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England Bro-Saoz |
Leicestershire Bro Leir |
Leicester Ratae Coritanorum |
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dernière mise à jour 24/07/2021 21:36:44 |
Définition : ville d'Angleterre; chef lieu du comté de Leicestershire, sur la rivière Soar, affluent de la rivière Trent. Capitale de la cité britto-romaine des Coritani.
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Extrait de Ordnance Survey : Map of Roman Britain |
Histoire : On ne sait quasiment rien du site de Leicester dans l'Antiquité celtique, si ce n'est qu'il appartient à la tribu des Coritani et que l'étymologie du nom *Ratae laisse penser à une forteresse de forme circulaire de l'âge du Fer. Les Coritani, faisant apparemment partie de la famille des Brigantes, il y a tout lieu de penser que leurs rapports n'ont pas toujours été excellent avec leurs turbulents et envahissants voisins du sud, les Catuvellauni. Nous ne savons pourtant pas quelle a été leur prise de position politique au moment de la guerre entre les Romains et les Catuvellauni., même si à cette occasion les Brigantes semblent avoir opté pour une neutralité plutôt favorable aux Romains. Le lieu fait son entrée dans l'Histoire vers 47/48 ap. J.C, lorsque les Romains, poussant leur progression vers le nord-ouest de l'Ile de Bretagne, entreprennent le chantier de la Fosse Way, dont Ratae constitue un point important du secteur centre-nord. Ratae voit alors passer plusieurs unités des Legio IX Hispania et Legio XIV Gemina. Pas de renseignement certain non plus concernant la situation politico-militaire de Ratae au moment de la grande révolte de Boudicca, en 60/61. Il est possible, néanmoins, que la bataille qui a achevé cette guerre au profit des Romains se soit déroulée dans le secteur de Ratae. Les historiens discutent entre deux sites possibles : Leicester et Mancetter. La première trace historique tangible de Ratae date de 120/121 environ. Ratae fait d'abord partie de la province Britannia, qui a Londinium / Londres pour capitale; puis de la province Britannia Secunda, qui a Eburacum / York pour capitale, puis en 212 de la province Flavia Caesarensis / Grande Césarienne, qui a Lindum / Lincoln pour capitale. En fait, la ville prend une importance stratégique, et donc historique, à l'époque de la résistance britto-romaine face à l'avancée des Anglo-Saxons. C'est en effet cette ville qui apparaît sous le nom de Logres, en tant que capitale arthurienne. Logres / Cair Leir tombe cependant sous l:e contrôle des Middle-Angli dans la deuxième moitié du VIè siècle, et est alors inclue dans le royaume de Mercie. |
Étymologie : * Rivet & Smith, p 443 : - inscription, RIB 2244, borne milliaire de l'époque d'Hadrien : A RATIS M(ILIA PASSUUM) II - Ptolemy, II,3,II : Rate ( = Rate); Raxe ( = Rache); Rage ( = Rage); Ratai ( = Ratae); - Itinéraire d'Antonin, 4774 (Iter VI) : Ratas - Itinéraire d'Antonin, 4793 (Iter VIII) : Ratis; - Ravenna : Rate Corion. DERIVATION. This is an unusually well-recorded name which shows itself fully declined as a plural. It is a latinised form of British *ratis (probably féminine) 'earthen rampart, fortification, fort', > Welsh rhawd in beddrawd 'grave-mound, tomb; cemetery'; cognates are Irish ra(i)th ' earthen rampart surrounding a chief's résidence, fort' and Latin pratum ' meadow '. Gaulish ratin (acc.) is recorded on CIL XIII .1171 (Vieux-Poitiers, Vienne, France). The Gaulish place-names in which this word occurs for certain as a second element are Argentorate now Strasbourg (Bas-Rhin, France), Corterate > Coutras (Gironde, France) and Carpentorate (Meminorum) > Carpentras (Vaucluse, France). Other names possibly based on the same word are Ratis island > île de Ré (Charente-Maritime, France), Ratiatum > Retz in St-Pierre and Ste-Opportune-de-Retz (Orne, France), Ratiaria of the XIV Legion in Moesia. However, some of these and further names in Rat- may involve not the word for 'fort' but Celtic *ratis (masculine) 'fern, bracken', found in Welsh rhedyn, Breton raden, Irish raith, and by borrowing Basque iratze; see Whatmough DAG 467. There was a Dea Ratis, perhaps 'goddess of the fort', worshipped at Chesters and Birdoswald (RIB 1454, I903); possibly the Dea Latis at Birdoswald and Fallstcads (RIB 1897,2043) is the same, with L- resulting from mishearing. Romano-British Ratae is plural, presumably, bccause a plural sense 'ramparts (which collectively make up the fort) 'was retained. For discussion and further analogues, see Jackson in Britannia, I (1970), 78; Holder II.1075; GPN 240-41 ; Vincent 228. At Leicester there is evidence of one and possibly one other Roman fort; there was a pre-Roman settlement, but seemingly no pre-Roman fortification; hence the naming process (British name used for new Roman fort) is the same as that discussed for the Duro- names under DUROBRIVAE (1). Gelling (1978) 47 mentions a Ratby parish near Leicester, containing the enigmatic earthwork called Bury Camp; the parish name might preserve a memory of a British *Rat- name, though Ekwall's evidence in EPN would not support this. IDENTIFICATION. The Roman city of Leicester (SK 5804), capital of the Civitas Coritanorum. ----------------------- " ... il s'agit d'une forme latinisée du britonnique *ratis (probablement féminin) = rempart de terre; fortification; fort". Le romano-breton Ratae est un pluriel, probablement, parce que le sens pluriel, remparts, (qui ensemble forment un fort) a été retenu ..." ***** * Eilet Ekwall (1936 - 1980) : Legorensis civitas 803 BCS 312, Ligera ceaster 917, Ligora ceaster 942 ASC, Ledecestre DB, Legrecestra 1130 P, Leirchestre 1205 Lay. William de Malmesbury, Gesta Pontificum, dit que Leicester était appelée 'a Legra fluvio'. "Leicester est sur la rivière Soar, mais Legra a pu être un nom de remplacement ou plutôt le nom de l'affluent sur lequel se trouve Leire. L'ancien nom de cette rivière peut alors avoir été le même que celui de Loire en France (gaulois Ligeris). Mais Leicester ne peut pas être ' le fort romain sur la rivière Legra'. Les formes premières suggèrent comme premier élément un nom tribal dans le génitif pluriel, le Vieil-anglais Ligore ou le même, qui pourrait signifier ceux qui sont installés près de la rivière Legra. La forme Vieil-anglais du nom de rivière a pu être Ligor ou Legor. Leicestershire est Lægreceastrescir en 1087, Leþecaestrescir en 1124 ASC (E), Ledecestrescire DB". * Selon K. Jackson, The Gododdin p 7, n 1: " la tentative ... de faire dériver le premier élément du nom de Leicester, et de l'identifier dès le départ avec le royaume anglo-saxon de Middle-Anglia, n'est pas soutenable du point de vue philologique". ***** * A.D Mills (1991 - 2003) : "Ligera ceaster early 10th cent.; Ledecestre 1086 (DB). 'Roman town of a people called Ligore'. Tribal name (of uncertain origin ans meaning) + OE ceaster". ***** JCE : Il me semble que l'évolution des affaires politico-militaires en Ile de Bretagne permettent de répondre en partie à la question. Londres est devenue capitale de Bretagne romaine à partir du moment où le gouverneur s'y est installé, probablement dans les années 70-80 (Petilius Cerialis, Julius Frontinus, etc). Elle l'est restée jusqu'en 525-530, c'est-à-dire jusqu'au moment de sa prise par les germaniques. Les Bretons se sont alors repliés sur ce qu'il est convenu d'appeler en langage moderne et édulcoré (car il s'agit en vérité d'une hypocrisie et d'un aveu d'échec), une deuxième ligne de défense, dont Leicester est devenue la place essentielle. Le nom Lloegr désigne en langue galloise l'Angleterre dans son ensemble (hormis le Pays de Galles et le Cornwall). Il correspond au nom de Logres, des Romans arthuriens. ***** ibid. : Il arrive parfois que les villes changent de nom. C'est le cas de Leicester qui nous offre deux formes anciennes : - Ratae : du celtique *ratis, qui signifie fort, retranchement, endroit clos par un talus ou un mur, et que l'on retrouve fréquemment en Irlande sous la forme Rath (variante Raw), en composition dans des noms de lieux comme Rathbane = le Fort Blanc, Rathmore = le Grand Fort ... On en trouve aussi sur le continent, comma à Ratisbonna, en Bavière, et Rezé < Ratiate, sur la Loire, sur la rive opposée à Nantes. Cette même racine sert en langue bretonne à désigner l'enclos d'un cimetière : Bered, ar Vered : Bez = tombes; red < *ratis = enclos. - Legorensis Civitas : nom tiré probablement de celui du cours d'eau près duquel la ville est assise. La forme bretonne de Geoffroy de Monmouth n'est pas mauvaise. On sait en effet que Liger a donné, en plus du nom de la Loire, d'autres hydronymes comme Léguer, fleuve qui passe à Lannion, et dont la phonétique bretonne est restée figée dans le nom de commune Ploulec'h = "plebis Legor-ensis", ou encore dans Liger (prononcer à la francaise : lijé), rivière affluente de la Bresle. On s'aperçoit localement à Lannion, que les non celtisants ont du mal à prononcer la gutturale bretonne c'h; qu'ils remplacent alors souvent par un R, en prononçant par exemple Plouler, au lieu de Ploulec'h. C'est, me semble t-il, le même processus que pour Kaerleir qui, à partir de Caer + Leg(u)er, aurait dû aboutir à Kaerlec'h ou à Kaerliz. La forme bretonne moderne aurait donc pu être Kerlec'h, ou Kerliz. On aurait peut-être à analyser par comparaison l'évolution en Kerliz et la forme donnée par certains auteurs pour Londres : Kerluz.
Formes bretonnes anciennes : - Nennius : Cair Lerion. - Geoffroy de Monmouth : Caer-Leir; Kaerleir. - Jésus Collège : Kaer-Lur. |
Sources : * Eilert EKWALL : The Concise Oxford Dictionary of English Place-Names. Clarendon Press. Oxford. 1936. 1940. 1947. 1950. 1960. * ALF RIVET & Colin SMITH : The Place-names of Roman Britain. Batsford Ltd. 1979 - 1982 * A.D MILLS : Oxford Dictionary of British Place Names. Oxford University Press. 1991 - 2003. - envoi de : Leicestershire Libraries & Information Service; 19.07.1982 - contribution (in memoriam, 2001) du Père Thuriaw - Le Mentec en ce qui concerne l'évolution possible du nom vers le breton moderne. |
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