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1. Les fils de Constantin.
1. Stephen Johnson, Later Roman Britain, p 120 :
" La raison de la visite (de Constant) n'est pas claire, car le livre dans lequel Ammien Marcellin, notre principale source pour cette période, nous parlant de cette visite, est perdu. Cependant, il relatait cet épisode en deux autres endroits inclus dans la partie conservée de son ouvrage. et les deux passages donnent quelques indices sur l'état d'urgence auquel l'empereur avait à faire face. Dans un passage, Ammien fait allusion 'au déclin et à la chute' de l'Océan, ce qui pourrait suggérer qu'il décrivait en partie le système de défenses de ma Manche. Il y a quelques indices archéologiques qui conduisent à penser que le fort de Pevensey, l'un des plus irréguliers de forme et des mieux défendus des forts de la Côte saxonne, a été ajouté à l'écran des défenses à cette époque ... Ainsi, Constant était peut-être en train de resserrer le système de défense de la Manche ...
L'autre mention à propos des préoccupations de Constant en Bretagne est énigmatique. Sa présence était par endroits en relation avec un groupe d'hommes appelé Areani, dont la mission "consistait à parcourir d'immenses espaces en tous sens pour informer nos généraux des mouvements qui se produisaient chez les peuples voisins" (cf. Ammien Marcellin. XXVIII/III/8). En dépit de quelques confusions à propos de leur véritable nom, ces gens étaient visiblement des agents de renseignements ...".
Ps JCE : à noter que les traducteurs en langue française ont proposé la correction du nom en Arcani.
2. Zosime. Histoire. II/XLII.
2. Usurpation de Magnence. 350 - 353
3. Zosime. Histoire. II / XLII.
4. Julien. I/28 : " De toutes parts, les alliés du tyran affluent en Italie, pour se joindre aux soldats qu'il y a levés depuis longtemps".
5. Zosime. II; note 69 du commentateur.
Julien. I / 28 : " ... misérable reste d'un butin fait en Germanie ". Pour l'acidité des propos de Julien, voir note infra. D'après ces termes, il apparaît très nettement que le père de Magnence, probablement un militaire, avait participé à une campagne en Germanie d'outre-Rhin. D'autres sources (voir Zosime, note 69) disent que le père de Magnence était Breton (Britto-romain !). Quant à la mère, considérée comme un "butin de guerre", elle a dû probablement subir les sévices du ( ou des !) légionnaire (s), Bretons et autres, probablement violée comme c'est malheureusement (y compris de nos jours, nous, qui nous prétendons civilisés !) l'usage en pareil cas, puis envoyée en captivité en Gaules, dans la région d'Amiens, où elle a mis son enfant au monde.
6. Zosime. II / XLIII.
7. Zosime. II / XLIV / 3; et Julien, I / 25 et 26.
8. Julien. I / 28 : " Le sentiment d'une commune origine fait marcher aussi avec lui des auxiliaires dévoués, les Francs et les Saxons, les plus belliqueux des peuples qui habitent du côté du Rhin et sur la Mer Occidentale".
Julien. II / 6 : " Sur ses pas marchent une nombreuse infanterie d'hoplites, autant que de cavaliers, l'élite des Celtes et des Ibères ainsi que des Germains voisins du Rhin et de la mer occidentale ... Chez ces nations, il avait recruté un contingent aussi nombreux que l'armée de l'intérieur qui marchait sous ses ordres, ou, pour mieux dire, une foule d'hommes le suivaient comme un des leurs et d'une commune origine ...".
Julien insiste ainsi sur le fait que Magnence est en partie d'origine barbare (franque); voir supra, note 5. Il est par ailleurs intéressant de noter dans les rands de Magnence la présence de Saxons. Cela fait que Bretons et Saxons sont alliés. Mais cela ne doit pour autant nous surprendre, car depuis longtemps déjà les autorités du Bas empire ont pris l'habitude d'enrôler des mercenaires étrangers, y compris parmi ceux qui sont considérés comme des ennemis héréditaires. Allez comprendre ! l
9. Cette information ne nous apparaît, chez Zosime, qu'à partir du moment où Constance est assuré de la victoire finale (II / LIII / 3) : " Ayant appris que Constance, par une abondance de cadeaux, lui avait rendus hostiles les Barbares établis autour du Rhin ...". La position de cette révélation, située en fin d'exposé, alors qu'elle aurait dû se trouver au début, rappelle à plus d'un titre les procédés utilisés par Jules César dans ses Commentaires pour dissimuler des situations ou des initiatives douteuses, voir humiliantes. On n'a pas suffisamment insisté, je pense, sur cette manoeuvre d'un empereur légitime, capable ainsi de la plus haute trahison pour parvenir à ses fins.
10. cf. Zonar. XIII / 8; note reprise dans Zosime, II, note 65.
11. Zosime. II / XLV / et XLVI, et note 59.
12. Julien. I / 39, et note 4, page 67.
13. Cette bataille a été décrite en détails par les deux auteurs précités. Leurs commentateurs apportent également en sus des détails extrêmement intéressants et précis sur le déroulement et l'issue du combat. On voit aussi que les soldats de Magnence, inférieurs en nombre, ont été obligés de se battre à UN contre DEUX, et ont fait preuve d'une extrême vaillance et compétence, puisqu'ils ont réussi à abattre presque autant de soldats de Constance qu'il y avait d'hommes dans leur propre armée. Si l'on calcule froidement le rapport entre l'effectif de départ de chaque armée et le nombre de tués, nous avons :
- pour Magnence : 30 / 36 = 0,83
- pour Constance : 24 / 80 = 0,30
Quoiqu'il en soit, tous les auteurs et les commentateurs s'accordent à dire que cette bataille, extrêmement meurtrière de part et d'autre, a été également particulièrement grave de conséquences pour la suite de l'histoire romaine. Car, en fait, l'Empire s'est littéralement saigné à blanc dans cette lutte fratricide, qui a provoqué son affaiblissement définitif vis à vis des ennemis traditionnels et héréditaires, aussi bien en Orient avec les Perses, qu'en Occident avec les Germains et les Celtes du nord de la Bretagne et ceux d'Irlande. La bataille de Mursa peut, à certains égards, être qualifiée de suicide de l'Empire romain.
14. Zosime. II, note 67, et Julien. I. note I, page 58, et II, note 7, page 147.
15. Julien, Idem, note 14.
16. Zosime; II / LIII / 3. et Julien, I / 32 et II / 19. Cependant, il y a lieu de penser qu'il ne s'agit que de sa famille du côté maternel, puisqu'on sait que son épouse, Justine, est devenue par la suite la deuxième épouse de Valentinien Ier.
17. Zosime. II / LIV / 2 : " ... il (Decentius) entoura son cou d'un noeud coulant et se tua ". voir aussi note 69, in fine.
18. Les commentateurs ont remarqué que Magnence n'a guère reçu d'éloges de la part des auteurs anciens. A cela, on peut faire remarquer qu'il n'y a rien d'étonnant, si l'on considère qu'Aurelius Victor, qui écrivait son Livre des Césars sous le règne de Constance II, se devait bien entendu de ménager, sinon de flatter, ce même empereur; que Julien, élevé à la dignité de césar = vice empereur, par Constance II, est justement l'auteur du Panégyrique de ce même prince, et que dans ces conditions, il ne fallait guère s'attendre à autre chose que des éloges vis à vis de Constance et à des critiques vis à vis de Magnence; et qu'enfin Zosime lui-même a toujours eu une aversion naturelle quasi-viscérale pour tout ce qui n'était ni grec ni païen. On peut tout de même remarquer que toutes les critiques formulées ainsi contre Magnence par des gens asservis au Pouvoir contrastent singulièrement avec l'enthousiasme qu'il avait provoqué chez les peuples d'Occident (voir supra, notes 4 et 8).
Noter également que, de l'aveu même de Julien, I / 32, que Magnence était un " ... prince si singulièrement bon et loyal ..." ce que Zosime, bien entendu, se charge de minimiser en précisant, II / LIV : " ... il passait pour être honnête et bon aux yeux de ceux qui ne connaissaient pas son caractère "
Mais si l'on situe Zosime entre 498 et 518, suivant l'opinion de François Paschoud, on est bien en droit de supposer que cet auteur ne connaissait pas plus le caractère de Magnence que ne le faisait Julien. Nous n'avons donc en réalité à faire qu'à des information tendancieuses issues de partis pris d'historiens engagés ou motivés.
L'histoire a voulu que Magnence n'a eu que des détracteurs. Mais en vérité, son seul tort a été de n'être ni un véritable Barbare, puisque fils d'un Britto-romain, ni un véritable citoyen romain, puisque issu d'une mère franque. C'est seulement sa condition de Lète qui lui a ainsi valu l'hostilité et la haine des historiens romains.
3. Constance et Julien
19. Julien. Athéniens, V / 7 : " Une multitude de Germains demeuraient tranquillement autour des villes des Celtes qu'ils avaient dévastées. Le nombre des places dont les remparts avaient été emportés d'assaut pouvaient s'élever à quarante cinq environ, sans compter les châteaux et les petites forteresses, et l'étendue de la terre exploitée par les Barbares en deçà du Rhin formait une zone allant des sources du fleuve jusqu'aux bords de l'Océan. L'ennemi cantonné le plus près de bous était à trois cent stades ( = *** km) de la rive du Rhin; de plus, ils avaient créé entre nous et eux un désert trois fois plis grand encore par de telles déprédations que les Celtes n'y pouvaient mener paître leur bétail. D'autres villes avaient été évacuées par les habitants, alors que les Barbares n'en occupaient pas encore les environs".
Zosime. III / I / I : " ... les Francs, les Alamans et les Saxons s'étaient déjà emparés de quarante villes situées sur le Rhin, les avaient détruites de fond en comble et en avaient amenés les habitants, qui formaient une foule innombrable, avec une richesse de butin inestimable".
Julien. Athéniens, V / 8 : " ... j'ai déjà traversé trois fois le Rhin, j'ai obtenu le rapatriement de vingt mille prisonniers retenus par les Barbares au delà du fleuve ...".
Panégyrique XI / IV / I : " Les cités jadis les plus florissantes et les plus riches étaient aux mains des Barbares. Cette fameuse noblesse des Gaules ou bien avait péri par le fer ou bien, vassale de maîtres cruels, était réduite à la servitude".
20. Julien. Athéniens, V / 7 : " ... Me donnant trois cent soixante soldats, Constance m'expédie au beau milieu de l'hiver dans le pays des Celtes, alors bouleversé. C'était moins pour y commander l'armée que pour obéir aux généraux présents dans le pays. Ils avaient l'ordre écrit et l'injonction formelle de tenir l'oeil sur moi plus encore que sur l'ennemi".
Zosime. III / III / 2 : " ... ceux qui lui avaient été donnés par Constance, au nombre de trois cent soixante, ne savaient que prier ...".
Le nombre de 35000 Barbares est donné par F. Lot, II / I / 3.
21. Julien. Athéniens, V / 8 : " ... tous les Barbares furent chassés de la Gaule, la plupart des villes relevées, et un très grand nombre de vaisseaux y furent amenés de la Bretagne. Je reformai une flotte de six cent navires, dont quatre cent construits par mes soins en moins de dix mois, et je les fis pénétrer sur le Rhin : opération difficile à cause de la menace ces Barbares qui sont proches voisins."
Zosime. III / V / 2 : " Julien fit ... construire huit cent bateaux plus grands que des barques, les envoya en Bretagne et s'arrangea de manière qu'ils en rapportent du blé ..."
Note JCE : Il faut noter que jusqu'à présent, en effet, le sud-est de l'Ile de Bretagne, extrêmement riche en céréales, n'a pas subit de déprédations du fait des Barbares. La côte est bien défendue, et les Pictes sont bien trop éloignés. Pour ne pas être à proprement parler un havre de paix, il est probable en effet que les Bretons de ces contrées jouissaient d'une bonne tranquillité.
22. Julien. Athéniens, V / 10. Stephen Johnson. Later Roman Britain, page 122.
23. Julien, sans accuser directement Constance de traiter avec les ennemis Barbares à n'importe quel prix, souvent à propos de n'importe quoi, fait observer cependant, V / 8, " ... Constance, trop habitué à choyer les Barbares". Julien avait parfaitement compris et tiré la leçon de la manoeuvre préalable de Constance soudoyant les Alamans pour les opposer à Magnence, et s'en tenait donc pour prévenu dans le cas où il serait tenté par une proclamation. En cela, Constance a été bien naïf de croire qu'il allait pouvoir impunément réitérer sa manoeuvre sournoise contre Julien, mais il n'a pas hésité à la recommencer.
Selon Julien, V / 12 : " ... il déchaîne contre nous les Barbares : il me proclame chez eux son ennemi; il les paie pour ravager le pays des Gaulois ... Ce ne sont point là des racontars, mais des faits manifestes; car l'ai en mains des lettres qu'il a écrites et qui m'ont été remises par les Barbares".
JCE : Cette nouvelle collusion entre Constance et les barbares est confirmée par Ammien Marcellin et Libanius. Dans ces conditions, Constance II mérite largement le qualificatif de traître suprême, et d'être tenu responsable pour une très grande part des difficultés à venir de l'empire romain.
4. Coalition barbare contre la Bretagne
24. Valentinien est proclamé auguste = empereur, à Nicée, le 25 ou 26 février 364 (cette année étant bissextile) !). L'avènement de Valens, son frère, a lieu à Constantinople le 28 mars 364. Curieusement, ils furent atteints tous deux de fièvre galopante peu après cette dernière proclamation. L'enquête qui fut ordonnée aboutit toutefois à la conclusion qu'il n'y avait pas eu de tentative d'empoisonnement.
25. Ammien Marcellin. XXVI / IV / 5 : " A ce moment, comme si les trompettes donnaient le signal du combat à travers tout l'univers romain, des peuples très barbares se mettaient en mouvement et franchissaient les frontières les plus proches".
26. Ammien Marcellin. XXVI / IV / 5 : "... les Pictes, les Saxons, les Scots et les Attacottes frappaient le Bretagne d'incessantes épreuves ...".
Idem. XXVII / VIII / 5 : " ... erraient en de multiples directions et causaient de grands ravages".
"... Quant aux zones côtières situées en Gaule, les Francs et leurs voisins les Saxons les soumettaient, là où chacun pouvait opérer une descente, par terre ou par mer, à la violence du pillage cruel, de l'incendie et du massacre de tous ceux qu'ils capturaient".
Idem. XXVII / VIII / 9 : " ... une foule composée de diverses nations était répandue çà et là, animée d'une sauvage violence ...".
Idem. XXVIII / II / XI : " ... on redoute ... les Saxons plus que tous les autres ennemis, à cause de leur soudaineté".
JCE : pour les Pictes, voir supra. Les Scots sont des populations celtiques du nord de l'Irlande. Les Attacottes (Atecotti, Attacotti ...) sont probablement une branche des Scots, installée sur les côtes ouest de l'Écosse actuelle, à laquelle ils ont plus tard donné leur nom.
La présence de Francs parmi les fuyards est plus incertaine. Mais comme Ammien Marcellin en parle, simultanément avec les saxons, dans un paragraphe concernant avant tout la Bretagne, on peut tout de même penser qu'ils n'étaient pas absents de cette coalition, et que la désignation " ... zones côtières situées en gaule ..." s'adresse également à la côte saxonne de Bretagne, située en face de la Gaule, et aussi accessible à n'importe quel moment par les pirates.
27. Ammien Marcellin. XXVII / VIII / 6; note 26.
28. Ammien Marcellin. XXVIII / VIII / 8.
5. Contre offensive du comte Théodose
29. Ammien Marcellin. XXVII / VIII / 8 : " ... qui poussaient devant eux des prisonniers enchaînés et du bétail ..."
30. Ammien Marcellin. idem : " ... la ville jusque là submergée d'extrêmes difficultés ...".
Peter Marsden, Roman London, chap. X, émet des réserves à propos de l'incendie de Londres : " Il n'a pas été trouvé de traces certaines de pillage de Londres, quoi qu'il soit possible que cela ait été la cause de la destruction par le feu, après le milieu du quatrième siècle, de la belle villa découverte sur le site des Lloyds dans Lime Street".
idem : " Une fois Londres restaurée ..."
idem : " Ce fut une période de changements importants à Londres ..."
31. Ammien Marcellin. XXVII / VIII / I.
Cette information a été reprise par tous les historiens traitant de ce sujet, mais de façon assez hasardeuse. En effet, Ammien ne précise pas dans quelles circonstances, ni en combattant quels Barbares, Nectaridus a été tué. De même, il dit seulement que Fullofaudes a été enveloppé : " Fullodauden ducem hostilibus insidiis circumuentum". Il ne précise pas si ce personnage a été réellement capturé, fait prisonnier, ou tué.
On peut citer également, sans que cela apporte d'ailleurs plus de précisions, le Panégyrique XII / V : " Rappellerai-je la Bretagne écrasée dans les combats d'infanterie ? à mes yeux s'offriront les saxons anéantis au cours des guerres navales".
Par contre, Ammien Marcellin, XXVII / VIII / 3, insiste sur le fait que " ... en raison de bien des nouvelles redoutables que les échos constants publiaient partout concernant cette même île ..."
32. Valentinien, qui vient justement d'être frappé par de violentes maladies, a décidé d'élever son fils Gratien, alors âgé de huit ans, à l'Empire. La proclamation a lieu à Amiens, le 24 août 367. Severus, Jovinus, et Théodose sont cités par Ammien Marcellin, XXVII / VIII / I. L'identité du corps expéditionnaire est donné également par Ammien, XXVII / VIII / 7. A noter que les Joviens et les victoriens viennent d'être ramenés d'Orient, après la défaite de l'usurpateur Procope auquel ils s'étaient ralliés contre Valens, le frère de Valentinien Ier. Il est pensable que ces unités ont été envoyées sur un front difficile en Bretagne pour réparer et se faire pardonner leur récent forfait.
33. Ces évènements sont décrits en détail dans les textes d'Ammien Marcellin déjà cités.? A la fin de la reconquête, Théodose fait nommer un nouveau vice-préfet pour gouverner la Bretagne : un certain Civilis, puis un responsable militaire : Dulcitius.
Ammien précise aussi, XXIV/ IV / 7, que Valentinien nomme l'Alaman Fraomarius roi des Bucinobantes, et l'envoie en Bretagne, investi de la fonction et du titre de tribun, et du commandement d'une troupe d'Alamanni.
Pour les tours de guet et postes avancés, voir Ammien Marcellin, XXVIII / III / 7, et Ordnance Survey, Map of Roman Britain.
34. Ammien Marcellin. XXVIII / III / 3,4,5,6. Stephen Johnson, Later Roman Britain, exprime l'idée d'une collusion éventuelle entre ce Valentinus et les Pictes, par Arcani interposés (page 127). Ce n'est là qu'une hypothèse, car nous ne disposons d'aucun élément de recoupement, donc de contrôle.
35. L'appellation Augusta, pour la Ville de Londres figure pour la première fois chez Ammien Marcellin, XXVIII / III / I.
Stephen Johnson, page 126, semble accepter le fait que ce changement soit consécutif à la victoire du comte Théodose. Par contre, Rivet & Smith, reprenant I.A Richmond, et frère, pensent que Londres se serait appelée Caesara quand elle fut élevée au rang de capitale de la province Flavia Caesarensis, ou alors appelées Maxima Caesarensis, puis devint Augusta à l'occasion de la visite de Constance Chlore en 306.
Quoiqu'il en soit, le nom Augusta n'a été qu'un nom officiel, repris dans la Cosmographie de Ravenne (écrite vers 700 environ), et dans la Notitia Dignitatum (395 - 408 environ), mais n'a jamais supplanté celui de Londinium, encore que celui-ci, issu de latin classique, devait probablement céder bien souvent la place au nom celtique, Lunden, ou à une forme populaire hybride britto-latine.
Le nouveau nom de Valentia pose plus de problèmes, car le texte d'Ammien Marcellin, XXVIII / III / 8, est assez ambigu : " ... il (le comte Théodose) avait si bien rendu à son état antérieur la province reconquise, naguère tombée sous la domination des ennemis, qu'à la suite de son rapport elle eut un gouverneur régulier et fut désormais appelées Valentia, selon la décision de l'empereur qui voulut en quelque sorte célébrer un triomphe à cette nouvelle".
De là un débat entre historiens. Certains, comme Hind, et Stephen Johnson, proposent de voir sous ce nom la Bretagne romaine toute entière. D'autres, plus nombreux, pensent que Valentia est une province supplémentaire ajoutée aux quatre autres déjà existantes (voir supra). Mais à l'intérieur même de cette hypothèse, il y a ceux qui pensent que la Valentia est issue d'un démembrement d'une ou deux provinces au sud du Mur d'Hadrien, et ceux qui pensent qu'il s'agit d'un territoire reconquis au nord du Mur. Mais pour l'instant, il ne peut s'agir que d'un débat d'idées, en attendant des preuves.
6. Conséquences des évènements de 367 / 370. Les noms de lieux en 'caer-".
36. I.A Richmond. Roman Britain, page 63.
37. idem, pages 62 et 63.
38. On peut citer entre autres : Luguvallium > Cair Ligualid; Danum > Cair Daun; Deva > Cair legion; Viroconium > Cair Guricon; etc.
Cair- est passé en gallois sous la forme Caer-, Car-, pour désigner d'une façon générale toute enceinte fortifiée, qu'il s'agisse d'un fort, d'une forteresse, ou d'une ville fortifiée : Caerdydd / Cardiff; Caererdin / Edinburgh; Caerefrog / York; Caerfyrddin / Carmarthen; Caerloyw / Gloucester; Caerllion / Caerleon; Caernarfon / Caernarvon; etc.
Les dictionnaires le donnent souvent pour équivalent à Castell, Dinas, et Amddiffynfa.
De même, le cornique Kêr le donne pour Fort, City : Keresk / Exeter.
C'est en breton armoricain que caer-, sous la forme kêr-, a trouvé se plus formidable pérennité, mais avec le sens beaucoup plus restreint et plus large à la fois de ville, village, hameau, et même villa ou maison isolée. Les noms en kêr- prolifèrent chez les Bas-Bretons. Mais il y a lieu de penser, comme Francis Gourvil, que la "plupart de ceux qui existent à l'heure actuelle ne doivent pas remonter au delà des XIII et XIVè siècles".
L'étude de la racine caer- a donné lieu à de très nombreuses recherches et constitue toujours un très vif sujet d'investigations chez les chercheurs et historiens celtisants. La question qui se pose pour eux est de savoir à quoi exactement se rattache cette racine caer-.
On trouvera une discussion de cette racine dans l'encyclopédie des Noms de lieux, lettre C.
39. Venta Belgarum > Cair Guent / Caer Guent / Winchester.
Aquae Sulis > Kaerbadum > Kaer( Caer-)-Vaddon > Bathanceaster > Bath.
40. Cair Lunden / Londinium; Cair Ceint / Durovernum Cantiacorum; Cair Colun / Camulodunum; Colonia Victrisensis); Cair Ebrauc / Eburacum; Cair Gloui / Glevum; Colonia Nervia Glevensium ; ...
Seule des colonies, Lindum semble avoir échappé à la règle, pour donner un nom voisin de Len-colun > Lindocolina > Lincoln.
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