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Barenton

 

Extrait de : Les Romans de Chrétien de Troyes. Édités d'après la copie de GUIOT (Bibl. nat. fr. 794). Tome IV. Le Chevalier au lion (Yvain). publié par Mario ROQUES. Librairie Honoré Champion. Paris. 1982. Réimpression de l'édition de Paris, 1980.

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v- 357-422 (F-. 357-422)

Mes se tu voloies ale

ci pres jusqu'a une fontainne, 

n'en revandroies pas sanz painne, 

se ne li randoies son droit.

Ci pres troveras or en droit 

un santier qui la te manra. 

Tote la droite voie va,

se bien viax tes pas anploier, 

que tost porroies desvoier : 

il i a d'autres voies mout. 

La fontainne verras qui bout, 

s'est ele plus froide que marbres. 

Onbre li fet li plus biax arbres 

c'onques poist former Nature. 

En toz tens sa fuelle li dure, 

qu'il ne la pert por nul iver.

Et s'i pant uns bacins de fer a une si longue chaainne

qui dure jusqu' an la fontainne. 

Lez la fontainne troverras

un perron, tel con tu verras ; 

je ne te sai a dire quel,

que je n'en vi onques nul tel ; 

et d'autre part une chapele petite, 

mes ele est molt bele. 

S'au bacin viax de l'eve prandre 

et desus le perron espandre,

la verras une tel tanpeste

qu'an cest bois ne remanra beste, 

chevriax ne cers, ne dains ne pors, 

nes li oisel s'an istront fors ;

car tu verras si foudroier, 

vanter, et arbres peçoier, 

plovoir, toner, et espartir, que, se tu t'an puez departir 

sanz grant enui et sanz pesance, 

tu seras de meillor cheance

que chevaliers qui i fust onques". 

Del vilain me parti adonques qu'il i ot la voie mostree. 

Espoir si fu tierce passee,

et pot estre pres de midi, 

quant l'arbre et la fontainne vi. 

Bien sai de l'arbre, c'est la fins, 

que ce estoit li plus biax pins 

qui onques sor terre creüst.

Ne cuit c'onques si fort pleüst 

que d'eve i passast une gote, 

einçois coloit par desor tote. 

A l'arbre vi le bacin pandre, 

del plus fin or qui fust a vandre 

encor onques en nule foire. 

De la fontainne, poez croire,

qu'ele boloit com iaue chaude. 

Li perrons ert d'une esmeraude 

perciee ausi com une boz,

et s'a quatre rubiz desoz,

plus flanboianz et plus vermauz 

que n'est au matin li solauz,

quant il apert en oriant ;

ja, que je sache a esciant, 

ne vos an mantirai de mot. 

La mervoille a veoir me plot 

de la tanpeste et de l'orage, 

don je ne me ting mie a sage ; 

que volentiers m'an repantisse 

tot maintenant, se je poisse, 

quant je oi le perron crosé

de l'eve au bacin arosé.

Mes trop en i verssai, ce dot ; 

que lors vi le ciel si derot 

que de plus de quatorze parz me feroit es ialz li esparz ;

et les nues tot mesle mesle 

gitoient pluie, noif et gresle. 

Tant fu li tans pesmes et forz 

que cent foiz cuidai estre morz 

des foudres qu'antor moi cheoient, 

et des arbres qui peceoient. 

Sachiez que molt fui esmaiez,

tant que li tans fu rapaiez.

Mes Dex tost me rasegura 

que li tans gaires ne dura, 

et tuit li vant se reposerent; 

des que Deu plot, vanter n'oserent. 

Et quant je vi l'air cler et pur,

v. 423-488 (F., 423-488) 

de joie fui toz asseûr;

que joie, s'onques la conui, 

fet tot oblier grant enui. 

Jusque li tans fu trespassez 

vi sor le pin toz amassez 

oisiax, s'est qui croire le vuelle, 

qu'il n'i paroit branche ne fuelle, 

que tot ne fust covert d'oisiax ; 

s'an estoit li arbres plus biax ; 

doucemant li oisel chantoient,

si que molt bien s'antr'acordoient ; 

et divers chanz chantoit chascuns; 

c'onques ce que chantoit li uns

a l'autre chanter ne oi. 

De lor joie me resjoi ; 

s'escoutai tant qu'il orent fet 

lor servise trestot a tret; 

que mes n'oi si bele joie

ne ja ne cuit que nus hom l'oie, 

se il ne va oir celi

qui tant me plot et abeli 

que je m'an dui por fos tenir. 

Tant i fui que j'oi venir 

chevaliers, ce me fu a vis, 

bien cuidai que il fussent dis, 

tel noise et tel bruit demenoit 

uns seus chevaliers qui venoit.

Quant ge le vi tot seul venant, 

mon cheval restraing maintenant, 

n'a monter demore ne fis ;

et cil, come mautalentis, 

vint plus tost c'uns alerïons, 

fiers par sanblant come lions ;

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(à suivre)

 

*  commentaires de Mario ROQUES, pages intro XXI-XXII : 

"Sources d'Yvain. 

Il est assez facile de trouver des rapprochements entre les noms et incidents du roman d'Yvain et des récits celtiques. Yvain, fils d'Urien, peut être identifié avec  Owein, fils d'Uryen, roi de Rheged dans le nord de l'Angleterre; le nom de Laudunet, père de l'épouse d'Yvain, et le nom de Laudine, si c'est bien là celui de la dame, peuvent être rapprochés de celui du district de Lothian : il y a dans la Navigatio Brandani des chœurs d'oiseaux comme su les branches du grand pin de la Fontaine défendue : et la fontaine même a des analogies dans les récits relatifs à la fontaine de Barenton, mais il est probable que Chrétien ne connaissait pas ces récits de façon précise puisqu'il transporte la fontaine dans la forêt de Brocéliande, fontaine et forêt bien connues des auteurs français du XIIè siècle, comme nous le voyons par le Roman de Rou de Wace, et qui sont en Armorique. Et comme Yvain, ainsi que Calogrenant et Arthur se déplacent de "Carduel en Gales" jusqu'en Brocéliande sans que nous soyons avisés qu'ils aient passé la Manche, il faut bien conclure que la géographie romanesque de Chrétien, et aussi ses réminiscences des récits celtiques, manquent ici particulièrement de précision".

Étymologie

 

Textes

 

* Mr le recteur de Tréhorenteuc (1955) : 

Barenton

"Soit en revenant sur ses pas ou en continuant le chemin à travers bois, on reprend la route de Tréhorenteuc. Après le carrefour de la Saudraie, on prend la première route à gauche. On arrive au village de Folle-Pensée. pour aller à Barenton, il faut faire 1 k et demi dans la forêt et nécessairement prendre un guide. 

Barenton était autrefois habité. Il y avait un château, des maisons, des jardins et même un champ pour les tournois. Il fut, au temps des Druides, le siège d'une très grande école. Au XIIè siècle, le château fut converti en monastère. On y créa une chapelle remarquable, "petite mais moult belle". 

Aujourd'hui, le quartier est abandonné. Toutes les constructions ont isparu. Le vieux château a été démoli en 1148 par les habitants de Folle-Pensée, et la chapelle, au temps d'Anne de Bretagne, a été transportée à Saint-Léry. Mais il reste le champ du Tournoi et surtout la Fontaine, cette fontaine extraordinaire qui est le centre de phénomènes naturels, non absolument contrôlés, mais qui, surtout, est le théâtre de légendes connues de toute l'Europe". 

L'école druidique de Barenton

"C'est un fait reconnu qu'il y avait autrefois une école druidique à Barenton. Elle avait son siège auprès de la fontaine, dans un château déjà vieux au XIIè siècle. Lors de la disparition des druides, le bâtiment fut accaparé par le propriétaire de la forêt, le seigneur de Gaël. Il y mit ses agents, sans doute des gardes-forestiers. Ceux-ci se plaignirent des vols et des brigandages dont ils étaient l'objet. Alors le seigneur de Gaël fit construire en l'honneur de saint Mathurin une chapelle "petite, mais moult belle" auprès de Barenton et il obligea les moines, qui étaient établis près du Rox, à permuter avec ses hommes. 

Les nouveaux venus étaient en force. Ils n'avaient rien à redouter de la part des brigands. Cependant, ils entrèrent en contact, non pas pour se battre, mais pour collaborer avec eux. Le prieur de la communauté, dépité d'avoir été envoyé dans un endroit si solitaire, déclara, pour en imposer à son entourage, qu'il était le juge futur des vivants et des morts; il embrigada tous les dévoyés du pays et, avec leur concours, pilla et incendia les châteaux, les monastères et les fermes. L'évêque de Saint-Malo, Saint-Jean de la Grille, crut nécessaire d'intervenir. Il fit arrêter Eon de l'Étoile et sa bande. En de l'Étoile, un peu fou, fut simplement condamné à la prison perpétuelle; mais, certains de ses comparses, particulièrement coupables, montèrent sur le bûcher. Quant à la vieille école druidique, devenue monastère, elle fut démolie de fond en comble sur ordre de l'évêque. Seule, la chapelle fut respectée, cette chapelle qui, un jour, fut transportée à Saint-Léry.

Les études à Barenton. A l'école druidique, on apprenait à lire et à écrire. L'écriture s'appelait l'ogham et, l'instituteur, l'oghmius. la ressemblance des mots semble faire de l'écriture le fond de l'enseignement. Cependant, faute de livre et faute d'écritoire, l'enseignement, le plus souvent, se faisait par oral. On répétaillait comme avec les enfants, et de temps en temps, on chantait une chanson.

Le cycle complet des études comportait environ 20.000 phrases rythmées et supposait une assiduité à l'école de près de 20 années. 

On y apprenait la religion, le droit, l'histoire, la poésie, la médecine, l'astronomie, la musique et, en somme, toutes les connaissances de l'époque. 

Les études finies, le candidat affrontait l'examen. S'il réussissait, il revêtait sur le champ le manteau de plumes de l'Ollamp, et il allait s'asseoir sur un fauteuil bardique. 

Les dignités, chez les druides, ne se conféraient que sur diplômes".

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* Jean Markale : Petite encyclopédie ..., p 206 : 

"En fait, le seul lieu vraiment authentique de Brocéliande, c'est la fontaine de Barenton, autrefois Bélenton, nom dans lequel il faut retrouver un Bel-Nemeton, un "sanctuaire de Bel" ou Bélénos, épithète d'une divinité celtique de la lumière. 

 

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n,,* Iyes~zirà quc.:dans le rbcit-pâüs coumpa!mbat d'Owein et ljo#ad, ou ~.,~* Ài Fontaine.

 

 

C'est là que se situe l'aventure d'Yvain-Owein, le fils du roi Uryen, son émerveillement devant la puissance magique de la fontaine, son ravissement en écoutant le chant des oiseaux rassemblés sur un pin après la tempête, son combat contre le gardien de la fontaine, son mariage avec Laudine, la veuve de celui-ci. Et la fontaine de Barenton est également le lieu de la rencontre supposée du vieil enchanteur Merlin et de la jeune Viviane, celle qui deviendra, grâce à l'enseignement du maître, la Dame du Lac, mère adoptive de Lancelot du Lac.

La fontaine de Barenton est située au nord-ouest de la forêt, vers les paroisses de Mauron et de Concoret. Non loin de là, se trouvent les landes de Lambrun. C'est à cet endroit que le trouvère Huon de Méry, au XIIIè siècle, dans le récit intitulé le Tournoiement Antéchrist, place le déroulement d'une gigantesque bataille de l'armée d'Arthur contre des hordes infernales. Cette bataille se termine bien sûr par la victoire de la lumière sur les ténèbres, donc par la victoire d'Arthur et de ses valeureux chevaliers.

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Toujours au nord de la forêt, mais sur le territoire de Concoret; se dressent les vestiges d'une antique forteresse, celle de Comper, au milieu d'étangs à l'aspect mélancolique. C'est là que la tradition place le manoir où fut élevée la jeune Viviane avant de rencontrer Merlin. Et c'est dans l'un de ces étangs que Merlin construisit un château de cristal dans lequel, plus tard, Viviane éleva l'enfant qui allait devenir Lancelot du Lac.

Encore au nord, mais aux extrémités orientales de la forêt, près de Saint-Malon-sur-Mel, quelques fragments d'un dolmen en ruine passent pour être le Tombeau de Merlin, l'emplacement de cette « tour d'air invisible » dans laquelle l'enchanteur fut enfermé par Viviane. Au bas de ce tombeau, plus que jamais l'objet d'un véritable culte, s'ouvre une vallée dite de la Marette. Avant l'époque romantique, cette vallée était considérée comme le Val sans Retour, mais la construction d'une petite usine y a

 

 

Bibliographie

* Mario Roques : Les Romans de Chrétien de Troyes. Édités d'après la copie de GUIOT (Bibl. nat. fr. 794). Tome IV. Le Chevalier au lion (Yvain).  Librairie Honoré Champion. Paris. 1982. Réimpression de l'édition de Paris, 1980.

* Mr le recteur de Tréhorenteuc : Curiosités et légendes de la forêt de Paimpont. En Bretagne, sur le 48è parallèle. Les Éditions du Ploërmelais. 3ème édition. 1955.

* Jean MARKALE : Petite encyclopédie du Graal. Pygmalion. 1997.

Liens électroniques des sites Internet traitant de Barenton

* lien communal : 

* forum du site Marikavel : Bretagnes et monde celtique

* Brocéliande historique : Brocéliande

* solidarité nationale bretonne avec le département de Loire Atlantique : Loire-Atlantique

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