Définition : commune de la Bretagne historique, en Pays de Léon / Bro-Leon. Évêché de Saint-Pol-de-Léon / Kastell-Paol..

Aujourd'hui dans la région économique dite "de Bretagne", département du Finistère; arrondissement de Brest; canton de Ploudiry, sur l'Elorn.

Superficie : 1137 ha. (1190 ha. selon D. Delattre)

Population :  600 'communiants' vers 1780; 772 hab. en 1878; 694 hab. en 1906; 357 hab. en 1968; 296 hab. en 1982; 281 hab. en 1990;  

Armoiries; blason : 

Histoire : 

* Ogée (1780) : LOC-EGUINER; trêve de la paroisse de Ploudiry; à 5 lieues 1/3 au S.-O. de Saint-Pol-de-Léon, son évêché [aujourd'hui Quimper]; à 39 lieues 1/4 de Rennes, et à 2 lieues 1/2 de Landerneau, sa subdélégation. Elle ressortit au siège royal de Lesneven, et compte 600 communiants. — En 433, saint Guiner arriva en Bretagne, accompagné de plusieurs disciples qui s'établirent dans l'endroit où est à présent cette trêve. L'historien de la vie de ce saint prétend qu'il eut la tête tranchée par ordre de Théocloric, qui fit aussi massacrer ses compagnons, et que Dieu, voulant récompenser son serviteur, fit connaître sa sainteté aux chrétiens, qui édifièrent sur son tombeau une église en son honneur. — La maison seigneuriale du lieu est le château de Rosnivinen, qui appartenait, en 1300, à Geoffroi de Rosnivinen, lequel eut un fils nommé Adrien. Son petit-fils, nommé Jean, fut premier échanson du roi et maître des eaux et forêts de France. Guillaume de Rosnivinen, chevalier, maître-réformateur des eaux et forêts de France, fut un des braves guerriers de son temps. Il servit sous trois rois de France, qui sont Charles VII, Louis XI et Charles VIII. Charles VII étant au Mortier, près Tours, le 16 janvier 1446, le créa son premier échanson, sur la démission de Jean de Rosnivinen, son oncle. Ce héros eut une compagnie de cent hommes d'armes d'ordonnance, qu'il mena en Italie, où il se signala par des exploits remarquables. Il était maréchal-général-des-logis du roi et capitaine de Vire, ville de la Basse-Normandie, au diocèse de Bayeux. Etant revenu en Bretagne, il y trouva le duc François II en guerre avec le roi Charles VIII. François II lui donna la place de son chambellan et la capitainerie des ville et château de Saint-Aubin-du-Cormier, l'an 1487.—Jean de Rosnivinen, frère de Guillaume, dont on vient de parler, épousa Béatrix, dame de Guitté et de Vaucouleurs, dont leurs enfants prirent le nom. Jean fut chambellan du duc Pierre II, et Louis fut chambellan du duc François II. Pierre de Rosnivinen fut commandant de la noblesse et gouverneur d'Argenton. Anne de Rosnivinen épousa Louis d'Epinay, seigneur de la Marche, marquis de Vaucouleurs et chevalier des ordres du roi, etc.—Pierre de Rosnivinen, chevalier, sieur du Plessis et de Piré, au diocèse de Rennes, fut gouverneur de Caen, seconde ville de la Normandie, au diocèse de Bayeux, et ensuite maréchal des camps et armées du roi. Christophe de Rosnivinen épousa Prudence Descartes : il vivait l'an 1680.— M. de Rosnivinen, seigneur de Piré, fut élu par la noblesse pour présider aux Etats assemblés à Rennes, l'an 1770.

* Marteville et Varin (1843) : LOC-EGUINER (dédié à saint Eguiner);commune formée de l'anc. trêve de Ploudiry; aujourd'hui succursale.— Limit. : N. Bodilis, la rivière d'Elorn; E. Locmélar, Lampaul, rivière d'Elorn ; S. et O. Ploudiry. — Princip. vill. Roznévénen, Pernaman, Lavalot, Bothuon, Keroualon, Kergoff, le Penquer. — Maison principale : château de Loc-Eguiner. — Superf. tot. 1191 hect., dont les princip. divis. sont : ter. lab. 440; prés et pat. 107; bois 225 ; verg. et jard. 9; landes et incultes 345; sup. des prop. bât. 8; cont non imp. 57. Const. div. 99; moulins 4 (de Goazmoan, Neuf, de Keroualon , à eau). >>> Géologie : constitution partie granitique et partie schisto-argileuse. — On parle le breton.

* Bernard Tanguy (1990) : " Jusqu'en 1640, date à laquelle remonte son érection en trêve, Loc-Eguiner était une simple chapelle de la paroisse de Ploudiry. Populairement appelé Logik paour "le petit lok pauvre", son homonyme étant dit Logik fall ou treut "le petit lok mauvais ou maigre", le nom est un composé formé avec le breton lok "lieu consacré" et un nom de saint breton Eguiner. Patron de l'église, celui-ci y est représenté en évêque, avec chape, mitre et crosse. Il a été abusivement identifié par Albert le Grand dans sa Vie des Saints, en 1636, avec saint-Gwiner, éponyme de Guinear en Cornwall et de Pluvigner (Morb.), lui-même confondu avec saint Fingar alias Gwengar, éponyme de Languengar, en Lesneven (cf. ce nom). Mais la forme même de l'hagionyme s'y oppose, puisqu'il semble avoir pour prototype *Eginbedr (du breton egin "germé" (?) et du vieux-breton hedr, en moyen-breton hezr "hardi").

* Editions Flohic (1998) : 

* Daniel Delattre (2004) : "Loc-Eguiner fut issue d'un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Ploudiry".