<<<    page précédente

retour au sommaire de la Genèse

page suivante   >>>

Avant-propos

 

" ... Et je n'ai jamais remarqué non plus que, par le moyen des disputes qui se pratiquent dans les écoles, on ait découvert aucune vérité qu'on ignorât auparavant; car, pendant que chacun tâche de vaincre, on s'exerce bien plus à faire valoir la vraisemblance, qu'à peser les raisons de part et d'autre; et ceux qui ont été longtemps bons avocats, ne sont pas pour cela, par après, meilleurs juges."

René DESCARTES.

(Discours de la Méthode)

 

' On n'a pas besoin de savoir cela ! '

 

            Voilà en substance ce qui m'a été répondu par un responsable culturel de Bretagne (?) quand je lui expliquais pourquoi je m'intéressais à la recherche de la trajectoire suivie par Maxime pour passer d'Ile de Bretagne en Gaules avec son armée au printemps 383. Bien curieuse attitude, ai-je le droit de penser, de la part de quelqu'un qui est supposé en charge de transmettre l'héritage culturel d'un pays. Mais il est bien vrai aussi que l'expérience a déjà prouvé - et continue de prouver - que lorsqu'une vérité ou une question dérange, il se trouve toujours des gens pour tenter de faire l'impasse afin de ne pas avoir à remettre en cause le confort de leurs habitudes et / ou de leurs idées reçues, c'est-à-dire, avant tout de ne pas avoir à se remettre en cause eux-mêmes. Pour moi, cette attitude peut simplement se résumer ainsi : injure à l'Histoire, malhonnêteté intellectuelle, obscurantisme, négationnisme, mépris de l'Humanisme.

            J'aimerais que l'on me précise en quoi cet épisode de l'histoire de Bretagne serait méprisable ? Serait-ce que, parce que trop éloigné de nous, il aurait perdu tout son intérêt ? Serait-ce que sa portée n'aurait été que du niveau d'un détail sans importance ? Ou bien serait-ce que l'on se serait à ce point trompé dans son analyse qu'il nous faudrait maintenant éviter à tout prix d'avoir à en reparler ?

            Quand on parcourt les publications faites sur les recherches à propos des origines de la Bretagne armoricaine, on se rend compte que certains auteurs ont rattaché directement la création de notre pays à cette expédition de Maxime. Ont-ils tort, ont-ils raison ? Nous aurons l'occasion d'en reparler. Toujours est-il que le seul fait de faire dépendre un évènement de l'autre ne constitue ni plus ni moins qu'un acte de naissance de la Bretagne armoricaine. Certaines familles bretonnes vont même jusqu'à rattacher leurs origines à cette expédition (1) . On a le droit d'en penser ce que l'on veut. Que l'on qualifie cette quête de mythique ou qu'on la considère historiquement fondée, il n'en reste pas moins que cette expédition a eu lieu. Or, il faut l'affirmer avec force, un fait comme celui-là n'est pas négligeable dans l'histoire d'un pays ! Car, tout bien réfléchi, qu'ont donc fait tous ces chercheurs qui depuis plus de deux cent ans ont fouillé sans relâche l'Histoire de Bretagne à la recherche de leurs racines, qu'ils l'aient fait de façon scientifique, philosophique, linguistique, ou même métaphysique si ce n'est, chacun selon sa sensibilité et son inspiration, la recherche de ce lien, de cette filiation, entre l'Ile de Bretagne, unique Bretagne de l'Antiquité, et notre Bretagne actuelle, la Bretagne armoricaine (2). Cette quête n'a pas été, n'est pas, ne doit pas être, et ne devra jamais devenir l'apanage ni la propriété exclusive d'une poignée d'initiés, dont beaucoup ne sont que des pseudo-géniocrates auto-encensés, qui se croiraient investis du droit de décider de la divulgation ou non des éléments de notre histoire nationale. Cette quête de l'identité bretonne appartient à la Nation bretonne toute entière, qui a le droit de tout savoir de ce qui lui appartient. Comment un Breton, aimant l'histoire de son pays, et soucieux de l'image de celui-ci, pourrait-il avoir du dédain pour l'Acte de naissance de la Bretagne ? Bien plus qu'un contresens, il s'agit là d'une absurdité intellectuelle totale, d'une injure ... d'une bêtise.

            Dans cette recherche ininterrompue de la création d'une Bretagne en Armorique, cette expédition militaire de Maxime et de ses légionnaires bretons à travers la Manche constitue en fait le cordon ombilical, c'est-à-dire le lien qui unit les deux Bretagne, la Grande et la Petite. Il est donc non seulement normal, mais indispensable, pour que cette étude de nos origines soit aussi complète et aussi honnête que possible, qu'elle associe aussi l'étude de cette traversée de la Manche à tout le contexte géopolitique de cette époque, que nous soyons d'accord ou pas avec la précision des recherches faites pour y parvenir. Pour un historien digne de ce nom, le principe éthique de base est que rien n'est à négliger, rien n'est à laisser de côté, que tout renseignement, toute précision, vu sous tous les angles différents et possibles, a de l'importance et doit être mis à la connaissance du plus grand nombre. Seulement alors il aura respecté et rempli sa mission; seulement alors il aura le droit de se prétendre historien. Le reste n'est que vaine rhétorique.

            Ma réponse est donc parfaitement claire et sereine :

" Si ! Monsieur, ne vous en déplaise,

On a aussi besoin de savoir cela !"

 

 

Quand l'incompréhension crée la Légende

 

            La proclamation de Maxime en Ile de Bretagne est un fait historique réel, incontestable et incontesté de la part de tous les historiens. Nous en avons largement assez de preuves écrites et archéologiques pour nous permettre d'être parfaitement à l'aise dans cette affirmation. Mais comme le propre d'une île en général, et par conséquent de l'Ile de Bretagne en particulier, est d'être entourée d'eau, il fallait bien à Maxime traverser l'Océan, représenté ici par la Manche, afin de gagner le continent (3). La trajectoire qu'il a suivie n'a jamais été réellement étudiée. Il faut dire que les documents à ce sujet sont maigres, quand ils ne sont pas contradictoires. On ne sait pas dans quel port de (G)Bretagne il s'est embarqué, et le port de Gaule dans lequel il a débarqué nous est nommé seulement dans la Vie de Saint Goueznou, document qui date de 1019, c'est-à-dire qui est postérieur à l'évènement lui-même de 636 ans, sous la forme Portus Caluosus, ou Portus Calvosus, port qui jusqu'à présent n'a jamais fait lui non plus l'objet d'une étude approfondie et qui de toute façon n'a jamais été identifié en Bretagne armoricaine (4).

            Ce faisant, en associant le thème de l'expédition de Maxime à celle de la création d'une petite Bretagne en Armorique, et au fait que Saint Goueznou est un saint breton traditionnel, il n'a pas manqué de propositions pour essayer d'identifier ce port, selon une logique toute simple, à des sites de la côte nord de notre Bretagne armoricaine, à commencer comme il se doit par un hypothétique Port Chauvaux, attribué semble t'il à René Kerviler (5). Louis Kervran affirme qu'il s'agit de l'embouchure de la Rance. Ogée fait à Maxime mettre pied à terre à l'embouchure de la Vilaine, mais il est contredit par A. Marteville, son continuateur (6). On le voit aussi débarquer selon Jacques Cambry au port de Saliocan près de la baie de Morlaix. Sans préciser le nom de Saliocan, A. Chaboseau insiste sur le site de Roscoff, tandis que Goulven Pennaod parle de Sibiril (7). Cette dernière tradition est liée à l'existence, sur la commune de Plougoulm (Plebis Columbae), d'un Château Mériadu, identifié au Castellum Mériadoci (8), à savoir le château supposé de Conan Mériadec, beau-frère et bras droit de Maxime lors de son expédition, et premier roi historico-légendaire de Bretagne armoricaine (9). Mais l'emplacement du port de Saliocan lui même est controversé car d'autres auteurs, à la suite de Mr de Robien, le voient plutôt à Porz-Liogan, entre la Pointe Saint-Mathieu et le Conquet (10). Cambry en parle également à la page 201, attribuant le nom de Staliocanus à Ptolémée. Mais il est contredit à ce propos par Fréminville qui écrit sans détour que '... tout est faux ou forcé dans l'étymologie que donne ici Cambry'. Quelle ambiance !

            Finalement, nous en sommes réduits pour l'instant aux conclusions de Louis Pape : "La question (de Staliocanus) reste entière" (11) et de Patrick Galliou "là encore, les incertitudes sont nombreuses" (12). Ceci ne peut que contribuer à nous laisser perplexes et dubitatifs sur l'identification de ce port qui joue à l'Arlésienne, introuvable sur la côte nord de notre Petite Bretagne avec le Portus Caluosus / Calvosus cité dans la Vie de Saint Goueznou.

            Ce qui est certain cependant, c'est que le nom de Saliocan / Staliocan ne ressemble guère, ni de près ni de loin, à celui de Portus Caluosus / Calvosus. Et de toute façon, on peut mettre les partisans de l'un ou l'autre site au défi de s'emparer de Rennes (13), à partir de leur port présumé, dans la journée même du débarquement. Même à cheval, dans aucun des cas de figures proposés, cela n'est pas possible ! Seule, dans ce cas, l'hypothèse de l'embouchure de la Rance resterait plausible. Mais il leur faudrait de plus expliquer la résistance opposée par des Francs (14) le jour même du débarquement, ce qui nécessite des preuves d'implantation franque dans les secteurs proposés avant la fin du IVè siècle. Il leur faudrait aussi expliquer de façon rationnelle la résistance des Armoricains et des Aquitains (!) à Conan Mériadec lorsque Maxime se trouvait déjà entre Paris et Trêves, alors que l'on croyait ces derniers déjà soumis, voire même des alliés (15).

            Surtout, le fait de ne pas bien comprendre l'évènement en question ou de ne pas trouver la réponse dans l'immédiat ne signifie pas pour autant que cet évènement ne soit, comme on a pu le lire parfois qu'un tissu de fables, et n'autorise pas non plus à qualifier les textes anciens de galimatias, pas plus qu'il n'autorise à changer les noms des personnages historiques pour essayer d'expliquer une prétendue confusion entre plusieurs d'entre eux. C'est là une solution de facilité qui a malheureusement un peu trop servi en Bretagne et dont il serait urgent de savoir se débarrasser. Le compétiteur et vainqueur de Gratien s'appelait bien Maxime, et non Maxent, ni Maxence ni Maximien ! (16)

 

 

Quand la Légende étouffe l'Histoire

 

           De toute façon, on pourra disserter aussi longtemps que l'on voudra sur cette question sans jamais trouver de réponse satisfaisante, puisque ce raisonnement est entaché dès le départ d'un manque total de réalisme en matière de stratégie militaire et d'une profonde méconnaissance de la géopolitique du Bas-empire romain. Il ne suffit pas de dire de façon péremptoire que Maxime a débarqué à tel ou tel endroit du littoral nord de la Bretagne actuelle pour que cela soit vrai de facto et que le sujet soit clos. Encore faudrait-il essayer de dire aussi d'où il venait, par quel moyens, et surtout où il allait. On a bien la preuve, par les commentaires qui ont pu être faits sur cette expédition, que les chercheurs n'ont pas su prendre le recul nécessaire vis à vis de l'évènement lui même, qu'il n'ont pas su se transporter à l'époque de l'évènement, et que leur esprit d'analyse a été et est resté bloqué par la focalisation faite sur la Petite Bretagne actuelle.

 

 

Le réalisme n'est pas l'antinomie de l'imaginaire

 

            En l'occurrence, l'unique but de Maxime était de s'emparer du pouvoir impérial en Occident. Ses cibles étaient donc en premier lieu les principales métropoles politiques et stratégiques comme Lugdunum / Lyon, capitale civile des Gaules, et Augusta Treverorum / Trèves, quartier général des forces d'Occident pour ensuite, à partir d'une base solide, pouvoir revendiquer Rome elle-même (17). Mais à l'époque qui nous intéresse, on peut déjà aussi souligner le fait que Lutecia / Paris (à partir de 358), et Samarobriva / Amiens (à partir de 367), avaient servi également à plusieurs reprises de séjour successivement à Julien, à Valentinien Ier, puis à Gratien quand ceux-ci s'occupaient de la réorganisation des défenses côtières de la Manche (18).

            Or, nous savons aussi de façon certaine et indiscutée, par des témoignages recoupés, que la confrontation entre Maxime et Gratien a eu lieu près de Lutecia / Paris (19).

            Le moins que l'on puisse dire alors, avec un minimum d'honnêteté, est qu'un itinéraire par l'extrémité ouest de l'Armorique en direction de Paris, Lyon, et Trèves, est le plus éloigné et le plus compliqué que l'on puisse imaginer en venant de l'Ile de Bretagne, sachant que l'on se trouve en pays hostile qui oppose une forte résistance qui empêche forcément d'avancer aussi vite qu'on voudrait le faire. De son côté, Gratien qui est, faut-il le rappeler, l'empereur légitime, dispose pour le moment des plus gros effectifs de l'armée et d'une bonne logistique et, bien que venant de Rhétie, avance aussi vite que l'armée de Maxime et ses Bretons. Le site de Lutécia / Paris est là pour le prouver (20). En choisissant un tel parcours par l'extrémité ouest de l'Armorique, contrairement à sa compétence militaire reconnue et fondamentalement contraire à l'intérêt d'un putschiste qui se doit d'aller au plus vite vers sa cible, Maxime aurait fait preuve là d'une réelle et véritable naïveté en matière de stratégie militaire (21).

            On comprendra bien vite que la grande erreur des historiens qui ont tenté d'aborder cette question est d'avoir pensé, ou voulu obstinément, que Maxime aurait créé le royaume de Bretagne d'Armorique, pour le compte de Conan Mériadec, son beau-frère, avant de poursuivre son expédition à l'intérieur du pays et de chercher à s'emparer du pouvoir impérial. Et c'est donc la raison pour laquelle, selon une logique simpliste, ils ont fait transiter l'expédition de Maxime par la Petite Bretagne actuelle, avant la rencontre avec Gratien à Paris (22).

            Qu'on veuille bien tout de même faire l'effort minimum de réfléchir que si Maxime n'avait pas réussi dans son entreprise, il n'y aurait même pas eu de création de Bretagne en Armorique ! Et même s'il l'avait déjà créée, celle-ci aurait été aussitôt supprimée pour cause d'illégitimité par Gratien si ce dernier avait été le vainqueur. C'est précisément cette notion de légitimité qui fait totalement défaut dans l'esprit et dans les commentaires des chercheurs de cet épisode historique, comme si cette notion politique était inconnue à cette époque. C'est faire preuve à cet endroit d'une grande méconnaissance de l'esprit politique du monde romain qui, faut-il encore une fois le rappeler, a été l'héritier, l'élève et l'admirateur constant du modèle grec classique (23). En effet, pour que les décisions de Maxime fussent légitimes, il fallait que celui-ci fût auparavant reconnu empereur par le co-empereur siégeant à Constantinople et par le Sénat, ce qui n'était absolument pas le cas au début de son épopée où il n'était ni plus ni moins qu'un rebelle. Cet aspect des choses a parfaitement été mis en évidence par Léon Fleuriot et confirmé par André Chastagnol, spécialiste du Sénat Romain (24).

            De la même façon, les chefs bretons alliés de Maxime n'étaient eux aussi, au regard des autorités légitimes, que des soldats en état de rébellion, et auraient encouru les foudres de ces dernières s'ils avaient été battus dès le début. C'est la raison pour laquelle, en toute logique politicienne, il fallait d'abord impérativement que Maxime s'emparât du pouvoir, avant d'en disposer à sa guise en toute légitimité. Il lui fallait donc d'abord gagner la bataille du pouvoir.

            D'ailleurs, les traductions du passage de l'Historia de Geoffroy relatif à la promesse de Maxime à Conan sur le champ de bataille sont faites au temps futur : 'Je te ferai roi de ce pays' (25). Ceci dit bien qu'il ne l'a pas fait roi sur le champ de bataille, car la vérité était qu'il n'était pas encore certain d'être vainqueur, ni donc d'être investi de l'autorité légale impériale. Cela veut dire clairement : 'Je te ferai roi de ce pays ... quand j'aurai pris le pouvoir'. En réfléchissant de la sorte, au temps futur, on se rend compte que Geoffroy est parfaitement conforme aux conditions politiques légales énoncées ci-dessus et aux conditions de la confrontation (26). Et pour ce faire, il fallait que Maxime allât au plus vite et au plus court, ce qui exclut d'office une trajectoire par l'extrémité ouest de l'Armorique par où, faut-il le rappeler, personne n'a jamais, dans toute l'Histoire, envisagé de descendre pour attaquer le coeur de la Gaule, ni par la suite de la France, que ce soit en direction de Paris, de Lyon, ou encore moins de Trèves ! On pourra alors se rapprocher de l'avis d'Édouard Galletier, traducteur de Pacatus, qui propose par simple intuition et simple logique de situer l'endroit du débarquement à Boulogne-sur-Mer. (27)

            Ce n'est qu'une fois reconnu empereur en Occident, par le Sénat d'une part, et par Théodose, l'empereur d'Orient, d'autre part, que les décisions de Maxime sont devenues légales et légitimes et applicables à tous les citoyens et à toutes les juridictions placés sous son autorité. C'est aussi la raison pour laquelle ces décisions ont été entérinées par Théodose à la fin de 388 après sa victoire finale sur Maxime (28). Parmi ces décisions légitimes et impériales se trouve celle qui a décidé de l'implantation d'une unité militaire issue de l'Ile de Bretagne à l'extrémité ouest de l'Armorique (29).

            La naissance de la Bretagne d'Armorique constitue par conséquent un acte officiel établi par un empereur romain dans la pleine légitimité de ses fonctions. Ceci n'est ni de la fiction, ni de la politique politicienne : c'est du Droit et de l'Histoire.

 

 

Du conflit de la rationalité et de la passion

 

                 Le travail que je propose à mes lecteurs est donc à la fois et à nouveau une continuité, une confirmation et une mise au point des diverses études d'approche que j'ai publiées auparavant et comme celles-ci se veut essentiellement un travail de recherche sur un sujet difficile et controversé, dans le but d'essayer, autant que faire se peut, d'y voir un peu plus clair dans la question de l'implantation des Bretons en Armorique. J'ai tenu à privilégier l'honnêteté et l'éthique, c'est-à-dire, bien que je sois issu moi-même de la Nation bretonne, à rester neutre et objectif dans les analyses mettant en cause des évènements et des personnes qui, parce qu'ils sont révolus depuis longtemps, doivent être respectés pour eux mêmes, et non pour l'intérêt politicien que l'on pourrait leur trouver aujourd'hui.

            Pour cela, et parce que je connais l'état passionnel qui règne en ce débat, je ne me fais par conséquent aucune illusion sur l'accueil qui sera réservé à la présente publication par les dogmatiques que l'on ne peut manquer de trouver de tous les côtés. Mais il est bien vrai que pour moi le dogmatisme comme toute autre forme d'intégrisme n'est ni plus ni moins qu'une sclérose intellectuelle qui n'a jamais servi à faire avancer la Connaissance ni l'Humanisme, bien au contraire.

            Le premier paragraphe du chapitre III traitant du concept moderne de l'Armorique et les notes le concernant pourront alors paraître polémiques et en désaccord avec le principe de neutralité exprimé ci-dessus. Cela tient au fait, précisément, que ce chapitre ne s'inscrit pas seulement dans l'explication d'un fait relevant de l'Antiquité, mais aussi dans celle d'une situation bien actuelle, totalement dépendante et tributaire d'un environnement politique détestable, provoqué par l'impérialisme jacobin, oppresseur inconditionnel des minorités nationales et professeur de fausses idées démocratiques jusqu'au dernier degré du mensonge et du mépris des Droits de l'Homme et des Nations.

            Face à cela, il faut bien avouer que les Bretons, de leur côté, ne se sont guère montrés habiles politiciens ni habiles défenseurs de leur propre identité nationale. Pour essayer de faire pendant à l'histoire de France officielle, unilatérale, dirigée et arrangée, enseignée de façon obligatoire dans toutes les écoles, y compris dans les écoles privées sous contrat, des historiens bretons ont bien cherché à expliquer selon leur manière de voir l'Histoire de Bretagne. Ils ont d'ailleurs très souvent utilisé les mêmes travers que leurs oppresseurs.

            On peut ainsi relever pour exemple (33) des prétentions qui sont loin d'être des vérités historiques. Quand tel auteur dit " Pour témoigner son mépris à la population locale, Rome inaugura le système qui devait être imité plus tard avec délectation par les rois de France puis les républiques françaises successives; ignorer l'Armorique et faire semblant d'en méconnaître l'unité territoriale et humaine. Elle l'engloba dans une vaste région absurdement baptisée 'Troisième lyonnaise'... capitale Tours !" (34), cet auteur semble faire croire qu'il existait une unité territoriale et politique armoricaine identique à la Bretagne d'aujourd'hui, qui aurait été contre son gré rattachée à la IIIè lyonnaise, à une date non indiquée, ce qui ne manque pas d'en augmenter le flou (artistique), alors que la création de cette IIIè Lyonnaise date précisément de Maxime, empereur proclamé et mis en place par les Bretons eux-mêmes sur le trône impérial, à la même époque ou celui-ci installait des Bretons en Armorique (35) ! De la même façon, quand il dit concernant Caratacos " Ils (les Romains) auraient, d'ailleurs, été rejetés une nouvelle fois à la mer par le roi gallois Caratacos sans la trahison d'une femme, reine des Brigantes." (36), il réalise en une seule fois deux contrevérités flagrantes : d'une part, Caratacos n'était pas Gallois, l'apparition de cet ethnonyme lui étant postérieure de 400 ans, mais était roi co-régnant des Catuvellauni et des Trinobantes avec son frère Togodumnos, tribus qui n'étaient pas sur le territoire de l'actuel Pays de Galles mais dans la région de Londres; d'autre part les Romains qui ont attaqué l'Ile de Bretagne n'ont jamais été rejetés à la mer, ni en 55, ni en 54 avant J-C, ni encore moins en 43 après J-C; et enfin que, contrairement à ce qui est sous-entendu, ce sont les deux princes bretons qui ont reçu deux raclées militaires successives, la première sur la Medway, la seconde sur la Tamise, à l'été 43 après J-C, et que Caratacos a été expulsé de son royaume, bien heureux de trouver refuge chez les Silures de la côte Ouest (37).

            Quant à oser dire et laisser croire que c'est "...Caratacos qui aurait introduit le christianisme dans l'Ile de Bretagne..." (38), je mets au défi cet auteur et n'importe quel autre non seulement de prouver ce qu'il avance, mais encore de nous donner seulement l'ombre d'un indice pouvant conforter ce qui ne sera de toute façon qu'une hypothèse fantaisiste. Nous sommes là en pleine uchronie. Pour mémoire, Caratacos a été conduit à Rome en 55/56 après J-C, pour ensuite disparaître totalement de l'Histoire. On ne sait même pas ce qu'il est devenu. Le seul indice le concernant est donné par Petrus Patricius qui écrit que Cartaces (Caratacos) vécut en Italie avec sa femme et ses enfants. On ne sait pas du tout s'il est revenu en Ile de Bretagne. Et bien entendu, on ne sait strictement rien d'une éventuelle rencontre avec Pierre ou avec Paul, ou avec un autre quelconque disciple du Christ (39).

            On a beau se complaire aujourd'hui dans l'habitude de prendre les empereurs romains pour des imbéciles, il me paraît peu probable qu'ils auraient, ni eux ni encore moins leur cour ni leur administration, toléré que celui dont ils connaissaient les valeurs politiques et militaires retournât chez les siens, au risque de susciter une nouvelle guerre anti-romaine en Ile de Bretagne. Il ne fait nul doute en tout cas que si Caratacos s'était trouvé dans l'Ile à peine cinq ans après, lors de la grande révolte des Iceni, on en aurait assurément retrouvé la trace chez les historiens de cette époque. Ce n'est pas le cas !

            Dans le même registre, on peut citer aussi les cas de Saint Mélaine à Rennes, Saint Clair de Nantes et Saint Paterne de Vannes, que le même auteur qualifie " très certainement ... Armoricains", mais six pages plus loin d'évêques de Bretagne (40). L'histoire a largement démontré que Vannes n'est devenue bretonne, politiquement parlant, que 195 ans après Maxime, et que Nantes et Rennes le sont devenues à leur tour 272 ans plus tard encore. Avant leur rattachement à la Bretagne, ces évêchés et leurs évêques n'étaient pas bretons, mais effectivement Gaulois-armoricains.

            Que penser ensuite du propos du même auteur qui dit, concernant les Dumnonii : "... Ils (les Bretons) peuplèrent le Nord de notre péninsule, c'est-à-dire le territoire des Coriosolites et une partie de celui des Osismii, et lui donnèrent le nom de leur pays d'origine : Domnonée", en situant vaguement le début de l'émigration 'à partir du milieu du Vè siècle..." (41), mais précise ensuite : " L'Armorique reconnaissait la suprématie des Francs, moyennant l'incorporation de la cité des Curiosolites au territoire sous souveraineté bretonne dont elle ne faisait, jusque là, pas partie. " (42) !

            De la même manière, la vérité historique est quelque peu malmenée quand il dit "A l'époque où s'organisaient ces royaumes ( = royaumes bretons, à partir du milieu du Vè siècle) des hordes germaniques encore sauvages, celles des Francs, commençaient à s'installer en Gaule, au nord de la Somme. A la fin du siècle, elles déferlèrent sur les territoires gallo-romains, les réduisirent à leur merci et en firent une possession germanique..." (43), alors qu'il est parfaitement établi que les Francs étaient déjà à cette époque installés dans une grande partie de la Gaule du nord par les empereurs romains eux mêmes depuis près de deux siècles et que beaucoup d'entre eux étaient parfaitement romanisés (44).

            Clovis en est un excellent exemple en ce qui concerne les Francs; Stylicon l'était tout autant auparavant pour les Vandales, et Alaric pour les Wisigoths. Et pour terminer, soulignons la présentation faite en page 4 de couverture qui dit à propos de la Bretagne, que "...il ne s'agissait pas de l'un de ces grands fiefs issus du démembrement du royaume franc, sur lesquels les rois cherchaient à rétablir leur autorité perdue, mais bien d'un pays libre, qui n'avait jamais fait partie du territoire des Mérovingiens, des Carolingiens ni des Capétiens". Dans ce cas, Quid de Nantes et Rennes qui, selon Waroch lui même, en 588 "... sont sujettes des fils du roi Clotaire...", conquises par la force en 851; Quid de Vannes, en 579, et des Curiosolites, en 497; Quid de Roland, comte de Rennes, et neveu de Charlemagne (le Roland de Roncevaux),

            Chose curieuse entre toutes, les Bretons que l'on nous dépeint farouchement hostiles aux Romains et aux Francs auraient émigré d'Ile de Bretagne vers l'Armorique et la Galice (45), précisément toutes deux territoires dépendant de l'Empire romain !... pour ensuite s'arranger avec Clovis à propos des Curiosolites, puis avec Childebert pour la création des évêchés de Léon et de Trégor (46) ! A cela, il faut ajouter le fait que, selon une tradition constante, les Bretons se considéraient toujours comme des romains (47) ! Cherchez l'erreur.

            Je ne pense pas en toute franchise que c'est de cette façon que nous défendrons notre crédibilité auprès de nos lecteurs ni des amis de la Bretagne. Si on a le droit de présenter l'Histoire de notre nation et de nos pays successifs sous un angle qui nous est favorable - les autres ne se privent pas de le faire pour ce qui les concerne-, on n'a pas le droit, par contre, de la tripatouiller ni encore moins de la falsifier, car ce qui peut être admis par des profanes ou par de simples amateurs ne résiste pas une seule seconde à la critique des spécialistes. Et des spécialistes, aussi compétents que nous, il y en a aussi chez les adversaires et les ennemis jurés de la Bretagne. Ou bien on fait de l'Histoire, avec un grand H comme Humanisme, et on fait alors en sorte d'être cohérent et logique dans les arguments qu'on avance, ou bien on fait de la politique à la jacobine, systématiquement dirigée, déformée, nombriliste et narcissique jusqu'à la paranoïa, et on peut alors dire effectivement n'importe quoi, pourvu que les propos soutenus aillent essentiellement dans le sens de l'intérêt politique de l'idéologie défendue par le narrateur. Mais de grâce, ne prêtons pas le flanc à la critique des détracteurs de la Bretagne qui de toute façon disposent d'outils de propagande, d'intoxication et de désinformation puissants et sophistiqués. Gardons en mémoire et comme règle d'éthique ces propos de notre compatriote Ernest Renan :          

         "Longtemps encore les applaudissements et la faveur du public seront pour le faux. Mais le vrai a une grande force, quand il est libre; le vrai dure; le faux change sans cesse et tombe. C'est ainsi qu'il se fait que le vrai, quoique n'étant compris que d'un très petit nombre, surnage toujours et finit par l'emporter" (48).

         Or, pour moi, la seule et vraie liberté est l'honnêteté envers soi-même et envers les siens et la fierté que l'on peut alors en retirer. Un homme fier n'admet pas le mensonge. Caratacos fut un homme d'une fierté exemplaire, et c'est justement grâce à elle qu'il dut d'avoir la vie sauve, parce que cette fierté le plaçait largement au-dessus de tous les autres. Il nous appartient à nous, Bretons d'aujourd'hui, d'essayer d'en faire autant.

         On comprendra ainsi, après cet exposé contradictoire des antagonismes, pourquoi il est si difficile à un historien breton de rester serein quand il traite tant de la Matière que de la manière de faire connaître l'Histoire de Bretagne, ancienne et moderne, puisqu'il lui faut à la fois se garder de l'ennemi externe, c'est-à-dire des détracteurs de la Bretagne, personnifié ici par le pouvoir jacobin et tous ses sicaires, et de l'ennemi interne, qui est la tentation de certains Bretons d'arranger l'histoire en la faisant apparaître uniquement sous un angle favorable aux Bretons, appuyée malheureusement par un penchant naturel à l'affabulation et à des croyances superstitieuses, poussant parfois jusqu'à la négation aveugle et entêtée de l'évidence, phénomène qui a pu être qualifié de syndrome du déni.

         Quoiqu'il en soit, j'espère que le lecteur saura faire la différence entre la recherche historique honnête, comme je pense que telle est ma démarche, et les manipulations politiciennes et idéologiques de l'Histoire officielle et truquée.

 

 

Sur l'Océan des incertitudes

 

           Le travail est présenté en une série de chapitres qui, bien qu'étant inter-dépendants dans le cadre de la présente étude, ont chacun leur spécificité et peuvent être traités séparément. Chacun d'eux comporte une introduction, un développement, et une conclusion qui lui est propre. Mais en vérité le sujet abordé dans chacun d'eux est tellement vaste qu'il aurait largement matière à constituer une étude ou une publication autonome.

            Je n'ai pas choisi moi-même de présenter mon étude de cette façon : c'est la matière elle-même qui s'est imposée. Je me suis rendu compte très vite en effet que contrairement à ce que je croyais être une évidence, il ne m'était guère possible dans la réalité de disposer d'études spécifiques ni développées sur certains des sujets abordés. Si je n'en n'ai guère été surpris en ce qui concerne les Bretons de l'Antiquité, et encore moins les Britto-romains (49), dont personne ou presque n'a jamais parlé de la façon que j'entendais et qui constitue une sorte d'innovation, j'ai été bien surpris, par contre, quand il s'est agi d'aborder l'étude des Francs en Gaule avant Maxime. Là, j'avoue que j'étais persuadé de pouvoir trouver des études très poussées et approfondies, compte tenu de la polarisation qui est faite sur ces derniers dans le cadre de l'histoire officielle en France. En réalité, il m'a semblé que j'étais en train de remonter au-delà de la source du mythe lui-même car, à part quelques passages consacrés aux Francs dans des ouvrages au demeurant de qualité, aucune étude spécifique ne semble leur avoir été consacrée jusqu'à présent. La plupart des ouvrages d'émulation qui en parlent ne remontent qu'à Clovis, lequel est qualifié d'ailleurs pompeusement et faussement de premier roi des Francs. Très peu d'ouvrages, en fait, parlent de l'implantation de Francs dans le nord de la Gaule, plus précisément en Gaule Belgique, à la fin du IIIè siècle, par les empereurs romains eux-mêmes. La notion de Gaule Belgique elle-même reste confuse et ne semble être bien maîtrisée que par les spécialistes du sujet. Les meilleurs ouvrages que j'ai pu me procurer sont sans conteste ceux d'Émilienne Demougeot, dont on trouvera les références dans la bibliographie (50). En conséquence de quoi il m'a fallu aussi développer un thème sur les Francs, tant bien que mal, dans son concept géopolitique et géographique des IIIè et IVème siècles. Il ne faut cependant y voir qu'une approche bien incomplète, car il y a en ce domaine encore beaucoup de travail de recherche à effectuer, ... à condition de le faire de façon objective et sans parti pris !

            Ce qui est démontré en ce qui concerne les Francs, c'est que leur implantation en Gaule Belgique, par des empereurs romains eux-mêmes, est bien plus précoce et antérieure aux dates couramment données, et que beaucoup d'entre eux, que l'on qualifie un peu trop facilement de barbares, agissaient en fait en défenseurs de l'Empire souvent de façon meilleure et plus honnête que beaucoup de Gallo-romains peut-être trop civilisés pour être courageux. La preuve, c'est que ces Francs n'hésitaient pas à se battre et à mettre leurs vies en péril quand au premier danger, bon nombre de citoyens qu'ils s'étaient engagés à défendre, prenaient leurs jambes à leur cou, abandonnant femmes et enfants à leur sort.

            Le chapitre le plus délicat aura sans conteste été celui de traiter de la Notitia Dignitatum car en ce domaine les preuves archéologiques incontestables se font toujours attendre et les avis des historiens divergent aussi bien sur la date de la rédaction de ce document que sur la réalité de ce qui y est décrit. Ceci est d'autant plus délicat que l'épopée de Maxime se situe justement à la charnière des IVè et Vè siècles. Alors la question, importante et fondamentale qui pour nous reste posée est la suivante : la Notitia est-elle antérieure, contemporaine, ou postérieure à Maxime ? Y avait-il des Martenses à Alet, des Francs à Rennes, des Maures chez les Vénètes et les Curiosolites avant Maxime, ou bien sont-ils postérieurs à celui-ci ? Ou bien, suprême subtilité, ne serait-ce pas Maxime lui-même qui les y auraient été implantés ? (51)

 

 

Hommage à un ami que je n'ai jamais rencontré

 

            Je ne peux clore ce petit Avant-propos sans faire une mention spéciale de Léon Fleuriot (52).

            En effet, à partir du moment où dans le milieu des années 1970 j'ai commencé à m'intéresser de très près à l'histoire nationale des Bretons et à essayer de comprendre l'énigme de leur implantation en Armorique, je me suis rendu compte que les mentalités dans le monde des historiens de Bretagne étaient en train d'évoluer rapidement dans le sens d'une meilleure connaissance de l'époque du Bas-empire romain, et cela grâce en grande partie à l'énorme travail et à la clairvoyance discrète de Léon Fleuriot.

                 Je n'ai pas eu la chance de connaître Léon Fleuriot, mis à part à travers deux petits courriers qu'il m'avait adressés en réponse à des questions écrites que je lui avais posées. Son ouvrage sur les Origines de la Bretagne a été révélateur pour beaucoup d'entre nous car il nous présentait, à nous Bretons, une nouvelle façon d'aborder l'histoire de notre Pays et de notre Peuple, étayée par des documents et des analyses qui contrastaient par leur précision et leur objectivité avec les affirmations aventureuses et gratuites de nombreux historiens qui l'ont précédé. Tout le monde à l'époque a apprécié la sortie de ce livre, et ils ont été peu nombreux ceux qui en ont fait des critiques, si ce n'est sous forme laudative dans le cadre de conférences ou pour agrémenter de citations des ouvrages à paraître.

            Et pourtant, dans ma petite étude intitulée Kavell ar Vro, Le Berceau de la Bretagne armoricaine, je me suis permis de prendre le contre-pied de Léon Fleuriot, sur le cas très particulier du lapsus existant entre l'acceptation d'un territoire breton compris entre le Grand-Saint-Bernard, Étaples, et la Pointe Saint-Mathieu, d'une part (53), et d'autre part le fait qu'il dise qu'en 497, en accord avec Clovis, le territoire des Bretons s'est accru de la cité des Curiosolites (54). Il me semble qu'il a forcément une contradiction fondamentale entre ces deux affirmations. En effet, et de façon fort simple à comprendre, si les Bretons n'étaient pas les maîtres de la cité des Curiosolites avant 497, a fortiori ne pouvaient-ils pas l'être au-delà et encore moins jusque dans les Alpes ! En conséquence de quoi il fallait bien les chercher à l'ouest du territoire de ces Curiosolites, c'est-à-dire dans l'ancienne cité ossisme, les délimitations du territoire breton représentant alors seulement une partition de cette ancienne cité gauloise.

            Faut-il croire que j'aie été le seul à déceler cette contradiction ? Toujours est-il qu'après avoir reçu cette remarque de ma part, Léon Fleuriot m'a simplement répondu que mon étude allait dans le bon sens. La seule chose qui l'intriguait cependant et qui provoquait sa réserve était de trouver une explication logique à la présence des Bretons à Bourges avec Riothame en 469 (55), ainsi que l'énigmatique Legio Britannica stationnée à proximité d'Orléans en 533 (56). La première de ces questions a été résolue dans le cadre de l'étude Emgann Karaes; pour le seconde, on se pose encore la question aujourd'hui !

           Léon Fleuriot était à mes yeux l'exemple même de l'historien compétent, intègre et ouvert, humaniste véritable, et l'on comprendra pourquoi j'aurai toujours le regret de n'avoir pas eu la chance de le connaître.

 

Le but du monde est le développement de l'esprit,

et la première condition du développement de l'esprit, c'est sa liberté.

Ernest Renan

(Souvenirs d'enfance et de jeunesse)

 

Jean-Claude EVEN

Lannuon. 1993 - 1999

(le texte original de cette introduction a été revu et corrigé en 1996-99,

après la publication d' Emgann Karaes)

 

Copyright

*******

Toute reproduction, par quelque moyen que ce soit, y compris par les moyens

informatiques, est strictement interdite sans l'autorisation de l'auteur. Seuls sont

autorisés des extraits aux fins de citations ou d'exemples sous réserve qu'il soit fait

mention de leurs origines.

Jean-Claude EVEN

11. Hent Plouber. 22300. LANNUON.

Breizh / Bretagne / Brittany.

(Pellgomz : 02.96.37.03.60. Pellizerez : 02.96.37.47.81)

E-mail : MARIKAVEL@wanadoo.fr

Diskleriet hervez al lezenn / Dépôt légal : Miz Kerzu / Décembre 1999

N° ISBN : 2.909252.13.2

Pep gwir miret strizh

Tous droits réservés. All rights reserved.

Mis en place sur Internet à partir du 09 avril 2001

<<<    page précédente

notes de l'avant-propos

page suivante   >>>

Retour en tête de page