Le règne de Cunobelinos dure près de 30 ans, et est marqué par une très grande stabilité économique et politique. Cependant, la fin de son règne est troublée par des manoeuvres subversives de la part de son fils Adminios, que Cunobelinos est contraint de chasser et d'exiler. Celui-ci se rend aussitôt à Rome auprès de l'empereur Caligula et lui offre la soumission des Trinovantes. L'empereur fou fait alors des préparatifs pour une expédition militaire en Bretagne, groupe une flotte à Boulogne, fait tirer quelques jets de catapulte vers la mer, ramasse comme trophée quelques coquillages, et finalement annule cette expédition en proclamant quand même qu'il avait soumis l'Océan.! 

            Cunobelinos, le grand roi breton, s'éteint vers 40/41, laissant son royaume à ses deux fils, Togodumnos et Caratacos. Ceux-ci, poursuivant l'œuvre de leur père, assoient leur autorité sur le pays, attaquent et annexent une partie du territoire des Atrebates. Verica, roi de ces derniers et descendant de Commios, se rend immédiatement à son tour à Rome pour solliciter aide et assistance auprès du nouvel empereur Claude. Togodumnos et Caratacos interviennent auprès de Claude pour essayer d'obtenir l'extradition de Verica et des notables bretons qui l'ont suivi, mais en vain. Claude ne veut rien savoir.

            Alors, en guise de réponse, les frères-rois bretons se mettent en devoir de créer des troubles et des soulèvements sur la côte nord de la Gaule, devenue province romaine depuis près d'un siècle.

                Erreur fatale, qui va provoquer la guerre entre la Bretagne et l'empire romain.

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