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Noms de lieux * Anvioù lec'hioù

Noms de personnes * Anvioù tud

Breizh

Bretagne

Kernev

Cornouaille

  Kemperle

Quimperlé

 

pajenn bet digoret ar 05.01.2009 page ouverte le 05.01.2009     * forum du site Marikavel : Academia Celtica dernière mise à jour 23/08/2024 13:33:08

Définition / Displegadur : commune de la Bretagne historique, en Cornouaille / Bro-Gernev. Évêché de Quimper.

Aujourd'hui dans la région administrative non historique dite "de Bretagne", département du Finistère, arrondissement de Quimper; chef-lieu de canton; au confluent de l'Ellé et de l'Isole. Du confluent à l'Atlantique, la rivière porte le nom de Laïta.

Code postal : 29130

Superficie : 3173 ha.

Population : 5541 hab. en 1863; 6533 hab. en 1878 (dont 3555 en agglomération); 10698 hab. en 1868; 9176 hab. en 1906; 11712 (?) hab. en 1978; 11067 hab. en 1982; 11417 hab. en 1990;  10850 hab. en 1999

Armoiries; blason; logo / Ardamezioù; skoed; logo :

* Froger et Pressensé : "d'hermine au coq de gueules, barbé, membré et crêté d'or". Brevet d'Hozier (XVIIè siècle).

* JC Even : "en erminoù, e c'hilhog en gwad, barvet, krabanet ha klipennet en aour"

Paroisse / Parrez : sous le vocable de saint Colomban et de saint Michel.

Histoire / Istor

* Ogée (1780) : Quimperlé; ville maritime, dans un fond, sur la rivière de Laita, par les 5° 53' 10" de longitude [50° 11' 50"], et par les 47° 51' 8" de latitude [47° 51' 53"]; à 9 lieues 2/3 de Quimper, son évêché; à 14 lieues de Vannes, et à 32 lieues de Rennes. Cette ville relève du roi et compte 3000 habitants; deux paroisses, Saint-Colomban, Saint-Michel; une abbaye de l'ordre de Saint-Benoît; trois couvents, qui sont : les Jacobins, les Capucins, les Ursulines, et un hôpital. On y remarque un gouvernement de place, une gruerie royale; une communauté de ville, qui députe aux États de la province; une subdélégation; une brigade de maréchaussée, et deux postes, l'une aux lettres, l'autre aux chevaux. Sous la sénéchaussée royale sont trois jurisdictions inférieures, qui sont : Sainte-Croix, Quimerch et la seigneurie de Riec. Quimperlé porte pour armes : d'hermines au coq de gueules, barbé, membré et crête d'or. Quatre grandes routes aboutissent à Quimperlé. Le marché du vendredi est considérable par les bestiaux, le bois et les grains qui s'y trouvent; les six foires qui s'y tiennent tous les ans feraient sans doute fleurir le commerce de cette ville, si son port n'était presque comblé par les sables qu'y déposent les rivières d'Ysole et d'Ellé, qui se réunissent en cet endroit, en se jetant dans la Laïta, qui a flux et reflux, et si les tanneries, autrefois considérables, n'étaient presque entièrement tombées. Il faut pourtant espérer que cette branche importante de commerce reprendra sa vigueur*. En 1753, Jean-Jacques-Ulric Englier, originaire de la ville de Saint-Gal, en Suisse, vint se fixer en cette ville, où il établit une manufacture de tannerie; il a fait venir plusieurs ouvriers allemands pour y travailler. Quimperlé est entouré de montagnes. La place royale, qui est à l'entrée de la ville, est assez belle; on voit encore avec plaisir l'escalier de l'auditoire de la juridiction royale et de là sénéchaussée, situé dans la rue du Château; au dessous de cet auditoire sont les halles, qui sont très-belles. — L'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé *, de l'ordre de Saint-Benoît, fut fondée, le 14 octobre 1029, par Alain Caignard, comte de Cornouailles, dont la sépulture se voit dans le chapitre de cette abbaye*, qui fut construite sur les ruines d'un ancien hermitage bâti par saint Gunthiern (1), où il demeura dans une chapelle qui subsistait encore à la fin du dernier siècle : elle était située dans l'endroit où l'on a bâti la maison abbatiale. Orscand, évêque de Quimper, frère du fondateur, bénit le premier abbé, qui fut saint Gurlois. — L'église de cette abbaye est d'une structure très-antique, composée en partie de l'ancien château qu'Alain Caignard donna lorsqu'il fonda cette maison; on y voit une église souterraine*, dans laquelle sont les tombeaux de saint Gunthiern et de saint Gurlois [Gurloës]. Cette abbaye, dont les autres bâtiments sont modernes, est un des beaux monastères de la province; les moines qui le possèdent jouissent, par concession des ducs de Bretagne, de très-beaux droits en cette ville, où ils sont curés primitifs des paroisses de Saint-Michel et de Saint-Colomban. — Le premier août 1088, Benoît, évoque de Nantes, abbé régulier de Quimperlé, admit à la fraternité de cette maison la duchesse Constance, qui se fit long-temps prier avant d'accepter ce bienfait; peut-être, dit un historien, parce qu'elle croyait que la communion des saints lui suffisait pour participer aux bonnes œuvres des moines, dont l'unique occupation doit être de prier jour et nuit pour tous les hommes, ou plutôt parce qu'elle savait que cette fraternité exigeait qu'elle fît à la communauté quelques riches donations, à quoi elle n'était vraisemblablement pas portée. — L'an 1090, l'argent était très-rare en Bretagne. Le duc, qui en avait un besoin pressant pour subvenir aux dépenses de la guerre qu'il faisait à Geoffroi le Bâtard, comte de Rennes, ne trouva d'autres moyens de s'en procurer que de vendre une de ses terres aux moines de Quimperlé, pour une somme de 50 livres et un cheval. — Conan III, dit le Gros, duc de Bretagne, étant à Vannes, le 6 septembre 1146, confirma la fondation de l'abbaye de Quimperlé, et lui donna l'île de Belle-Isle, à condition que l'abbé serait tenu de servir à la guerre, de faire porter une charge de pain à son armée, et d'y célébrer l'office divin. Cette communauté jouissait d'une jurisdiction très-étendue, puisqu'elle la possédait aux mêmes conditions qu'Alain Caignard. — L'an 1161, les chanoines de Notre-Dame de Nantes intentèrent procès aux moines de Quimperlé, qui possédaient depuis plus de cent ans une partie de leur église, en vertu de la donation que leur en avait faite, du consentement de Quiriac, évêque de Nantes, et du comte Hoël, la duchesse Berthe, veuve d'Alain. Ce procès fut très-sérieux, les deux partis s'excommunièrent mutuellement et ne purent s'accommoder. Les moines de Quimperlé, ennuyés d'une si longue contestation, cédèrent leurs droits à l'abbaye de Saint-Sauveur de Redon, qui en jouit plus de quatre cents ans. — Guiomark, vicomte de Léon, prétendait jouir, de temps immémorial, du droit de donner des brefs à ses vassaux, et ce droit lui était contesté par le duc Jean I. On en vint aux voies de fait : le vicomte envoya des troupes, qui brûlèrent et réduisirent en cendres le château de Quimperlé, l'an 1247, selon d'Argentré, et, selon d'autres, en 1239. — Le couvent des Jacobins fut fondé en 1255, par Blanche de Champagne, épouse du duc de Bretagne Jean I. Lobineau dit que cette princesse fit bâtir ce monastère pour des religieux de l'ordre de Saint-Dominique, qu'elle l'appela l' Abbaye Blanche, tant par rapport à son nom que pour ne la pas confondre avec l'abbaye de Sainte-Croix, qui est habitée par des moines noirs. On voit dans ce monastère une grande salle où le duc Jean III assembla ses Etats, l'an 1315.

Le Duc Jean I trouvait la situation de Quimperlé si avantageuse et si agréable, qu'il entreprit, vers l'an 1271, d'y bâtir une nouvelle ville, à peu de distance de l'ancienne, qu'il ne pouvait enlever à l'abbaye de Sainte-Croix, à qui ses prédécesseurs en avaient tant de fois confirmé la possession. Mais, pour rendre plus considérable sa ville, qu'il appela le Bourgneuf, il traita avec les moines : il demanda d'être associé à partager, moyennant certaines rétributions, les revenus de la halle, des moulins à moudre le grain et à foulon, du four à ban, et de la rente seigneuriale, appelée taille, due par les habitants. Hors ces quatre espèces de revenus spécialement exprimés, tous les autres droits, même ceux de haute-justice, demeurèrent aux moines; il y eut pourtant dans la suite un procès pour savoir qui, du duc ou des moines, aurait le droit de justice. Il fut plaidé le 12 mars 1402, dans le conseil du duc, où présidait Jeanne de Navarre, duchesse de Bretagne, tutrice du jeune duc Jean V, son fils. On ne sait pas précisément quelle fut la décision de l'affaire; mais on peut en quelque sorte la deviner par le contenu de l'aveu que rendit, l'an 1541, Daniel, abbé de Quimperlé. Cette pièce nous apprend que la justice devait se rendre dans l'audience, comme dans l'abbaye, les mardis et samedis, par les juges royaux de Carhaix, et, en leur absence, par les juges de l'abbaye. — En 1342, Louis d'Espagne, après avoir ravagé le pays de Guérande et des environs, vient avec sa flotte dans la rivière de Laita ou de Quimperlé, et fait mettre pied à terre à six mille hommes de ses troupes, avec ordre d'aller piller les habitants de l'endroit. Pendant qu'ils répandent la terreur à la ville et à la campagne, Gauthier du Mauni, Amaury de Clisson, Yves de Treziguidi, Landrecan de Cadoudal, du parti de Montfort, arrivent avec trois mille hommes, attaquent les vaisseaux, qu'ils trouvent sans défense, s'en emparent, et vont à la rencontre des ennemis, qui, occupés de leur butin, couraient ça et là, sans ordre. De six mille qu'ils étaient il ne s'en sauve que trois cents, encore sont-ils faits prisonniers de guerre : tout le reste est tué. Louis d'Espagne se voit lui-même sur le point d'être pris, et ce n'est qu'avec beaucoup de peine qu'il arrive au camp de Charles de Blois, après avoir perdu tout son monde et abandonné sa flotte à l'ennemi. — Jean, comte de Montfort, compétiteur de Charles de Blois, mourut à Hennebon, le 26 septembre 1345; il fut porté à Quimperlé, et inhumé dans l'église des Jacobins, dans un tombeau de bronze, recouvert d'une pierre tombale, marqué d'une simple croix en relief*.— L'an 1590, Quimperlé était gardé par le duc de Mercœur; au mois de mai de cette année un détachement considérable de l'armée du roi arrive devant cette ville au milieu de la nuit, attache des pétards aux portes, et les fait sauter à la pointe du jour, surprend la ville et la pille. Le gouverneur, François du Châtel, seigneur de Mele, est obligé de se sauver en chemise; les soldats s'emparent de tout, puis vont attaquer l'abbaye de Sainte-Croix, que les habitants avaient fait fortifier, pour y déposer ce qu'ils avaient de plus précieux. La communauté est forcée, et toutes les richesses, tant des moines que des habitants, sont distribuées aux soldats vainqueurs. — En 1665, le roi érige un siège royal à Quimperlé, et par cet établissement anéantit la jurisdiction des moines. Ce siège est composé d'un sénéchal de la sénéchaussée, lequel est conseiller du roi, seul juge de police et des causes de sa majesté; d'un conseiller du bailli ou alloué, et d'un procureur du roi. — Cette ville, et particulièrement la paroisse de Saint-Colomban, était autrefois fortifiée de bons murs qui, à la prière de la communauté et du corps municipal, qui députe aux Etats, furent, par permission du roi, démolis l'an 1680; les matériaux en furent employés à la construction d'un quai qui est assez beau. Depuis cette démolition, la partie de cette ville qui était close a été imposée aux louages, qu'elle ne supportait pas précédemment. Les chefs-rentes payées au domaine du roi, sur partie de ces murs, en ont fait conserver quelques restes, qui annoncent que les deux rivières en formaient les douves. — La chapelle de Notre-Dame, dite la chapelle des ducs, est une ancienne collégiale, fondée par les souverains; tous les connaisseurs admirent la construction de celle chapelle, bâtie sur les ruines d'une église dont les restes forment la nef, et annoncent la plus haute antiquité. Depuis 1765, on y a transporté l'église paroissiale de Saint-Michel, tombée en ruines : c'est auprès de cette chapelle que sont situés les couvents des capucins et des ursulines, l'un et l'autre fondés à la fin du dernier siècle; la chapelle de Saint-Laurent, et le prieuré de Sainte-Catherine, dont l'église est de la plus grande antiquité. — Dans un cimetière de Quimperlé sont des veines de terre qui ont la propriété de préserver de la corruption les corps qui y sont inhumés.

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(1) La tradition rapporte que ce Gunthiern était un roi cambrien qui, ayant abandonné la couronne, s'était fait hermite dans un rocher de l'Ile Delpoix. Grallon, édifié par sa sainteté, lui donna, dit-on, vers 550, une portion de terre située au confinent de l'Isole et de l'Ellé, en un lieu nommé An Aurot, où il fonda un monastère. En 1678, on voyait encore près de l'abbaye la chapelle dite de Saint-Gunthiern. A cette époque, la chapelle fut démolie pour faire place à la maison abbatiale. On verra plus bas l'histoire complète de cette abbaye, qu'Alain Caignard établit, à ce qu'on croit, sur l'ancien monastère de Gunthiern.

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* Marteville et Varin. 1843. QUIMPERLE.; ville: en 1790, chef-lieu du district de ce nom; aujourd'hui cure de 1è classe, qui a absorbé les deux anciennes paroisses et en outre celle de Lothéa; sous-préfecture; tribunal de première instance; bureau de poste et relai; bureau des douanes; bureau d'enregistrement; recette particulière; direction d'arrondissement des contributions indirectes; lieutenance de gendarmerie, avec deux brigades à cheval. --- Limil. : N. Mellac; E. rivière de Quimperlé; S. Clohars-Carnoët; O. Bayz. --- Princip. víll. : Kerhor, Trélivaler, Kercadoret, Kerjoanno, Kergueblen, Kerdaniel, Quinquis, la Vi1leueuve.--- Superf. tot.3184 hect., dont les princip. div. sont : ter. lab. 108; prés et pât. 272; bois 267; landes et incultes 754; sup. des prop. bat. 30; cont. non imp. 751 (y compris foret de l'Etat de 577 hect.). Const. div. 804; moulins 5 (du Quinquis, de la Metlu, de Rosgraon, Mital, à eau ); usines 4. --- Quimperlé, jolie petite ville située au confluent de l'lsole et l'Ellé, justifie encore l'étymologie bretonne du nom de Quimper, confluent, qui semble avoir remplace le Condate d'origine plus celtique. (Voy. Rennes). Cette ville est resserrée de l'est à l'ouest entre les deux rivières, qui coulent du nord au midi, en faisant une presqu'île de la partie qu'elles embrassent. Au sud-ouest s'élève une colline dite la montagne Saint-Michel, couverte d'un autre quartier ou haute ville. Entre ces deux parties distinctes, il y a encore le quartier de Lanvignon à l'est, celui du Combout au nord-ouest, enfin au sud celui du Bourgneuf, fondé en 1271 par le duc Jean. Vue du sommet de la côte que forme à sa sortie vers Quimper la route royale de Nantes a Audierne, Quimperlé offre un coup d'œil des plus pittoresques. Ces maisons, qui semblent plonger dans les eaux dont elles sont entourées, alors que leur sommet est couronné de massifs d'arbres et de fleurs qui couvrent les collines environnantes, ces clochers qui dominent tout le paysage, forment un tableau délicieux et toujours nouveau. 

Le monument le plus remarquable de Quimperlé est la vieille abbaye de bénédictins dite de Sainte-Croix, intéressante non moins par son histoire que par son antique et curieuse église. Le lieu où elle a été fondée se nommait jadis Anaurot. Ce fut pendant le cours d'une maladie grave que fit Alain Cagniart dans le château de ce nom, qu'il fut inspiré d'y former une abbaye. Il fit venir des moines de l'abbaye de Redon, a la tête desquels fut envoyé Gurloës, qui devint le premier abbé de Sainte-Croix, fit les frais de la construction du monastère et de l'église, et la dota d'un grand nombre de domaines. Judith, sa veuve, Orcand, son frère, et d'antres seigneurs imitèrent sa libéralité. --- Gurloës mourut en 1057, et fut enterré dans l'église souterraine, ou l'on montre encore son tombeau. --- Les religieux du couvent fondèrent plus tard un très-grand nombre de prieurés. Ces prieurés étaient : Logaman et Locronan, près Quimper; Saint-Michel-des-Montagnes et Saint-Gilles-de-Pontbriant, aux environs de Carhaix; Lodivy, Quibéron, Locmaria-Kaer, au diocèse de Vannes, et Doalan, Landugen, Sainte Catherine et Notre-Dame-des-Reclus, aux environs même de Quimperlé. Des hommes distingués sont sortis de cette abbaye au Xè siècle. Tels étaient Robert, qui fut évêque de Quimper; Silmar, qui devint abbé de Landevenec, et Gurheden, qui écrivit la vie de saint Gurloës. --- Jean IV donnait a l'abbé de Sainte-Croix, par ses lettres de 1386,  le droit de faire emprisonner les moines qui lui refuseraient obéissance. François II, un siècle après, commettait l'abbé de Lantenac et le prieur de Pont-Chateau pour les réformes qui se trouveraient a faire dans ce couvent.

Cette abbaye tomba en commende en 1533, par la mort de Daniel de Saint-Alouarn, dernier abbé régulier. Parmi ses abbés commandataires, nous remarquons le cardinal
de Chatillon, qui abjura la religion catholique, et le cardinal de Retz. Vers l'an 1680, cette communauté reçut parmi ses religieux Claude Lancelot, si renommé par sa profonde connaissance de la langue grecque. C'est lui qui, pendant qu'il enseignait a Port-Royal, composa l'ouvrage connu sous le titre des Racines grecques. Il vint finir ses
jours à  l'abbaye de Sainte-Croix.

L'église de Sainte-Croix, dont les caractères architectoniques appartiennent au style roman primitif, est aussi ancienne que le monastère lui-même. Elle présente dans sa disposition générale quelques rapports avec les églises bizantines, rapports qui se rencontrent ailleurs, dans des temples placés sons la même invocation, à l'abbaye de Charroux, par exemple, et qui peinent passer pour une imitation ou réminiscence de l'églíse du Saint-Sépulcre. C'est une construction de plan circulaire, cantonnée de quatre croisillons on appendices ajustés de manière à présenter dans leur ensemble la forme d'une croix. Le centre de cette circonférence est cerné par quatre piliers dont la disposition forme une deuxième enceinte, laquelle est couronnée d`une espèce de calotte. L'aire couverte par ce petit dôme est plus élevée que le reste des nefs, et plus basse néanmoins que le chœur, qui la domine d'environ six degrés. Ces détails suffisent pour faire reconnaître que l'église de Sainte-Croix sort tout a fait des types usités dans nos constructions religieuses. Les nefs et les croisillons sont voûtés en berceau. Diverses circonstances de détail portent à penser que ces voûtes ont été ajoutées une cinquantaine d'années après la construction de l'édifice. C'est dans ce travail qu'a consisté principalement la reprise faite pendant la période romane dont l`extérieur présente des traces, et dont on rencontre cette note succincte dans la chronique du monastère, sous la date de l'an 1083 : Restoratio ecclesiae Sanctae Crucis. Il n'est pas question en tout ceci du croisillon ou aile du nord. Cette partie a été refaite en 1476, sous la prélature de l'abbé Guillaume de Villeblancbe, dont on remarque les armes dans la voûte.  Le parement intérieur du galbe de l'ouest est décoré d'un beau placage de sculptures exécutées avec soin en pierre de Taillebourg, sous l'abbé Daniel de Saint-Alouarn, et retouche en 1723. Ce bas-relief représente un Christ au milieu des nuages. Ses pieds reposent sur un globe, et quatre anges l'adorent. Ce sujet principal n'est pas d'une remarquable exécution, mais il est entouré de charmantes compositions : ce sont des niches reposant sur des saillies décorées de rinceaux, de feuillages, etc., et terminées par de gracieux culs-de-lampes. Des colonnettes surmontées de leurs chapiteaux chargés de statuettes les séparent; elles ont enfin pour voûte de vastes et élégantes coquilles couronnées en guise de dais par des ornements prodigieux de détails, et dans lesquels s'encadrent huit autres statuettes désignées par des inscriptions séparées : ATRAPACE; - FORCE; - JUSTITIA; - RUDENTIA; - CHARITAS; - SPEZ; - FIDES; - VIERGE-MARIE; - mélange bizarre de latin et de français. --- Au dessus du tout règne une corniche très-ornée, dans laquelle on remarque huit bustes représentant des guerriers. un évêque, un pape, un empereur; figures dont sans doute les noms étaient connus Jadis. --- Aux extrémités de cette corniche sont deux dates; l'une, F 1541, - l'autre, R 1732. Elles indiquent très probablement l'époque à laquelle ce monument fut fait et restauré. Les statues des évangélistes sont les seules bonnes; les autres sont de très-médiocres exécution.

Nous ne serions pas éloigné de croire que la crypte qui couvre l'exhaussement du chœur fit partie des travaux qui furent ajoutés en l'an 1083.

Cette crypte a cessé depuis plusieurs années d'être consacrée au culte; mais récemment M. Maze, curé de Quimperlé, comprenant l'importance archéologique et religieuse
de cette construction, a sollicité du conseil général du Finistère les fonds nécessaires a sa restauration. Placée au dessous du chœur, et dans la direction de l'est a l'ouest, la
crypte qui nous occupe a 23 mèt. de longueur sur 12 m. 60 de largeur, de l`extrémité d'un transept à l'autre, et 3 met. 25 d'élévation. Elle a la forme d`une croix. On y descend par plusieurs marches demi-circulaires situées dans la partie est. --- La partie inférieure (à l'est) est de beaucoup la plus ornée : son pourtour, légèrement sphérique,
est décoré de colonnettes sur lesquelles s'appuient de petits arceaux cintrés formant saillie sur le nu de la mu-raille. Dans le vide que laissent ces arceaux existaient jadis de petites ouvertures a plein-cintre destinées à donner un peu de jour dans l' intérieur de la crypte, mais qui sont actuellement bouchées. Le milieu de la nef est occupé par six colonnes disposées sur deux rangs, trois par trois. Ces colonnes, qui soutiennent des voûtes cintrées, se composent de quatre colonnettes cantonnées en croix autour d'un pilier; puis, à 1 met. 20 du sol, elles se dégagent de celui-ci et supportent seules leurs chapiteaux, qui ne sont pas à plus de l met. 60. --- C'est entre ces colonnes que sont les tombeaux de saint Gurloës et de H. de Lesperver, abbé mort en 1434. Le premier consiste en une table de granite placée a fleur de terre, sur laquelle est la statue du saint en demi-relief. La tête, qui est nue, est surmontée d'un dais; aux pieds est un écusson supporté par deux terriers couchés. Le champ de l'écu est dégradé; le saint porte un costume de religieux et la crosse abbatiale. Ces diverses circonstances prouvent que le monument est de beaucoup postérieur à l'époque à laquelle le saint décéda. --- Le tombeau de Henri de Lesperver est en pierre blanche, et élevé de 1 mètre au dessus du sol. L'abbé y est également représenté en demi~relief, couché, nu-tete, en costume religieux et avec la croix abbatiale. On croit distinguer à ses pieds les restes d'un dragon très-mutilé. Près de la tête est une ouverture ronde dans laquelle les fidèles déposaient jadis leurs offrandes. Une autre ouverture cintrée règne dans toute l'épaisseur du monument, d`une face latérale il l`autre. On a vu dans ces deux tombeaux saint
Gunthiern et saint Gurloës; mais les armes de Lesperver (de sable, à trois jumelles d'argent posées en fasce), ne permettent pas de faire cette confusion. --- La partie supérieure de la crypte de Sainte-Croix est située a l'ouest. Élevée environ de 1 mètre au dessus de la partie inférieure, elle communique avec celle-ci par trois arcades  cintrées et quatre marches pratiquées dans la largeur des arcades. Cette partie, qui ne consiste qu'en voûtes cintrées et irrégulières, renferme cependant le chœur et le transept. Longtemps la vénération dont jouissait ce lieu attira à la crypte de Sainte-Croix la foule des pèlerins. On supposait à saint Gurloës le pouvoir de guérir de diverses maladies, notamment du mal de tête, et, pour se le rendre propice, les pèlerins apportaient a son église du beurre, du miel et du froment. On voit encore il l'un des piliers de la nef un crampon de fer auquel les malades, après avoir attaché une tresse de leurs cheveux, se l'arrachaient par une violente secousse : c'était une opération qui marchait de front avec les offrandes propitiatoires.

La tour de l'église, qui repose sur les piliers du centre, est une construction quadrangulaire dont le sommet se termine par une sorte de lanterne octogonale. Cette tour fut reconstruite, sur le plan que nous venons de faire connaître, vers l'an 1680. Ce fut vers le même temps que l'on réédifia tous les bâtiments du monastère. La maison destinée a l'abbé fut, comme nous l'avons dit plus haut, élevée sur l'emplacement de la chapelle de Saint-Gunthiern , qui occupait ce lieu plusieurs siècles avant qu'on songeât 
à le consacrer par la fondation du monastère. Cette antique chapelle avait été rebâtie une première fois en l'an 1080, et une seconde fois en l`an 1408. On remarquait dans le chapitre un sarcophage qui a été détruit en 1703, et qui était orné de la représentation en relief d'Alain Cagniart. Etait-ce son tombeau, comme le pense Ogée ? Nous ne pouvons le croire; lorsque nous lisons dans un acte de l'al›baye même de Quimperlé, cité par les bénédictins (voy. D. Morice . Preuves, tom. Ier, col. 367), en parlant de ce prince : «Sepultusque est in ecclesia beatae Mariae-Virginis, quae adjacet ecclesiae Sancti-Chorentini; in pace quiescit. ›› Ceux qui veulent qu'Alain Cagniart soit inhumé a Quimperlé répondent a l'objection tirée de ce texte en terminant la première phrase au mot ecclesia, ce qui change tout-à-fait le sens. Mais , outre qu'on ne dit guère d”un personnage décédé qu`il repose dans la paix de tel ou tel saint, nous ferons observer que dom Placide Le Duc , moine de Quimperlé , qui a écrit l'histoíre de son couvent dans le XVIIème siècle, ne s'était pas avisé de cette interprétation. Il se borne a émettre des doutes, et ne présente pas d'autre titre en faveur de la communauté que la possession même de ce monument de forme tumulaire.

Sainte-Croix est devenue  l'église de l'unique paroisse que possède aujourd'hui la ville de Quimperlé; et les bâtiments de l'abbaye sont occupés aujourd'hui par divers services publics.

La sous-préfecture, la mairie, le tribunal de première instance, la gendarmerie, l'école mutuelle, le presbytère , tout a trouvé place dans l'ancienne abbaye , remarquable par ses belles voûtes et ses riches escaliers. Seule, 1'aneienne résidence de l'al›l›é, détachée du bâtiment principal, mais y faisant suite, a été transformée en une auberge qui porte l'enseigne du Lion-d'Or. C'était la, ainsi que nous l'avons déjà dit, qu'était la vieille chapelle dédiée à saint Gunthiern. --- Sainte-Croix possédait jadis une nombreuse bibliothèque, riche en manuscrits anciens, dont plusieurs étaient ornés de curieuses miniatures. Ce trésor littéraire a été pillé et dispersé en 1793; mais M. Guillou, médecin à Quimperlé, a sauvé le cartulaire de l'abbaye, qu`il possède encore --- Voici , d'après ce Cartulaire, la chronologie des abbés de Quimperlé avant que l'abbaye fut mise en commende, époque a partir de laquelle la chronologie est très-connue très-certaine :

Gurloës ou Gurloësius, mort en 1057. - Jean , 1081.  - Vital. (On ignore l'époque de son décès.). -  Benoit, frère de Hoel , comte de Cornouailles, mort en 1115. - Haemricus, mort le 5 juillet de l'an 1130. - Helmarchus vivait encore en 1128. - Gurhandus ou Gurvandus, mort en 1131.- Adonias, en 1143. - Roenguallonus, ou Riguallonus , ou Rivallon, se démir en 1147. - Rodandus. (La date de sa mort est ignorée.). - Riokus, mort le 21 mars 1160. - Donguallonus, en 1163. - Rivallonus II se démit en 1166. - Even se démit en 1209. - Lavaricus, mort en 1211. - Daniel se démit en 1237.  - Rivallon lll, surnommé Saligog, mourut en 1239. - Even II, en 1263. - Daniel II , surnommé Broth deBels , en 1209. - Daniel III, surnomme Blanchart, déposé par ordre du pape , en 1277. - Cadiocus, mort en 1200. - Alain de Keradierne, mort en 1324. - Yves de Guillihouch, en 1381. - Guillaume, passé à l'abbaye de Redon en 1381. - Robert Pépin vivait encore en 1394. - Henri de I.esperver, mort en 1434. - Hervé Morillon , en 1453. - Guillaume Villeblanche , en 1483. - Sébastien du Pou, 1499. - Pierre de Kergus, en 1521. - Daniel de Saint-Alouarn , en 1533.

Au sud de Quimperlé, à l'extrémité du quartier du Bourgneuf, construit, en 1271 , par le duc Jean Ier, on voit l'ancien couvent des Dominicains, fondé en 1255, par Blanche de Champagne, épouse de ce prince. Ce couvent reçut aussi le nom d'Abbaye-Blanche, soit a cause du nom de sa fondatrice, soit par opposition a la dénomination d'Abbaye-Noire, donnée par les paysans au couvent de Sainte-Croix , dont les religieux étaient vêtus de noir. Plus tard, l'abbaye des Dominicains, ou l'Abbaye-Blanche, prit le nom d'abbaye des Jacobins. Elle s'appelle aujourd'hui la Retraite, du nom de l'ordre des religieuses qui y sont établies. Cette abbaye valait environ 8,000 livres de rente a son abbé commendataire. Le dernier titulaire de ce bénéfice, M. d'A\'aux, ancien sous-précepteur des enfants de France, en avait été pourvu en 1758: il n'est mort qu'en 1822.

Dom Morice nous apprend que dans le cours de l'expédition que Duguesclin entreprit contre le duc de Bretagne, à la tête des troupes françaises et des seigneurs bre-

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(1) M. de K ... nous a rapporté que ce cartulaire a été vendu récemment a un anglais.

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-tons mécontents du gouvernement (1373), Quimperlé fut battu de canons et pris par Clisson, et que Jean Ros, qui était capitaine de cette place, fut tué par Olivier de Clisson, qui ne faisait aucun quartier aux Anglais. Dans le sac de la ville, les soldats s`approprièrent un livre de l'abbaye qui contenait le martyrologe et la règle de saint Benoist. Un des chefs fit rendre ce manuscrit. Il existait encore du temps de dom Placide Le Duc, et l'on y lisait cette inscription commémorative de la reconnaissance des moines : 

«V° kalendas martis, fiat suffragium pro Malheo Rounrandi, qui fecit reddere librum istum per priorem de Landujan, qui amissus fuerat per introitum Francigetnarum in Kemperli, anno Doinini M. CCG septuagesimo-tertio ››

Peu de temps avant 17943, on lisait encore l'épitaphe de Jean de Montfort au-dessus de la chapelle de saint-Hyacinthe.

Cette inscription, qui faisait le tour de la tombe, suivant l'usage du temps, nous a été conservée par M. l'abbé de Boisbilly, mort en 1786, qui l”avait copiée sur les lieux;
c'est d'après la copie écrite de sa main que nous transcrivons ce document inédit, d'autant plus intéressant que la Révolution a renversé le tombeau :

Hic jacetJohannes, dux Britanníœ, comes Montisfortis, qui deccssit die XXe septembris, anno M. CCC. XLV. Orate pro eo

Bella sub Armoricis Bleso civília signis,
Saeva comes Janus ferro Monfortius infert,
Ut Britones quaerat : tantis ast invida cœptis
Jussit abire polum mors. Nil minus inclyta bello
Uxor tum nato rem perficit, ossaque chari hic
Conjugis ad medium majoris collocat arae.....

Il est probable que les soins de la guerre ne permirent pas à la comtesse d'élever un monument plus remarquable a la mémoire de son mari, et que les troubles qui agitèrent le règne de son fils ne lui en laissèrent pas les moyens.

ll ne reste plus aujourd'hui, au couvent de la Retraite, aucun vestige ni aucun souvenir de la sépulture du comte de Montfort. Toute trace de cette sépulture a disparu avec l'ancienne chapelle qui a été démolie, et la tradition n'apprend même pas si les restes de ce personnage, jadis si célèbre, ont été transférés dans un autre tombeau, ou s'ils reposent encore dans le sol qui les reçut en 1345.

A la fin du dernier siècle, on voyait encore a Quimperlé, sur la place au Soleil, dans la partie la plus élevée de la ville, les ruines d'une église très-ancienne, dont les cintres  hardís, les belles arcades, les colonnes, la tourelle octogone surtout, parfaitement exécutée en pierres de taille, annonçaient un monument important et une grande antiquité. Ces ruines ont été détruites en 1702. Il y avait déja plus de vingt ans que le service de la paroisse de Saint-Michel avait été transféré de cette vieille église dans celle de Notre-Dame, située à l'un des angles de la même place, et fondée par les ducs de Bretagne, postérieurement aux croisades. --- Cette église de Notre-Dame, qui est restée
sous l'invocation de la Vierge, mais qui ne porte plus que le nom d'église Saint-Michel, est remarquable par son architecture de style gothique. Presque au chevet s'élève 
une tour carrée, décorée a sa partie supérieure d'une élégante galerie de granit à arcades trilobées, et ornée d'une gargouille à chacun de ses angles. La plate-forme de cette
tour est garnie d'une balustrade de pierre finement travaillée. A chaque angle s'élève une petite tourelle en forme de pyramide octogone, surmontée d'une croix de fer. Au centre était jadis une admirable flèche couverte de plomb, qui s'élevait à une grande hauteur et couronnait dignement l'édifice. Cette flèche a été détruite; elle n'est remplacée aujourd'hui que par un toit conique en ardoises, de très peu d'élévation, et sur lequel on a placé une girouette. --- Le reste de l'édifice présente le même luxe d'architecture que la tour; des clochetons s'élèvent de tous cotés; les plus fines ciselures, les plus gracieux détails ont été prodigués. On admire surtout les portes latérales, placées aux extrémités des transepts, et précédées de porches. Le porche du nord est le plus remarquable : il se compose d'une voûte élevée, ouvrant sur la place par une arcade en ogive, dans laquelle s'encadrent deux arcades trilobées, surmontées d'une corniche. Ces deux petites arcades sont d'une légèreté extrême; elles sont séparées l'une de l'autre par un pilier de granit sculpté, auquel s'adapte vers le tiers de sa hauteur, une espèce de bénitier de pierre, surmonté d'un dais richement ciselé. L'intérieur du porche est orné de douze niches qui renfermaient autrefois les statues des apôtres. Trois de ces statues seulement ont ...

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(1) Ou Janus est un mot mal lu, ou il est une mauvaise altération de Joannes, Jean, comte de Montfort.

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... échappé aux fureurs révolutionnaires; elles ont 1 met. 35 centimètres de hauteur, et sont d'une seule pierre depuis la tête jusqu'a la naissance des pieds. Sans être irréprochables au point de vue de l'art, et quoique un peu dégradées, ces statues se font remarquer par une certaine habileté d`exécution. --- Le porche du midi est moins grand et moins orné que celui du nord; la voûte en est plus basse; l'arcade ogive qui en forme l'ouverture est vide et peu ciselée. Il y a aussi à l`intérieur douze niches, qui sont beaucoup plus simples que celles de l'autre porche, et dans lesquelles ne se trouve plus une seule statue. --- L'intérieur de l'église de Saint-Michel est sans bas-côtés; elle a un beau vitrail de couleur a l'est; toutes les fenêtres sont en ogives. Leur forme longue et étroite semble appartenir a la première période du style gothique. --- ll y a dans cette église un tableau assez remarquable représentant l'Adoration des Bergers. Le coloris en a beaucoup de finesse et d'éclat;  les têtes, les attitudes des bergers adorant Jésus-Christ dans la crèche, sont de la plus grande vérité, de la plus grande simplicité. Malheureusement l'Enfant et la Vierge, retouchés sans doute par une main inhabile, gâtent cette belle composition. --- Les religieux bénédictins de l'abbaye de Sainte-Croix étaient curés primitifs de la paroisse de Saint-Michel.

Il y a a Quimperlé un fort beau couvent d'ursulines, fondé en 1674. On y voit aussi les restes d'un couvent de capucins bâti à peu près a la même époque, et transformé
aujourd'hui en un collège. L'ancienne paroisse de Saint- Colomban, située à peu de distance de l'abbaye de Sainte-Croix, et dont les bénédictins étaient curés primitifs, avait
dû être fondée a une époque antérieure. Il n'en reste plus que quelques débris d'arcades et quelques pans de murailles.

Quimperlé était autrefois une place de guerre. Des titres anciens lui donnent la qualification de ville et château de Quimperlé. A cette époque ou avait complété les fortífications naturelles que forment l'Ellé et l'lsole à l'est, au sud et à l'ouest, par un canal creusé au nord, qui faisait tomber les eaux de l'lsole dans le lit de l'Elle, et qui formaient ainsi de la ville une île véritable. On voit encore, a la tête du pont jeté sur ce canal et nommé Pont du Goréquer, quelques traces d'une ancienne porte, et un gond de fer fortement scellé dans la muraille. --- La commune de Quimperlé possède quelques usines : une minoterie aux Gorets : une minoterie, une scierie et une féculerie au Com bout; une papeterie au Beaubois. La minoterie des Corets, qui n'a été établie qu'en 1839 ou 1840, n'emploie encore que peu de meules, mais elle est en voie de progrès. Cette usine appartient à M. Mailliet. --- Celle du Combout, appartenant à MM. Georget frères, est plus considérable; elle a sept paires de meules, mues par une force de quinze chevaux. Cette minoterie,  construite d'après les procédés modernes, produit facilement  5000 kilogr. de farine par jour. --- La scierie et féculerie du  Combout appartiennent à MM. Chassin et Crucy. Ces deux usines ont les mêmes roues motrices, qui plongent dans un cours d'eau d'une grande force. La scierie, destinée à confectionner de petites douvelles de barils à sardines, peut en produire jusqu`à 1600 par jour. La féculerie peut donner 3600 livres de fécule par vingt-quatre heures. --- La belle papeterie du Beaubois appartient à une compagnie de propriétaires, dont la plupart habitent la ville ou l'arrondissement de Quimperlé. Cette usine, dont les bâtiments sont considérables, est ordinairement mue par l”eau. Quand cette eau vient à lui manquer, ce qui arrive quelquefois, elle y supplée par une machine a vapeur de la force de douze chevaux. Cette papeterie peut produire 400 kilogr. de papier par jour. 

Il  y a plusieurs campagnes dans la commune de Quimperlé. Le l.ézardeau, appartenant à la famille du Gouedic; Keransquer, appartenant a M. de Rocquancourtç Québlin, dont M. Bréart de Boisanger est propriétaire; le Beaubois, habité par M. Duruisseau, sont de vieux manoirs plus on moins importants, mais peu remarquables sous le rapport de l'architecture. Kerbertrand, jolie maison de campagne, récemment bâtie par M. Joseph de Mauduit, se distingue par le caractère grec de son architecture, qui est princípalement d`ordre ionique. ---- Sur la lisière de la forêt de Clohars Carnoet, à une lieue environ de Quimperlé, on découvre, au milieu d'une enceinte de grands et beaux arbres, une assez vaste chapelle dédiée à saint Théa et à la Trinité; elle s'appelle Lothéa, du nom de son patron primitif. Cette chapelle a un petit vitrail colorié. Elle n'a qu'un seul bas-côté, comme les chapelles des Templiers. Cette particularité pourrait faire croire qu'elle a appartenu à cet ordre célèbre. Le souvenir ne parait pas cependant s'en être conservé. --- A peu de distance de cette chapelle, à l'entrée de la forêt, se tient annuellement un pardon, célèbre dans le pays, sous le nom de pardon des Oiseaux, ou pardon de Toulfoën. Il a lieu le dimanche de la Pentecôte, près d'un endroit appelé Toulfoën, et l'on y vend, de mémoire d'homme, une grande quantité d'oiseaux de toute espèce. Ce pardon attire un nombre considérable d'étrangers : les Lorientais surtout sont dans l'habitude de s'y rendre. Rien n'est varié, rien n'est frais et animé comme le tableau de ce pardon. Quelques riches équipages se voient a l'entrée de la foret. bne foule de toilettes somptueuses ou élégantes, depuis les modes parisiennes jusqu'aux costumes traditionnels et pittoresques des paysans d'un grand nombre de communes, se mêlent, se croisent en tous sens sous les vastes colonnades de la foret, si riches de verdures et d'ombrages, si décorées de lierres et de mousses, si remplies de fraîches brises. Des danses se forment de tous cotés : la musique d'Auber et de Rossini répond aux vieux lais bretons. Il est souvent assez tard quand on songe de part et d'autre a mettre un terme a ces plaisirs et à s'acheminer vers la ville. ---  Le cimetière de Quimperlé, jadis situé sur la place au Soleil, autour de l'ancienne église de Saint-Michel, a été transféré plus tard sur une montagne au sud-est de la ville, distante d'environ 500 mètr. On y a bâti une petite chapelle sous l'invocation de saint Avit, et un reliquaire de pierres de taille a arcades cintrées. Ces constructions n'offrent rien de remarquable, mais on voit dans la chapelle un groupe représentant Jésus-Christ au tombeau, entouré des saintes femmes, d'un prêtre et de quelques disciples. Ce groupe a été transporte de l`Abbaye-Blanche dans la chapelle de Saint-Avit. Il est très défectueux sous le rapport de l'exécution, mais il se recommande à l`attention par une certaine naïveté de trait, et par les costumes des personnages (au nombre de huit), qui sont très-exactement indiqués et qui appartiennent au moyen-age. --- Vers l'an 1680, les habitants de Quimperlé, voyant leurs murs tomber en ruines et se trouvant dans l'impossibilité de les relever, obtinrent du roi la permission de les démolir et d'en employer les matériaux à la construction d'un quai. Avant que ce quai fut embarrassé par les pierres et le sable que l'Ellé et l'Ysole y entraînent lors des crues d'eau, et qui forment des bancs, il y remontait des bâtiments charges de 50 à 60 tonneaux. Ceux de 30 tonneaux au plus y parviennent a peine aujourd'hui. La mer s'élève, au quai, dans les grandes marées, de sept à huit pieds environ.

il y a a Quimperlé, le lundi de la Passion, une foire qui dure trois jours; les autres foires ont lieu le Jeudi-Saint, le 24 Juillet, le 16 août, le 29 .septembre et le 28
octobre. --- Marché le vendredi. --- Géologie : constitution granitique. --- On parle le français et le breton. (1)

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* Daniel Delattre (2004) : Saint-Michel, Saint-Colomban, Trélivalaire, et Lothéa ... sont issus du démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Mellac.

- Saint Gunthiern aurait fondé son ermitage à Anaurot au VIè.

- Sainte-Croix possède trois seigneuries, de Quimperlé, de Callac, et d'Houzillé

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Extrait de Robida, La Bretagne : Le Vieux Pont à Quimperlé

Patrimoine. Archéologie / Glad. Arkeologuiezh

seules les fenêtres ouvertes ont des liens actifs

Mégalithes et tumulus  
Dolmen de Roscaquen  
La ville Ar gêr
Abbaye Sainte-Croix (1029 / 1862)  
Église Notre-Dame de l'Assomption ou de Saint Michel (XIVè - XVè)  
Église saint Colomban (XIIè - XVè)  
Église Notre-Dame de l'Assomption (XVè)  
Église saint Théa (XVIè-XVIIè-XXè)  
Chapelle saint David (XVè - XVIè)  
Monastère des Ursulines. 

Cloître. Chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (1667)

 
Croix de Landvidarch (1523)  
Château de Québlen (XVIè-XVIIIè-XXè)  
Manoir de Keransquer (XVIè-XVIIè)  
Manoir de la Villeneuve (XVUè-XVIIè)  
Château de Lézardeau (XVIIè-1852)  
Hôtel Le Flô-de Branho (XVIIè)  
Hôtel de Brémond-d'Ars (1876)  
Manoir de Villeneuve-Braouic  
Halles (1886)  

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Étymologie / Gerdarzh : kemper ( = confluent) + Ellé (nom de la rivière Ellé). Quimperlé est située au confluent de l'Ellé et de l'Isole.

* M.N Bouillet (1863) : jadis Quimper-Ellé

* Bernard Tanguy (1990)  : 'Villa Kermperlegium, v. 1050; Kemper, v. 1050; Kemperele, v. 1050; Kemperelle, 1146; Kemperele, 1364; Kemperle, 1462"

Située au confluent de l'Ellé et de l'Isole, la ville a pris le nom de Kemper Elle "confluent de l'Ellé"

* Erwan Vallerie (1995) : & CLA Anauroth scilicet Kemper X1° _ MOR Kemperlensem 1038 _ TAN Villa Kemperelegium c1050 . LOB Camperelegio 1135 . MOR Kimper 1160; MOR Kernperele 1220 . MOR Kemperle 1239 _ MOR Kemperle 1267 _ MOR Kuemperele 1275 _ MOR Kemperle, Kemperele 1304 _ MOR Kimperle, Kemperele, Kemperle 1343 _ MOR Kemperele 1354 _ AJ4 Kampperle 1366 _ ACR Kemperele 1368 _ SCB Keremperle 1371 _ MOR+LOB Kamper1le 1375 _ MOR Kemperle 1384 _ MOR Kimperle 1395 _ MOR Kemperele, Kemperle 1415 _ MOR Kimperle 1423 _ MOR Kemperle 1425 _ MOR Quemperle 1442 . MOR Kemperle 1451 _ SVP Kemperleyo 1453 _ MOR Kaemperelleyo 1480 _ ACR Kemperle 1516 _ MOR Kimperle 1533 _ TOR Kemperelle 1536 _ HRD Querperle 1630 _ CDB Quinperle 1654 _ CHA Kèmperle, Quimperle 1709

Personnes connues Tud brudet
Michel Auffret

miseur de Quimperlé en 1620

Mikael Aofred

mizer Kemperle e 1620

Pierre Auffret

bailli de Quimperlé en 1696

Pêr Aofred

belif Kemperle e 1696

Pierre-Hyacinthe Morice de Beaubois, dit Dom Morice

Bénédictin. Historien de la Bretagne

Quimperlé, 05.10.1693 / Paris, 14.10.1750

Per-Yasent Morice de Beaubois, anvet Dom Morice

Beneadad. Istorour Breizh

Kemperle, 05.10.1693 / Paris, 14.10.1750

Du Couëdic

1739-1780

 
 Thomas-Charles-Armand-Nicolas Bréart de Boisanger

  

né le 20 août 1756, au château de Québlain, près de Quimperlé, 

émigré, fait prisonnier par les Républicains lors du débarquement royaliste de Quiberon en 1795, condamné à Vannes le 12 thermidor AN III / jeudi 30 juillet 1795, et fusillé.

 Tomaz-Charlez-Armans-Nikolas Bréart de Boisanger

  

bet ganet d'an 20t a viz Eost 1756, er kastell Keblen, tost da Gemperle, 

divroad, tapet gant ar Republikaned e-kerzh dilistradur ar roueeled e Kiberen e 1795, bet barnet e Gwened d'an 12 thermidor AN III / Yaou 30t a viz Gouere 1795, ha fuzuilhet.

Hervo Claude

baron; général d'empire1766-1809

 
Mathurin l'Aveugle

sonneur aveugle

1789-1859

Matilin an Dall

soneur dall

1789-1859

Hersart de la Villemaqué

 

Poète

Quimperlé, 06.07.1815 / 08.12.1895

Kervarker

Barzh

Kemperle, 06.07.1815 / 08.12.1895

u

Théodore Hersart de la Villemaqué / Kervarker

Wikipedia

Armorial * Ardamezeg

   
Auffret     Geffroy Hersart
seigneurs du Cosquer (la Vieuville), de Kerizac

"d'azur au chevron d'or, accompagné de trois roues de Sainte-Catherine de même"

"en glazur e gebrenn en aour heuliet gant teir Katellrodenn ivez en aour"

Michel, miseur de Quimperlé en 1620; 

Pierre, bailli de Quimperlé en 1696

Un lieutenant des gardes des corps du Roi en 1828

(PPC)

    seigneurs de Kerisper et de Kervégan, en Arzano; de la Villeblanche, en Saint-Caradec d'Hennebont; du Rozioù; de Quiliant, en Lesbin-Pontscorff; de Kerbastic en Guidel

"d'argent à l'aigle de sable armée et becquée de gueules, chargée sur l'estomac d'une croix pattée d'azur"

"en arc'hant e erez en sabel, krabanet ha pigoset en gwad; karget ouzh e stomog gant ur groaz pavek en glazur"

Devise / Sturienn :

Volabit sicut aquila

Yves, sénéchal de Quimperlé, anobli e,n 1653;

Catherine, abbesse de la Joie en 1599;

Quatre conseillers au Parlement de Bretagne depuis 1673.

(PPC)

 

Vie associative Buhez dre ar gevredadoù
Jumelage avec Liskeard, GB

Gevelliñ gant Liskeard, Breizh-Veur

Jumelage avec Geilenkirchen, Allemagne

Gevelliñ gant Geilenkirchen, Alamagn

Communes du canton de Quimperlé Parrezioù kanton Kemperle
Baye Bei
Clohars-Carnoët Kloars-Karnoed
Mellac Mellag
Quimperlé Kemperle
Tréméven Tremezen

Communes limitrophes de Quimperlé Parrezioù tro war dro Kemperle
Baye Mellac Tréméven

Rédéné

Guidel Clohars-Carnoët

Moëlan-sur-Mer

Sources; Bibliographie / Eien; Levrioù :

* OGEE : Dictionnaire de Bretagne; vers 1780; 

* MARTEVILLE et VARIN, 1843.

* Pol POTIER de COURCY : Nobiliaire et armorial de Bretagne. Adembannadur Editions des Régionalismes. Cressé. 2011/2014

* M.N BOUILLET : Dictionnaire universel d'histoire et de géographie. 1863.

* Adolphe JOANNE : Département du Finistère. 1878.

*  Éditions ALBIN-MICHEL : Dictionnaire des communes de France. 1970.

*  Bernard TANGUY : Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses du Finistère. 1990

* Erwan VALLERIE : Diazezoù studi istorel an anvioù-parrez. Corpus. An Here. 1995

*  Éditions FLOHIC : Le patrimoine du département du Finistère. 1998.

* Michel FROGER et Michel PRESSENSE : Armorial des communes du Finistère. Froger SA. 2001.

* Daniel DELATTRE : Le Finistère. Les 283 communes. 2004

Liens électroniques des sites Internet traitant de Quimperlé / Kemperle :  

* site officiel municipal : https://www.quimperle.bzh/

* Wikipedia brezhonek : https://br.wikipedia.org/wiki/Kemperle

* forum du site Marikavel : Academia Celtica

* Autres pages de l'encyclopédie Marikavel.org pouvant être liées à la présente :

http://marikavel.org/heraldique/bretagne-familles/accueil.htm

http://marikavel.org/broceliande/broceliande.htm

* solidarité nationale bretonne avec le département de Loire Atlantique : Loire-Atlantique

* sauf indication contraire, l'ensemble des blasons figurant sur cette page ont été dessinés par J.C Even, sur bases de GenHerald 5.

* Introduction musicale de cette page : Bro Goz Ma Zadoù, hymne national breton, au lien direct : http://limaillet.free.fr/MP3s/BroGoz.mp3

hast buan, ma mignonig, karantez vras am eus evidout va vite, mon petit ami, je t'aime beaucoup

go fast, my little friend, I love you very much

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